Les stagiaires, le roman d’apprentissage de la génération Y.

J’ai découvert ce roman grâce aux chroniques télé de Bulle Dop dans l’émission C’est au programme sur France 2.

Les stagiaires

Samantha Bailly, éditions Milady

2014 – 350 pages

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Je venais de terminer un très mauvais livre Les gentilles filles vont au paradis, les autres là où elles veulent : un vrai désastre littéraire. Une héroïne insupportable, une intrigue faible et fade, des personnages secondaires insipides… bref du feel-good tellement marqueté qu’il écœure les lecteurs compulsifs comme moi. J’ai envie d’écrire un article sur les feel-good books dans un prochain billet.

Donc, j’avais un peu peur que cette histoire de stagiaires soit superficielle et caricaturale. Et bien non, tout au contraire, c’est surement le roman le plus profond que j’ai lu : son analyse psychologique des personnages est très poussée.

Les stagiaires est tout sauf un feel-good book : il n’ y a pas d’happy end comme dans une comédie romantique (je n’en dirai pas plus…) C’est un véritable roman d’apprentissage dans un contexte tellement familier : le stage en entreprise.

Le résumé :

C’est l’histoire de six stagiaires : Ophélie, Hughes, Vincent, Arthur, Alix et Enissa. Provinciaux ou Parisiens, ils viennent de milieux sociaux différents pour acquérir une expérience professionnelle à Pyxis, la boite de jeux vidéos. Qui sera finalement embauché? Quel tournant donner à sa vie personnelle?

C’est un roman d’apprentissage à travers le stage, un moment charnière de la vie que nous avons tous vécu.

Mon avis :

Samantha Bailly a choisi un mode narratif très efficace : au fil des chapitres, ce sont les deux personnages principaux Ophélie et Arthur qui racontent à la première personne du singulier, les situations de vie du groupe : quand ils se retrouvent entre eux à la cafétéria ou lors de leurs fêtes ou bien quand ils sont confrontés à leurs supérieurs dans l’open space de Pyxis….

L’organigramme de l’entreprise sert de situation initiale pour commencer la lecture et j’ai trouvé ça très bien vu. Je ne déteste rien de plus qu’un roman qui ne me laisse pas faire connaissance avec les personnages qui vont m’accompagner les 300 prochaines pages.

Je me suis vraiment attachée à eux dans ce roman, aucun n’est stéréotypé. Que ce soit Enissa, la jeune fille aux seins refaits dont le langage rappelle celui d’une Nabilla. Derrière sa superficialité, Enissa cache un regard désabusé sur elle-même, elle se met une forte pression pour réussir dans la vie. Quant à Alix, la grande fille ronde totalement geek est la plus accueillante du groupe. Fine psychologue, elle sait discerner qui porte un masque et sera la bonne personne pour écouter Ophélie et la conseiller.

Le personnage le plus intéressant est sans conteste Arthur. Petit-bourgeois issu d’une grande école de commerce, il profite de cette année de césure pour explorer un monde qui le fascine hors du chemin prestigieux tout tracé par sa mère, ses amis et son milieu social.

Il côtoie des jeunes de son âge comme Ophélie qui doivent réussir leur entrée sur le marché du travail sans les relations de leurs parents, ni aide financière. L’argent n’est pas un souci pour lui.

Pourtant c’est lui le personnage le plus tourmenté qui se réfugie dans l’alcool, la drogue et l’adultère car il a peur de construire son avenir. Alors il le détruit et fait de sacrés dégâts autour de lui… Même les filles les plus raisonnables et responsables se laisseront attirer dans ses filets…

Ma note :

5/5 sardines

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J’ai vraiment été emballée par ce roman car il raconte la recherche identitaire, la quête du grand amour de jeunes adultes qui se construisent dans un contexte de précarité professionnelle et économique.

J’ai découvert une auteure très talentueuse : Samantha Bailly. L’épilogue du roman est très surprenant par ses nuances et sa tendresse. C’est une auteure que je vais suivre par la suite, c’est évident. Elle a déjà écrit une dizaine de livres, principalement de la fantasy (tout ce que je n’aime pas du tout) mais une telle profondeur d’approche psychologique de ses personnages donne envie de lire.

Margaud liseuse, booktubeuse réputée a fait  le tour de l’oeuvre littéraire de Samantha Bailly et voila ce qu’elle en pense :

Je viens de découvrir qu’il existe une suite aux stagiaires : A durée déterminée… je crois que je vais prolonger le stage de cette auteure talentueuse !.

Astérisque en Germanie

Astérisque en Germanie

Même si j’ai eu un peu de mal à comprendre le titre de ce livre au début, Was ist das, le livre de chroniques de Pascale Hugues, publié aux Arènes cet été, m’a captivée.

was ist dasWas ist das? Chroniques d’une Française à Berlin

Pascale Hughes, éditions Les Arènes, 2017

240 pages – 18€

 

Sa couverture très contemporaine et son sujet : les chroniques d’une Française à Berlin ont attiré toute mon attention.

C’est typiquement le genre de livres que j’affectionne : mon dernier coup de cœur en la matière était le livre de Pamela Druckmann, Bébé made in France, publié par Flammarion. Cette journaliste américaine sondait le système éducatif français à travers Jean-Jacques Rousseau, Françoise Dolto….

bébé made in france

Je remercie le service presse des éditions des Arènes qui m’a gentiment adressé ce livre. Je suis avec attention leur ligne éditoriale très originale et contemporaine, un de mes précédents articles, chroniquait le roman historique Le secret d’Adèle de la journaliste Valérie Trierweiler.

Le résumé du livre :

A l’occasion des élections allemandes, Pascale Hughes, correspondante diplomatique depuis trente ans et écrivain, dresse une trentaine de chroniques sur ce qui nous sépare outre-Rhin : le rapport aux hommes politiques, le naturisme dans les lieux publics, l’écologie, les vieilles bombes qui explosent parfois dans les centres-villes totalement reconstruits après guerre…

Mon avis

Pascale Hughes a choisi le ton du flâneur anthropologue pour écrire ce livre beaucoup plus personnel qu’il n’y parait. Et c’est ce qu’il m’a vraiment plu.

A vrai dire, je ne connais que très mal la culture allemande, alors que cette nation est notre voisine au même titre que l’Allemagne ou l’Espagne. Mais j’aime les livres qui étudient les différences culturelles ainsi que les biographies politiques très récentes.

La politique européenne a une place de choix dans ce livre. On ressent toute l’expérience politique de l’auteur dans les premiers chapitres. Ce livre a été écrit dans un contexte électoral décisif pour Angela Merkel et Emmanuel Macron, à quelques mois d’intervalle.

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Le Tiergarten, un personnage important de ce livre de chroniques.

Ces chapitres politiques ne sont pas les plus simples à lire mais la plume de Pascale Hugues sait vous emmener en promenade. J’aime beaucoup le recul sur l’actualité immédiate que permet le livre : le chapitre sur le modèle allemand vanté par la presse et la classe politique française est savoureux.

Mais ce qui me passionne, ce sont ses chroniques plus sociologiques (comment vivent les gens au quotidien) : l’écologie, le naturisme et la sexualité, les souvenirs de l’ancienne RDA, le fait de porter des Birkenstock, comment se comporter dans les jardins publics…

L’auteure est une femme française qui interviewe des célébrités comme Christian Louboutin, Alice Schwarzer, une célèbre féministe allemande… Son livre est aussi léger quand elle oppose les macarons parisiens à la forêt-noire berlinoise, Mona Lisa à Nefertiti.

Pascale Hugues raconte les ambiances aux antipodes de deux jardins publics : le jardin du Luxembourg à Paris et le Tiergarten de Berlin, deux notions diamétralement opposées de l’ordre et de la nature.

Mais attention, bien que l’ illustration de couverture signée Roxy Lapassade soit très girly (marketing oblige), ce livre ce n’est pas du même niveau que Les pintades à  Paris. C’est un véritable essai de sociologie, qui retrace aussi la construction de l’Europe.

les pintades à Paris

Ces chroniques prennent alors tous leurs sens quand Pascale Hugues questionne l’Histoire avec ses souvenirs d’avant 1989, quand Berlin était divisée en deux, entre communisme et capitalisme. Plusieurs fois, j’ai reposé ce livre en me disant « Tiens c’est vrai, je n’avais jamais vu les choses sous cet angle « .

Je me suis demandée comment le peuple allemand est parvenu à se reconstruire psychologiquement après la dictature du 3eme Reich et l’occupation soviétique d’une partie du pays.

J’ai retrouvé la description du choc des cultures qui m’avait tellement plu dans le film Good bye Lénine, l’histoire de ce jeune homme Alex, qui cache à sa mère, militante communiste, la chute du mur de Berlin quand elle se réveille du coma.

Ma note : 4/ 5 sardines

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Je mets cette note pour le ton personnel de l’auteur très agréable à lire, le fait qu’on réfléchisse vraiment grâce à ce livre, on rit aussi et surtout on actionne la machine à remonter le temps dans une époque révolue : l’ Europe communiste.

Moi qui visite chaque été l’Europe de l’Est par mes attaches familiales, j’aurais pu mettre cinq sardines à ce livre s’il n’y avait pas eu quelques longueurs dans les premiers chapitres.

Cela me donne bien envie de lire la biographie d’Angela Merkel, publiée par les éditions Empreinte temps présent. Cette biographie a été écrite par un journaliste spécialisé Resing Volker. Il  a mené une enquête minutieuse pour retracer le parcours de cette fille de pasteur devenue physicienne dans la RDA, avant de devenir la première femme chancelière.

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On ressent dans ce livre de chroniques, une forme de sympathie collective pour cette chancelière qui en impose dans ces sommets du G7 majoritairement masculins. J’ai du mal à croire que les Allemands l’appellent vraiment Mutti.

Et si le vrai modèle allemand ce ne serait pas d’oser élire une femme à la tête d’une des principales puissances mondiales?

 

Trois mois plus tard, le bullet journal et moi…

Cet été, j’ai regardé un tas de vidéos de tutoriels de bullet journal et je me suis lancée dans cette aventure éditoriale et artisanale.
Après avoir écrit un premier article, point de départ de plein de discussions très intéressantes avec chacun de vous qui lisez mes articles, j’ai voulu vous donner des nouvelles de cette expérience, trois mois plus tard.

Voici une vidéo très bien faite de la youtubeuse Lou Lacoste sur le matériel utile pour créer son propre bullet journal.

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Le carnet de voyage dans le bullet journal !

Le bujo, c’est une vraie activité de détente et de création pour moi. Dans le métro en revenant du travail, je rêvasse en réfléchissant à quelle nouvelle idée de page je vais bien pouvoir créer…

Mais il faut dire que je me suis totalement émancipée des cases routinières d’un agenda hebdomadaire (les fameuses weekly, daily et autres trackers un peu martiaux pour remplir des objectifs).

Le principe du bullet journal est de réunir des codes et des normes pour construire un mode d’organisation bien lisible pour les tâches de la vie quotidienne.

Moi, j’ai remarqué que les vraies techniciennes du bujo passent beaucoup plus de temps à tracer des traits à la règle pour faire des cases que mettre du contenu, car le contenu doit être le plus minimaliste possible.

Moi ce que j’aime, c’est un espace pour noter mes impressions sur les livres qui m’ont marquée dans le mois, coller plein de photos détourées glanées dans A nous Paris, faire mes carnets de voyages…

Je trouvais que c’était beaucoup de décoration et de calligraphie pour noter des tâches aussi routinières que sortir les poubelles ou étendre le linge.

J’aime chercher une idée de décoration pour ma grande illustration qui annonce le mois : un crayon pour la rentrée de septembre, un potiron en octobre, un coquelicot en souvenir du 11 novembre….

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Ensuite, je réalise un peu toujours les mêmes pages chaque mois : les moments marquants du mois avec les sorties sympas, mon étagère à livres dessinée avec un petit cactus sympa ou une grande pellicule de cinéma pour noter les films qui m’ont marquée….

J’aime beaucoup rechercher des petits dessins (doodles) sur Pinterest. J’ai découvert que je savais quand même dessiner pas trop mal et j’ai fait de grands efforts en calligraphie au fil du temps. J’ai même crée une bannière en free style tout à fait convenable.

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Si vous avez envie de commencer un bullet journal mais que vous retrouver face à une page blanche vous inquiète, je vous recommande les tutos Youtube de Bulle dop, Rose poudrée, Madame Patachou et Green life.

Si vous habitez Paris ou la région parisienne, profitez de la soirée de lancement du livre de Bulle dop à la librairie La mouette rieuse le 17 novembre prochain. Elle expliquera comment elle crée son bullet journal en partenariat avec les carnets Leuchtturm 2017 et les loisirs créatifs Toga France.

La semaine dernière, j’étais dans ma ville (Valence) et j’ai discuté avec deux chefs de rayon de la Papéthèque dans le centre ville. On en a convenu que les carnets Leuchtturm étaient vraiment top ainsi que les feutres Lyra pour le bujo.

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