J’ai découvert récemment Mathou sur une table de librairie grâce à son dernier livre, Et puis Colette, un roman graphique sensible et doux sur le deuil, écrit avec Sophie Henrionnet, édité par Delcourt.
J’aime bien suivre son compte Instagram car ses illustrations sont vraiment drôles, jolies à regarder et illustrent bien un quotidien qui nous ressemble : les petits mots des enfants qui affirment leur caractère, les addictions que l’on a tous lors de nos week-end glandouilles…
J’ai trouvé une de ses BD en version poche à la librairie Les nouveautés, une jolie librairie toute neuve, rue du Faubourg du temple, métro Goncourt. Ils organisent de nombreuses dédicaces comme celle de Tiphaine Rivière, la dessinatrice de Carnets de thèse, un roman graphique que j’avais adoré.
Les wonder women aussi mettent une culotte gainante
Des dessins qui font du bien
Mathou
J’ai lu
2019
6€90
Le résumé :
C’est un recueil de ses dessins publiés sur son blog Crayon d’humeur qui existe depuis 2007. Au début du livre, elle se présente ainsi que ses deux autres personnages principaux : son jules et leur petite fille. Ce recueil se divise en quatre grandes parties : Y’a pas de mal à se faire du bien, Girly mais pas trop, Comment tu m’aimes, Les dessins du mercredi (avec ou sans raviolis). Chaque dessin se tient sur une page avec un titre et un sous-titre qui annoncent la couleur…
Mon avis :
J’aime beaucoup le dessin de Mathou même si j’ai eu du mal au début à me faire à ses personnages aux grands yeux. Elle sait tirer toute la sève comique des petits riens de la vie de famille.
Mais en 2019, je me suis lassée de ce type de BD de filles qui compilent des dessins : parce que j’en ai déjà lu beaucoup : Ma vie est tout à fait fascinante de Pénélope Bagieu, la théorie de la contorsion de Margaux Motin….

Droits réservés Mathou
Je prends beaucoup plus plaisir à lire ce format d’illustrations sur Instagram ou sur les blogs même si ce genre de livres en poche est bien pratique : je lirais avec plaisir Tout plaquer et prendre un bain de Mathou par curiosité. Ce sont de bons cadeaux à faire à vos copines qui connaissent peu ce genre de Bd feel good.
Mais moi, je suis vraiment devenue accro aux romans graphiques bien consistants (de 200 pages au moins). Je lirai forcément Et puis Colette bientôt et je chroniquerai sans faute Chute libre, carnets du gouffre de Mademoiselle Caroline, une sacrée baffe de lecture pour moi après avoir lu La différence invisible.
Après avoir expliqué en dessins ce qu’était l’autisme et ses conséquences dans la vie d’une jeune femme, Mademoiselle Caroline a pris son courage à deux mains pour dessiner sa propre dépression avec une authenticité désarmante.
La BD au féminin connait un tournant : il y a dix ans, je lisais Ma vie est tout à fait fascinante, un blog léger et insouciant qui racontait la vie d’une jeune adulte, un peu dans sa bulle de fille.
J’ai trouvé que la première partie de cette BD Les wonderwomen aussi mettent une culotte gainante, dénonçait à juste titre une société qui fait pression sur les femmes, les mères à travers leur poids, leurs peurs, le statut épanouissant de free lance sur le plan créatif mais précaire économiquement, le marketing qui nous crée de faux besoins mais qui nous aliène… On rit dans la première partie de cette BD mais on rit un peu jaune…
Heureusement, les deux parties consacrées au couple et à la maternité sont beaucoup plus tendres et réconfortantes. La femme et l’épouse y est beaucoup plus considérée. Au sein du cocon familial, personne ne demande à l’héroïne d’être une wonder-woman, elle est aimée telle qu’elle est !
Ma note :
3/5 sardines
Avec ses BD, j’ai découvert une nouvelle illustratrice à suivre sur Instagram. C’est une bonne chose que les éditions J’ai lu propose ce type de BD en format poche car il faut bien le dire : la bande dessinée en général coûte cher quand on est passionné de lecture comme moi.
Dans la même collection, sont édités les BD Un autre regard et sa suite dessinés par Emma, la fameuse blogueuse qui a su évoquer la charge mentale des femmes dans la vie familiale avec beaucoup d’efficacité. En réaction à l’affaire Baupin sur le harcèlement sexuel vécu par les femmes dans le milieu politique, j’ai découvert un blog qu’elle illustre. Cela s’appelle Chair collaboratrice et ça dénonce le sexisme ordinaire.