La playlist pour ma fille : Une chanson douce

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Depuis la naissance de ma fille, j’écoute les berceuses et les comptines pour enfants avec beaucoup plus d’attention (l’air est assez redondant mais j’aime bien celle des crocodiles).

Les paroles d’Une souris verte me laissent assez perplexes mais nous avons eu un vrai coup de cœur familial pour Une chanson douce d’Henri Salvador, une berceuse intemporelle qui a plus de soixante ans.

Ma grand-mère Annette était une grande fan d’Henri et je connais assez bien son répertoire. Une chanson douce, je l’ai entendue de nombreuses fois sans m’y attacher particulièrement mais les réactions de ma petite fille quand il chante « Ouhouhouh » m’ont vraiment fait craqué.

Une chanson douce Que me chantait ma maman, En suçant mon pouce J'écoutais en m'endormant. Cette chanson douce, Je veux la chanter pour toi Car ta peau est douce Comme la mousse des bois. La petite biche est aux abo.png

Retour sur l’histoire de cette berceuse iconique.

 

C’est l’histoire d’un comptable Maurice Pon qui compose à ses heures perdues des chansons pour Henri Salvador. Il a composé cette berceuse en une nuit en 1950.

J’aime cette chanson car je suis aussi sensible aux paroles qu’aux orchestrations et celle-ci est vraiment magistrale. Cette berceuse a plu à Henri Salvador car elle lui rappelait les berceuses antillaises de sa mère.

Il a composé une mélodie inspirée du boléro à laquelle il a ajouté au milieu un accord be-bop assez complexe car Henri Salvador est avant tout un chanteur de jazz. Comme quoi on peut initier les enfants à la grande musique dès le plus jeune âge. Avec sa voix tendre et son oreille de grand musicien, il a apporté beaucoup au genre de la berceuse : le demi-ton relance l’intérêt de la ritournelle.

Grâce aux bébés bercés par leurs mères, Henri Salvator a enrichit son répertoire éclectique avec cette berceuse qui se transmet de génération en génération alors que l’artiste est décédé depuis une dizaine d’années.

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Illustration de Marie Cardouat pour le jeu de société Dixit

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Annette, ma grand-mère qui aimait Brassens, Bénabar, Renaud et Trenet

Cette berceuse est un souvenir de ma grand-mère qui avait à cœur de me transmettre son amour pour la musique de qualité à travers la poésie des paroles et la beauté des arrangements musicaux. Parce que la musique électro et la techno, ce n’est vraiment pas ma tasse de thé.

 

Une chanson douce est une chanson iconique de la chanson française, au delà du registre de la berceuse pour enfants.

Casterman a illustré en images cette chanson dans sa collection de livres musicaux Tralalalère.

En parlant de ma grand-mère, ma cousine Marie a crée une superbe marque de nappes baptisée en l’honneur de ses deux grands-mères Annette et Jeanne, deux Dieppoises qui aimaient réunir leur famille autour de grandes tables.

Les anges et tous les saints, la difficulté d’être une sœur.

En ce moment, je peine à trouver un bon roman à dévorer : un sujet thématique intéressant, des personnages qui évoluent au fil de l’histoire, un cadre historique et géographique qui me fait rêver… Je suis une cliente assez difficile pour la littérature, la BD actuelle répond mieux à mes attentes.

Alors je relis les romans de Marie-Aude Murail : Sauveur et fils, Oh boy tellement bien écrits pour leur empathie envers les enfants et aussi je découvre l’oeuvre de J.C Sullivan, une auteure et journaliste new-yorkaise qui excelle dans l’analyse psychologique de ses personnages.

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Elle a écrit quatre romans, j’en ai lu trois : Maine, Les liens du mariage et son dernier paru en français en 2018 : Les anges et tous les saints. J’ai abandonné la lecture de son premier livre Les débutantes (cet univers d’université de filles dans les années 1980 ne m’a pas passionnée).

J’ai lu Les anges et tous les saints il y a trois semaines dans le train et j’ y repense de temps en temps. C’est le signe d’un bon roman et c’est l’un de mes critères principaux pour chroniquer de la littérature dans ce blog.

Ce n’était pas gagné au début car l’auteure a fait une sacrée impasse sur la situation initiale. Le roman débute sur les chapeaux de roue avec l’annonce faite à une vieille dame, Nora, que son fils de cinquante ans, Patrick, est mort dans un accident de voiture.

Je ne comprenais pas trop qui étaient ce Patrick et cette Nora, alors j’ai sauté un chapitre pour enfin m’attacher à l’histoire de Nora et sa sœur qui ont fui la précarité en Irlande dans les années 1950 pour tenter leur chance à Boston en rejoignant le fiancé de Nora, Charlie et sa famille.

Les anges et tous les saints

J.C Sullivan

Editions rue Fromentin

2018

413 pages

23€

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Le résumé :

Dans les années 1950, deux sœurs irlandaises aux caractères diamétralement opposés embarquent pour les Etats-Unis à la recherche d’une vie meilleure. Nora, l’aînée fera un mariage de raison avec Charlie, Theresa cherche à profiter de sa jeunesse avec insouciance et légèreté.

Le sens du devoir poussera Nora à prendre les responsabilités qui incombaient à Theresa. C’est un roman passionnant qui raconte les conséquences d’un secret de famille  non révélé aux trois enfants de Nora : Patrick, Bridget et John. A l’approche de la cinquantaine, les deux enfants survivants Bridget et John apprennent l’existence de cette tante à l’enterrement de leur frère aîné.

Comme le montre sa couverture, le thème central de ce roman parle de la difficulté d’être une sœur dans une fratrie mais aussi religieuse dans une communauté monacale retirée de la vie terrestre et de ses tentations.

Mon avis :

Même si ce nouveau roman comporte de nombreuses similitudes avec le précédent Maine : la sœur aigrie et difficile à vivre pour ses enfants car elle porte un secret de famille douloureux, les relations familiales tendues à cause des rivalités entre frères et sœurs qui se comparent entre eux…

J’ai trouvé que l’auteure allait encore plus loin dans l’exercice du portrait psychologique de grande qualité. J. C Sullivan excelle dans ce genre et c’est pour cela que je lis ses romans les yeux fermés.

Les tourments intérieurs que vit la jeune novice Théresa quand elle décide d’entrer dans les ordres sont le sujet principal de ce roman. Il explique comment cette fille- mère et son amie new-yorkaise ont renoncé aux plaisirs terrestres quand elles avaient vingt ans et suivre la règle de Saint Benoit toute une vie.

La couverture du livre illustre parfaitement la problématique du roman : la difficulté d’être une mère, d’être une sœur dans une famille mais aussi dans une communauté de religieuses. Cette manière de renoncer totalement à la vie civile m’a beaucoup questionnée, c’est assurément l’intérêt de ce roman si talentueux.

Ma note :

5/5 sardines

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Ce roman était captivant : à chaque chapitre, je trépignais d’impatience de savoir quand le fameux secret de famille allait être révélé. Je lui donne bien volontiers cette note magnifique : il m’a même conduite à faire des recherches sur l’immigration irlandaise aux Etats-Unis. J’ai compris pourquoi il y avait beaucoup de jeunes filles irlandaises comme Eilis (l’héroïne du roman Brooklyn de Colm Toibin) qui prenaient le bateau pour aller vivre en Amérique dans les années 1950.

La communauté irlandaise est très importante dans la région de Boston depuis 1870 : plus de 4,2 millions d’Irlandais ont émigré vers le Nouveau monde dont la famille du président Kennedy. L’identité américaine est la grande absente de ce roman. J.C Sullivan est une auteure de grand talent et il est sûr que je vais surveiller son prochain roman sur le site de son éditeur français Rue Fromentin.

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Le retour aux Ravenelles

C’est l’événement BD de ce printemps : la parution du tome 6 du Retour à la terre, la BD champêtre de Manu Larcenet au dessin et Jean-Yves Ferri au scénario après dix ans de silence. Manu Larssinet devait être dans la forêt à méditer avec l’ermite qui l’appelle Coeur-pur.

Je suis vraiment fan de cette couverture très poétique et marrante avec les fleurs de cerisiers et le papa merle qui apporte une boite de nuggets pour nourrir sa nichée !

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Comme des milliers de lecteurs, j’éprouve un fort attachement pour cette série. Si vous ne la connaissez pas, aucun problème à prendre le train en marche. D’ailleurs en parlant de train, il n’y en a plus depuis longtemps pour rejoindre le village de Manu, les Ravenelles, en profonde région parisienne. Il faut prendre un car Macron. Vous l’avez compris, c’est un album de BD très contemporain qui croque en dessins la réalité de bon nombre de Franciliens.

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C’est le cas d’Emma et Fabien, l’un des couples de la série comique à succès Scènes de ménages sur M6 ou la dessinatrice de BD Mademoiselle Caroline qui a raconté le fossé sociétal entre Paris et sa nouvelle vie en montagne dans le roman graphique Quitter Paris. Je lis d’ailleurs en ce moment un blog très bien fait Paris je te quitte mais de là à sauter le pas…

 

Le retour à la terre

Tome 6 : Les métamorphoses

Jean-Yves Ferri et Manu Larcenet

Dargaud

Mars 2019

48 pages

12€

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Mon avis :

La structure bien rodée de cette BD vous fait rire ou sourire tendrement à chaque double page. Ce sont quatre vignettes qui déroulent le fil conducteur d’une situation grâce à des sous-titres brefs et efficaces.

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Cette BD commence par un rébus, c’est Manu Larssinet qui raconte la vie de sa petite famille qui tend à s’agrandir. Mais l’auteur est tellement pris dans sa rêverie personnelle, son introspection, qu’il tarde à s’en rendre compte…

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Heureusement, il peut compter sur une amitié improbable : celle de Madame Mortemont, sa voisine atypique qui découvre dans le tome 6 Les métamorphoses les fonctionnalités qu’offre son smartphone. Comme si la technologie pouvait aider les campagnards à faire pousser leurs patates alors qu’ils connaissent la nature depuis la nuit des temps.

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Mon avis :

5/5 sardines

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C’est cette gentille moquerie réciproque entre les néoruraux et les locaux des Ravenelles qui fait tout le sel de cette gentille comédie dessinée. C’est tendre et drôle mais aussi très révélateur de la fracture sociale et technologique que nous vivons à l’ère des gilets jaunes. A l’heure des zones blanches et des déserts médicaux, sommes-nous toujours compatriotes nous autres citadins et campagnards?

Bonjour l’angoisse, une BD colorée de la douce époque du lycée

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Je réfléchissais tout haut (oui oui ça m’arrive) à un nouvel article sur le bullet journal quand je l’ai repérée… une vraie pépite ! Un OVNI éditorial au rayon BD adulte de ma médiathèque.

Bonjour l’angoisse, mes années lycée ça s’appelle. C’est son format hors du commun qui m’a attirée : un cahier d’écolier à petits carreaux écrit comme au stylo à plume, qui se lit dans un autre sens.

Publié en 2018, ce roman graphique s’adresse à son public-cible : les millenials qui passent le bac cette année mais cela m’a aussi replongée dans mes souvenirs de terminale il y a douze ans maintenant.

Cette BD n’est pas donnée (20€) mais sachant que le pouvoir d’achat d’un lycéen est assez conséquent (entre l’argent de poche des parents, les étrennes de Mamie et quelques baby-sitting) ça serait dommage de passer à coté d’un bon moment de lecture.

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Bonjour l’angoisse, mes années lycée, Lucile Gomez, Vraoum

Bonjour l’angoisse, mes années lycée

Lucile Gomez

104 pages

2018

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20€

 

Le résumé : 

Il s’agit du journal intime d’une adolescente Marie- Pierre dite Mary-Stone, une sorte de Fifi Brindacier rock n’roll. Elle vient d’une famille un peu bourgeoise qui forcément la flique et ne la comprends pas. Il semble qu’elle soit fille unique et ses lacunes sociales (elle débute laborieusement à utiliser Facebook vers Toussaint) seront vite comblées par la rencontre d’une amie formidable : Plume, une vaporeuse jeune fille beaucoup plus assurée qu’elle avec son look et sa coupe afro. Plume parait beaucoup plus adulte et féminine que Mary-Stone.

Elles délirent à chaque cours, se vannent quand elles sont amoureuses… bref le quotidien de milliers de lycéens à l’heure du web 2.0 dessiné en BD par une illustratrice fort talentueuse : Lucile Gomez.

Cette auteure a déjà publié plusieurs BD de filles avant Bonjour l’angoisse : Tout est possible mais rien n’est sûr, La naissance en BD…. Elle a développé sa chronique de Plume et Mary-Stone, publiée chaque mois dans le magazine pour ados Phosphore en 104 pages de BD.

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Bonjour l’angoisse, mes années lycée, Lucile Gomez, Vraoum

Mon avis :

Tout d’abord ce roman graphique est une mine d’or à doodles (ces petites icônes qu’on dessine pour illustrer un bullet journal : un cactus, des flèches, un paquet de pop corn, le logo de Facebook…).

Ces petits dessins reflètent une société très occidentale et surtout très consumériste. C’est une BD très générationnelle où les millenials vont vite retrouver en dessins leur quotidien mais qui va vite paumer les vieux de la génération Y comme moi.

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Bonjour l’angoisse, mes années lycée, Lucile Gomez, Vraoum

Pourtant les thèmes de cette BD sont intemporels : les cours, les garçons, les copies Canson qu’on stabilote et qu’on gribouille… J’ai beaucoup aimé l’originalité de cette BD mais je reconnais qu’au bout d’une trentaine de pages l’intensité graphique et le fourmillement d’idées m’ont perdues en chemin. C’est aussi dense en lecture que le discours ultra rapide d’un adolescent sur sa chaîne Youtube. Mais qu’est ce que c’est réussi !

Lucile Gomez est assurément une illustratrice à suivre dans la lignée de Pénélope Bagieu, Margaux Motin, Mademoiselle Caroline, Mathou...

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Bonjour l’angoisse, mes années lycée, Lucile Gomez, Vraoum

Ma note : 4/5 sardines

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J’octroie quatre sardines bien méritées à ce roman graphique plein d’humour et très original. C’est un véritable OVNI éditorial très réussi au niveau du dessin. Tous les petits aspects du cahier d’écolier sont bien là : c’est aussi une belle prouesse d’édition pour publier dans un autre sens de lecture. On actionne volontiers la machine à remonter le temps avec cette BD même si l’intensité des doubles -pages m’a un peu perdue en route (comme les Egyptiens, Lucile Gomez pratique l’horreur du vide) .

Cela m’a fait penser à un roman d’apprentissage que j’ai beaucoup aimé et qui a été adapté au cinéma : Le journal d’Aurore écrit par Marie Desplechin, édité par L’école des loisirs.

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Mon père ce poivrot, une BD qui botte le cul de l’alcoolisme festif

Mon père, ce poivrot.pngCette BD je l’ai découverte par hasard chez mon marchand de journaux, rue Belgrand dans le 20 arrondissement, pas très loin de la place Edith Piaf où l’on croise des hommes et des femmes tellement abîmés par l’alcool qu’ils dorment parfois à même le sol.

Je connaissais déjà la maison d’édition Grand angle pour avoir chroniqué avec bonheur la BD normando-climatique Jamais qui a reçu un prix de lecteurs récemment ! J’aime beaucoup leur ligne éditoriale et cette tendance actuelle : peindre la société dans des petites cases de BD.

J’ai trouvé que cette BD librement inspirée de la vie de son auteur était bien plus efficace qu’une campagne de santé publique pour les jeunes. Allez, je vous raconte son histoire sous la forme d’un résumé.

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Mon père, ce poivrot

Stéphane Louis et Daviet

Editions Grand angle

Janvier 2019

70 pages

16€90

Le résumé :

Lucien vit à Saint-Denis en région parisienne. Il a bien soixante-dix ans et a perdu tout contact avec son ex-femme et son fils Rémy, un jeune adulte d’une vingtaine d’années qui vit dans la région de Nantes. Il traîne son ennui dans un vieux bouge du quartier entouré d’amis de beuverie, le gagne-pain du patron qui doit aussi les chaperonner pour qu’ils rentrent sans danger chez eux.

C’était la cuite de trop puisque cette BD prend la tournure d’une enquête policière avec des flash back où l’on interroge le patron et les piliers de bar. Un événement médiatique a fait sortir Lucien de sa torpeur et de sa léthargie alcoolique mais on ne sait pas ce qu’il est devenu : disparition inquiétante ou l’occasion unique de prendre sa vie en main après de nombreux errements ?.

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Mon avis :

Cette BD a réussit le tour de force d’exprimer en dessins la grande détresse physique et psychologique de Lucien. Il se retrouve complètement désorienté sur le quai de la gare Montparnasse avec ses bruits, les va et viens de la foule nombreuse. On se doute bien que le personnage a fait un effet surhumain pour se lever de son lit et sortir de son quartier? Va-t-il abandonner ou prendre ce fameux train pour endosser ses responsabilités parentales ?

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Je vous recommande de lire deux fois cette histoire (70 pages en tout) en évitant de lire l’avant-propos personnel de l’auteur lors de votre première lecture. Votre seconde lecture aura une saveur toute particulière. Celle de la fiction autobiographique, du ressenti personnel, de l’émotion de l’auteur qui se transmet avec contagion à son lecteur.

C’est une BD beaucoup plus utile qu’un vague essai foireux de développement personnel. Cette forme de préface m’a vraiment marquée, j’ y ai vu un hommage à un père où la BD permet de rendre justice aux qualités de quelqu’un masquées par cet ennemi pernicieux : l’alcoolisme.

« Nous ne sommes pas que nos faiblesses. Nous sommes ce que nous essayons d’en faire ».

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Son titre accrocheur tranche avec l’adage Mon père, ce héros. La puissance visuelle de la couverture évoque le capharnaüm d’une maison délabrée mais aussi la confusion des pensées que provoquent les vapeurs de l’alcool quand on s’est enchaîné à cette addiction depuis des décennies.

On a tous dans notre entourage amical ou familial quelqu’un qui s’est fait prendre au piège de l’alcoolisme festif ou mondain. Au lieu de fédérer, il isole des autres, il fait plonger dans la solitude. C’est le cas de Lucien, sa femme l’a quitté, son fils ne veut plus entendre parler de lui.

Ma note :

4/5 sardines

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J’ai beaucoup aimé cette histoire, cette fiction aux éléments biographiques. Le scénario patine un peu au fil des soixante-dix pages. Ce n’est plus un secret dans ce blog que je préfère de loin les romans graphiques aux albums de BD car ils développent beaucoup plus le portrait psychologique des personnages.

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Mais cet album a le mérite d’avoir su mettre en relief la détresse psychologique du héros très profonde et très ancienne avec ce nom d’emprunt très difficile à porter, qui l’a plongé dans une confusion identitaire sérieuse.

Enfin, c’est une BD très contemporaine qui parle des jeunes militants engagés dans les ZAD. Sans juger leur engagement, j’ai beaucoup aimé la manière dont l’auteur a traité cette situation. Compte tenu des dommages collatéraux, cette BD incite ses lecteurs à réfléchir avant d’aller tout feu tout flammes se rebeller contre les forces de l’ordre.

 

Sardines

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