La piscine de Rosemary, plongez tout habillés dans ce grand bain littéraire

La-Piscine-de-Rosemary-de-Libby-Page-198x300.jpgCe mois-ci, nous commençons une activité bébé nageurs formidable et je lis La piscine de Rosemary d’après les bons conseils du blog My pretty books.

Je l’avais noté bien précieusement dans ma Pile à lire en pleine canicule en juillet à la recherche d’un bon livre pour la plage.

Et bien entendu, je l’ai trouvé à la bibliothèque Marguerite Duras, la bonne surprise pour aborder la rentrée et se détendre le matin dans le métro !

 

La piscine de Rosemary

par Libby Page

éditions Calmann-Lévy,

364 pages,

20€50

Le titre est assez simpliste mais la couverture est très efficace : la police du titre vend du rêve. On s’imagine partir en croisière ou dans une architecture d’époque avec des cabines de bain en bois comme aux bains à Budapest, à la piscine Molitor ou bien dans le musée d’art contemporain La piscine de Roubaix.

bains-szechenyi-3

Un établissement thermal très emblématique de Budapest !

La piscine municipale est un lieu social intemporel, Libby Page a choisi un excellent sujet pour planter le décor de ce feel good book de grande qualité.

Le résumé :

C’est une histoire d’amitié transgénérationnelle. Rosemary, une veuve de 86 ans habite Brixton, ce quartier de Londres depuis l’après-guerre. Elle vient chaque jour à la piscine, en hommage aux moments de qualité passés avec son défunt mari, George.

La piscine de Brockwell, ce lieu de sociabilités en plein air est menacé par l’appétit immobilier d’une société qui veut cimenter le bassin pour en faire un club de sport privé. Rosemary va trouver une alliée  en la personne de Kate, cette trentenaire mal assurée, en prise à des crises de panique et une mauvaise appréciation de son corps.

Un beau roman qui parle d’une communauté qui s’entraide autour d’un lieu qu’ils chérissent parce qu’il leur fait du bien. L’union fait la force !.

brokwelllido

La véritable piscine de Brockwell à Londres

Mon avis :

Difficile de juger en quelques lignes ce  roman tant il est riche des différents thèmes qu’il aborde : le deuil, la mauvaise appréciation de soi, l’angoisse qui monte à la gorge et qui tétanise en pleine rue, la gentrification des grandes villes européenne, la solitude dans une société ultra connectée à l’heure des réseaux sociaux…

Je résumerai en quelques mots ses points faibles tant ils sont peu nombreux : l’histoire d’amour entre Kate et Jay est un peu faiblarde alors que celle de Rosemary et George est tellement bien racontée qu’elle traîne en longueur. Et aussi la structure du roman est un peu trop classique avec ses flash-backs du vivant de George et l’alternance des points de vue des deux héroïnes. Mais pour un premier roman, c’est une vraie réussite.

Je n’ai pas encore fini de le lire et pourtant j’ai hâte de vous en parler ici tellement il m’a emballé. C’est une lecture très agréable parce que l’auteure a vraiment trouvé un sujet romanesque, un univers qui suscite la rêverie. C’est un roman sensoriel et émotionnel qui parle de balnéothérapie comme le moyen de trouver le bonheur. Et ça se tient comme argument.

Je suis un peu lassée par les feel good books très marquetés qui mêlent littérature bon marché et développement personnel type La bibliothèque des cœurs cabossés ou La librairie de la place aux herbes qui vantent la biblio-thérapie comme la source du bonheur moderne, qui réunit les gens autour d’un commerce où il fait bon vivre…

lido

La piscine de Rosemary suit un peu ce filon, il ne faut pas se mentir mais c’est traité de manière subtile et grande cynique que je suis, j’ai été prise par l’intrigue du livre. Est ce que la piscine va fermer ou les manifestants vont arriver à la sauver?. Après quelques recherches sur Internet, j’ai compris que fiction et réalité n’étaient pas bien éloignées puisque cette fameuse piscine existe bien et figure parmi les endroits les plus emblématiques de la vie londonienne.

Pour terminer, j’ai beaucoup aimé la manière dont l’auteure rend hommage au couple de Rosemary et George, véritables marathoniens de l’amour. Je pense que c’est deux là ont dû s’aimer soixante ans. Elle aborde avec beaucoup de poésie leur sexualité même âgés, on ressent toute la tendresse qu’ils ont partagé dans le bonheur comme dans l’épreuve.

Les écrivains anglo-saxons comme Libby Page ou Helen Simonson, l’auteure de mon coup de cœur La dernière conquête du major Pettigrew (que j’ai relu cet été avec grand plaisir) , ont beaucoup de talent pour raconter des couples qui s’aiment sur le long terme.

Je reproche beaucoup à la littérature et au cinéma français de mettre en scène des personnages  adultérins qui sont souvent agités entre deux ou trois passions amoureuses contraires, cela me fatigue rapidement et j’abandonne ma lecture. Je caricature à grands traits mais j’ai trouvé cela assez flagrant pour en faire la remarque ici.

 

Ma note :

4/5 sardines

517417635517417635517417635517417635

J’ai hésité à mettre cinq sardines à ce fabuleux roman que je n’ai pas envie de terminer tant il est un bon compagnon de métro. Je lui reproche un peu son étiquette feel good un peu trop flagrante mais c’est une excellente histoire pour un premier roman. La manière dont l’auteure décrit les crises d’angoisse insupportables que vit Kate et comment elle arrivera à les surmonter est remarquable. Libby Page est une auteure que je vais suivre par la suite, c’est indéniable !

venetian-pool-miami.jpg

Cela m’a donné envie de lister des plus belles piscines du monde, celles où je ne suis encore jamais allée : j’ai repéré Bondi Beach près de Sydney, Venitian Pool près de Miami que j’ai découvert grâce au compte Instagram de Pénélope Bagieu

Retrouvez mes dernières articles qui parlent de l’Angleterre et de sa littérature talentueuse :

Londres out of the box

La dernière conquête du major Pettigrew.

 

Mon top 5 des parcs et jardins publics en Europe

parcs et jardins publics.jpg

Depuis que nous sommes devenus parents, nous devenons experts en jardins publics pour découvrir ceux qui sont le plus accessibles en transports publics, mais aussi les moins bondés, les plus protégés en termes de bruits urbains et ceux qui nous dépaysent le plus…

Il faut dire que dans le 20eme arrondissement, nous sommes plutôt bien lotis : entre les Buttes-Chaumont au nord, le lac Daumesnil au sud, nous avons l’embarras du choix entre le square Séverine, le pavillon de l’Ermitage, le jardin de la rue Vitruve, le square de Gambetta et celui de la place Martin Nadaud sans parler du Père Lachaise…

Nous avons la chance de vivre dans un vrai poumon vert avec des petites maisons biscornues, ce qui me change des immeubles haussmaniens tellement rectilignes. Je suis fan de mon quartier, cela va sans dire…

Cet été, nous sommes partis en vadrouille en Bulgarie, à Lyon, dans le Vercors à Autrans et Méaudre… Un article consacré aux cinq jardins publics qui ont marqué notre été m’a paru être une riche idée !

Le parc de la Villette, depuis le tramway 3b à Paris 19eme arrondissement.

parcvillette.jpg

Je le connaissais enfant quand je pique-niquais dehors en visite à la Cité des sciences mais je l’ai vraiment découvert en amoureux quand c’était l’euphorie Pokémon Go et que des grappes d’adolescents nous entouraient pour chasser Pikachu et ses potes, c’était épique.

J’aime beaucoup les pelouses près du canal et surtout les œuvres d’art contemporains : le vélo géant décomposé de Claes Olenburg, un artiste important du pop art américain. On voit un morceau de ce vélo depuis le périphérique c’est fort non ?. On a aussi découvert une maison assez atypique, où l’on compte se réfugier à la prochaine canicule car son allée de platanes est très rafraîchissante.

J’ai remarqué que les platanes sont l’arbre phare des meilleurs jardins publics, je les ai même photographié à Bourgas en Bulgarie. Je lance donc mon grand coup de gueule suite à un article que j’ai lu dans Le Monde sur les îlots de chaleur dans Paris : arrêtez de raser les platanes, on respirera mieux !

J’en viens alors à vous présenter mon deuxième coup de cœur de l’été :

Le jardin maritime de Burgas, Bulgarie

jardinbouras.jpg

Burgas est la ville natale de mon mari aux bords de la Mer noire (comme dans le bêtisier de Questions pour un champion), où j’ai la chance d’aller en vacances chaque année. Ce jardin est le jardin d’Eden sur terre pour moi. Il sépare la ville de la plage par une grande terrasse immense avec une vue superbe. C’est le paradis pour les enfants avec la piscine, les aires de jeux, les glaciers, les loueurs de vélos, les petites cabanes en bois, les bancs et surtout les statues qui m’intriguent : il y en a plus de deux cents. A Sofia, j’aime aussi le parc du Théâtre National Ivan Vazov avec la statue de danseuse.

Le parc de la Tête d’or à Lyon

teteparcteteor.jpg

Il est reconnu sur le plan régional quand on habite à Valence, plus au sud. Et j’ai bien compris son pouvoir d’attraction dès l’entrée avec ses superbes grilles en fer forgé. Construit en 1857, ce parc urbain mesure plus de 115 hectares avec des serres, un superbe zoo et aussi un vaste lac où l’on peut naviguer avec de petits bateaux à moteur.

La vue sur la colline de la Croix Rousse (l’équivalent de Montmartre à Paris) vaut le détour. Nous avons vu des tortues domestiques adoptées par le parc, des singes, une panthère et un lion, un jeune paresseux, des oies cendrées en liberté… Il y avait beaucoup de monde, la chaleur était supportable, ce fut donc une visite agréable et nous reviendrons c’est sûr pour jouer au molky.

tedor.jpg

Le jardin d’Acclimatation, Paris

Jardin-dAcclimatation-Paris-39-copyright-French-Moments.jpg

De retour à Paris, nous nous sommes décidés à prolonger les vacances avec une visite à Neuilly après avoir fait chou blanc en novembre dans notre projet de visiter la fondation Vuitton.

C’est un parc très moderne et ultra sécurisé avec ses portails à l’entrée : il a été fondé au 19eme siècle par Alphand, l’un des élèves du baron Haussmann, fondateur du parc des Buttes-Chaumont mais il a été entièrement rénové. Avec ses attractions, cela ressemble plutôt à un mini Disneyland Paris où il faut souvent mettre la main au porte-monnaie. Mais pour 5€ l’entrée – promenade, cela valait la visite.

Les jeux d’eau proches de la fondation Vuitton valent le détour. On a beaucoup aimé les petits bassins et les jardins aquatiques, les architectures japonaises nous ont bien dépaysés. Nous n’avons pas eu le temps de tout voir car il faisait très chaud et c’était bondé mais nous reviendrons assurément un matin !

Emballés par notre visite au jardin d’acclimatation, nous redonnerons sa chance au bois de Boulogne cet automne même si c’est très loin de chez nous.

Et voici le moment de vous donner ma dernière adresse, même si j’ai du mal à lâcher le bon plan (un jardin public peu connu à Paris, c’est comme un bon coin à champignons) :

Le lac des Minimes à Fontenay sous bois.

C’est notre terrain de jeu favori pour le molky et les pique-niques dès qu’il fait beau. Moins connu que le lac Daumesnil mais tout aussi sympathique, on peut y faire de la barque et manger de bonnes glaces au pavillon de la Main Jaune, accessible en Vélib et en RER A facilement.

carte-postale-ancienne-94-fontenay-sous-bois-le-lac-des-minimes-1914.jpg

D’autres carnets de voyages dans ce blog :

– Un road trip à Marseille

– Sofia et la mer Noire en Bulgarie

Anvers en automne

– Mes meilleurs spots dans la Drôme

 

 

 

 

 

 

La tolérance ne sauve pas, l’amour oui !

Il est fréquent que les Kubers à qui j’ai recommandé ce livre m’envoient une petite carte pour me dire que ce livre les a touché. Il faut dire que ça démarre fort dès le premier chapitre.

La petite fille à la balançoire

Frédérique Bedos avec Valérie Peyronnat

Les arènes

2013

223 pages

petitefillebalançoire.jpg

La petite fille à la balançoire, c’est l’histoire vraie de Frédérique Bedos, animatrice de télévision bien connue. Elle a grandi, ballottée par une mère bohème et un peu perdue entre Paris et Lille dans les années 1970, accueillies par une famille d’accueil extraordinaire sur les conseils d’un prêtre.

Le premier chapitre raconte l’histoire d’amour de ses parents telle que sa mère lui a raconté, elle ne sait pas bien où est la part de rêve et où est la vérité. Ce que l’on comprend, c’est que vers la quarantaine, elle va chercher en vain son père à Haïti.

Ce témoignage ne sert pas à faire pleurer dans les chaumières même s’il pourrait tant j’ai été révoltée à certains moments par les responsabilités colossales sur les épaules de cette petite fille.

Frédérique Bedos raconte avec justesse et amour, sans aucun apitoiement sur son sort, la misère économique et affective vécue avec sa maman. Elle a fait preuve d’une résilience incroyable pour aimer sa mère tout en se protégeant d’elle, en lui rendant hommage dans ce livre avec des mots justes pour montrer tout son amour, sa lumière malgré la démence.

Pourtant, se retrouver dans une telle situation de co-dépendance : devenir la maman de sa maman a eu des conséquences terribles sur sa santé morale et psychique. Un scanner lui a montré l’étendue des dégâts du choc post-traumatique sur son cerveau.

Heureusement, cette petite fille à la dérive a été prise en charge par une famille d’accueil extraordinaire qui vivait l’Évangile et qui ne comptait plus les enfants qu’elle recueillait : des petites filles khmères, une petite fille sourde maltraitée, un bébé né sans bras ni jambes, un petit garçon africain défiguré…

Comme un miracle de Jésus pour nourrir une immense foule avec deux pains et cinq poissons, cette famille a vu ses ressources financières se multiplier en fonction de ses besoins pour nourrir ces enfants, les loger dans une maison plus grande…

Cette famille d’accueil sera d’ailleurs le premier sujet de la série de documentaires du projet Imagine, fondée par Frédérique Bedos, une fois qu’elle aura été lassée du monde de paillettes de la télévision qui ne la comblait plus. Elle a longtemps traversé une longue période de traversée du désert quand le téléphone ne sonnait plus.

J’ai beaucoup aimé ce témoignage qui raconte comment une petite fille s’est sauvée de l’insécurité affective permanente : des violences conjugales d’un énième beau-père patibulaire grâce à l’amour.

Elle conclut son témoignage par une très belle phrase : si les parents de sa famille d’accueil l’avaient seulement toléré pour l’argent ou par pitié, ça ne l’aurait pas sauvé mais l’amour oui !

Frédérique Bedos a connu des moments vraiment très sombres à cause de son histoire familiale très déstabilisante : la séparation brutale par deux fois avec ses demies-soeurs, ne pas connaître son père qui l’ont amené à sombrer plus tard une fois adulte. Mais elle partageait avec sa mère d’adoption une foi solide en Jésus dont elle témoigne volontiers dans les médias.

Le Palais de la femme, refuge des Victorieuses

C’est grâce à un blog (toujours le même) My Pretty books que j’ai repéré ce livre Les Victorieuses. Je connaissais un peu le style littéraire de Laetitia Colombani même si je n’ai pas lu La tresse.

Son nouveau livre m’a intéressé car je suis protestante : Le Palais de la femme est un foyer pour femmes démunies géré par une oeuvre chrétienne L’Armée du Salut.

J’ai visité plusieurs fois le grand foyer du Palais de la femme, un lieu emblématique du Paris solidaire aussi pour son architecture Art Déco des années 1920. Juste à coté, se trouve un salon de thé libanais Kanoun

kanoun

Le salon de thé Kanoun, rue de Charonne

 

cover

Les victorieuses

Laetitia Colombani

Editions Grasset

2019

224 pages

18€

Il ne faut pas s’arrêter à la couverture très rétrograde alors que le titre du livre est plutôt  engagé féministe. Espérons que cela s’arrangera pour la version poche.

Je regrette aussi l’aspect très marketé du livre qui joue sur l’aspect feel good  : une jeune femme brillante à qui tout réussit et qui découvre que la vie est vaine si on sacrifie l’amour, l’attention aux autres sur l’autel de l’argent, la carrière et la réussite sociale.

60468285_197985077849012_313248464911795581_n.jpg

Cette fois-ci comme c’est le cas dans d’autres romans feel good, Solène n’ouvre pas un restaurant, une librairie ou un magasin de fleurs pour se reconvertir au plus proche des gens. Non, elle devient écrivain public pour femmes en détresse dans un foyer social et c’est cette fibre humaniste  que j’ai apprécié alors que ce n’était pas gagné du tout.

Je déplore les grosses ficelles employées pour vendre un roman en grande quantité et qu’ à force la littérature trop marketée ne détournera plus les jeunes générations de Netflix, Youtube et des écrans en général. J’ai trouvé les critiques culturelles élitistes très dures avec Laetitia Colombani, parce que son livre plaît au grand public.

Mais personnellement j’ai du mal à lire un livre quand la structure se limite souvent à sujet -verbe- complément avec de nombreuses répétitions.  J’aime quand l’écriture découle de manière très fluide et que les portraits psychologiques des personnages sont très travaillés.

 

Le résumé :

Solène a 40 ans. Elle était une avocate aisée à qui tout réussissait en apparence mais le matérialisme n’a pas réussi à donner un sens à sa vie. Et après le suicide de l’un de ses clients sous ses yeux, c’est la dégringolade physique et morale.

Le burn-out qui couvait depuis quelques temps lui est tombé dessus sans crier gare : les cachets la maintiennent à flots mais elle est incapable de travailler et prend conscience de tout ce qu’elle a sacrifié : son réseau d’amis, son envie de maternité…

Aider les autres en tant qu’écrivain public va l’aider à se relever. Le palais de la Femme, ce foyer pour femmes en difficulté va s’avérer être son refuge. C’est comme cela que le concevait Blanche Peyron, officière de l’armée du Salut en 1925 quand elle s’est lancée avec tout son cœur dans une vaste collecte de fonds nationale avec son mari Albin. Ils ont sollicité toutes les élites du pays : des industriels au président de la République pour financer un ancien hôpital de guerre qui pourrait mettre à l’abri de la misère plus de 700 femmes seules ou avec enfants. Le Palais de la femme fêtera bientôt son centenaire.

Ce roman croise les trajectoires de deux femmes : l’une était fille de pasteur et officière de l’armée du Salut en 1925, l’autre avocate parisienne contemporaine des attentats de novembre 2015, dont les balles ont éraflés la façade du Palais de la femme quand le bar La belle équipe a été pris pour cible.

C’est un roman réaliste très contemporain qui fait la part belle à une galerie de portraits de femmes en détresse : Cvetlana, Cynthia, Viviane, Binta et sa petite fille, La Renée, Lily… Elles sont de toutes origines : Parisiennes ou provinciales, Africaines ou encore exilée des Balkans, mais chacune a vécu les abus comme le viol, les violences conjugales, la misère et le dénuement…

Mon avis :

Même si ses portraits psychologiques sont vraiment très superficiels et caricaturaux, il faut saluer le mérite de Laetitia Colombani d’avoir choisi comme héroïne une femme qui prêche l’ Évangile dans les rues de Paris aux miséreux. Car, dans l’esprit de la société moderne, une officière de l’Armée du salut n’ est pas aussi bankable qu’une instagrameuse en vue, une chanteuse ou bien une vedette éphémère de télé-réalité.

L’action sociale de Blanche Peyron est remarquablement mise en valeur . A quand une biographie entièrement consacrée à cette femme d’exception ?. Elle aurait toute à fait sa place dans la sélection des Culottées de Pénélope Bagieu.

Je vous conseille un livre : William Booth, soupe savon, salut d’une collection de qualité Les héros de la foi, éditée par Jeunesse en missionCe sont des biographies de protestants célèbres qui ont marqués l’Histoire par leur engagement chrétien : Frère André, C.S Lewis, Corrie Ten Boom, Eric Lidell…

soupesavon et salut

Ma note :

3/5 sardines

517417635517417635517417635

Même si je n’ai pas beaucoup apprécié le style littéraire de Laetitia Colombani qui use et abuse de la métaphore du Palais et de ses princesses, j’ai été touchée par cette histoire.

Le Palais de la femme et l’Armée du Salut ont été présentés avec beaucoup de respect et d’authenticité. Si la lecture de ce roman fait lever des fonds, des dons et des vocations de bénévoles à grande échelle alors bravo à l’auteure !.

n503310246_1704882_7119Moi aussi j’ai vécu dans un foyer chrétien de jeunes filles : La Vigie sur l’île Saint Louis avec des femmes de toutes les origines géographiques et sociales, certaines étaient des petites étudiantes françaises comme moi, des princesses très riches du Moyen-Orient mais aussi des jeunes filles qui étaient cachées par des associations pour échapper à des mariages forcés.

Même si c’est une fiction on comprend aisément que Laetitia Colombani raconte la vie réelle de nombreuses anonymes  qui se sont réfugiées de la rue, des coups…

 

 

 

Venir à Deauville Trouville pour … dormir puis visiter

Deauville

Nouveaux parents depuis février, c’était véritablement notre premier week-end à deux depuis la naissance de notre petite fille. Nous avons donc choisi une destination assez proche de Paris : Deauville-Trouville et un hôtel non loin de la gare : Ibis.

Après avoir subi trois jours bien difficiles de canicule à Paris fin juillet, notre premier réflexe a été de faire la sieste après un agréable pique-nique sur la plage de Deauville. Le petit Casino nous a nourri pour une somme assez exorbitante : 3€80 le pâté croûte car nous avons vite renoncé à l’idée fantasque d’aller à la nage au Burger King du Havre.

« Les chiens et l’alcool sont interdits sur la plage de Deauville » entendu au microphone

Je résumerai Deauville en quelques lignes car cet entre-soi bourgeois ne m’a pas vraiment emballée. Cela ne me dépaysait pas assez de Paris et de sa banlieue ouest, j’ai beaucoup mieux apprécié Trouville, cet ancien village de pécheurs à la plage beaucoup plus familière et familiale (je venais en vacances à Pont l’Évêque lors de la coupe du monde 1998, un souvenir mémorable).

plagedeauville.jpg

« Comment s’appelle ce petit bijou? Minoko.

Une dame fortunée qui présentait son petit chien exotique à la terrasse du Morny’s, du nom du duc de Morny, l’un des fondateurs de Deauville.

Pour moi, la plage est un espace démocratique où s’effacent toutes différences sociales en maillots de bain et à Deauville, c’est tout le contraire.

planchesdeauv-3314647.jpg

 

J’ai étudié les stations balnéaires lors d’un cours d’anthropologie sociale et culturelle de l’Europe. Deauville est une réussite immobilière remarquable qui attira la jeune Coco Chanel en 1914 pour fonder l’une de ses premières boutiques au sein de l’hôtel Normandy. Seulement le front de mer est beaucoup plus chaleureux à Trouville, les planches de Deauville et leurs parasols sont mythiques mais très isolés de la ville, c’est étrange comme configuration de l’espace.

livreepisdefaitage.jpg

Deauville est très intéressante d’un point de vue architectural avec ses villas anglo- normandes, ses hôtels mythiques et ses épis faîtiers remarquables avec des chevaux ou des coqs mais on a vraiment l’impression de déambuler dans un musée à ciel ouvert.

Il faut tout de même faire attention à ce que le ciel ne nous tombe pas sur la tête car un parapluie rouge du casino Barrière est tombé d’un immeuble sur la tête de la dame juste devant nous dans une rue principale.

J’ai beaucoup aimé la ballade du dimanche matin dans les rues de Trouville, il y avait beaucoup de Parisiens mais c’était très agréable de déambuler dans les ruelles, visiter les salons de thé et les librairies. Je ne compte plus le nombre de fois où mes grands-parents m’ont emmené à la plage des Roches Noires, au restaurant Les Vapeurs, au marché sur les bords de la Touques, et j’ai retrouvé tous ces souvenirs le temps d’un week-end.

hotelrochesnoires.jpg

Je vous recommande la ballade photographique en bord de Touques, d’aller faire un tour à la boutique de l’office de tourisme de Deauville et enfin de lire l’article des Pinçon-Charlot sur la construction immobilière de Deauville pendant le Second empire, c’est passionnant.

« A Deauville, il y a aussi la mer »

Le week-end était très agréable mais c’est sûr : nous reviendrons à trois avec notre petite fille à Trouville pour sa plage familiale et accessible facilement. Cet article contenait pas mal de citations car comme l’analysait le sociologue Jean-Didier Urbain, la plage est un vaste théâtre social où l’on s’observe plus que l’on observe le rivage.

Pour une prochaine escapade à deux, j’ai bien envie d’aller découvrir Saint-Malo, Quiberon ou de retourner au Touquet ou à la Baule.

sociologiebourgeoisie.jpgsurlaplageurbain.jpg

Dans mes prochains carnets de voyage, je vous parlerai de notre voyage annuel estival à Sozopolis au bord de la mer Noire avec des recettes de cuisine originales.

Mais la France sera aussi à l’honneur puisque je vous raconterai notre périple Lyon-Méaudre- Autrans à l’occasion du mariage de ma super cousine Olga.

Cet été, nous en avons parcouru des jardins publics : le jardin maritime de Bourgas, Bulagrie, le parc de la tête d’Or à Lyon, le jardin d’acclimatation à Paris… je vous raconte nos impressions dans un prochain billet aussi !

Les précédents carnets de voyages :

Giverny

Marseille

La Bulgarie