Ce mois-ci, nous commençons une activité bébé nageurs formidable et je lis La piscine de Rosemary d’après les bons conseils du blog My pretty books.
Je l’avais noté bien précieusement dans ma Pile à lire en pleine canicule en juillet à la recherche d’un bon livre pour la plage.
Et bien entendu, je l’ai trouvé à la bibliothèque Marguerite Duras, la bonne surprise pour aborder la rentrée et se détendre le matin dans le métro !
La piscine de Rosemary
par Libby Page
éditions Calmann-Lévy,
364 pages,
20€50
Le titre est assez simpliste mais la couverture est très efficace : la police du titre vend du rêve. On s’imagine partir en croisière ou dans une architecture d’époque avec des cabines de bain en bois comme aux bains à Budapest, à la piscine Molitor ou bien dans le musée d’art contemporain La piscine de Roubaix.

Un établissement thermal très emblématique de Budapest !
La piscine municipale est un lieu social intemporel, Libby Page a choisi un excellent sujet pour planter le décor de ce feel good book de grande qualité.
Le résumé :
C’est une histoire d’amitié transgénérationnelle. Rosemary, une veuve de 86 ans habite Brixton, ce quartier de Londres depuis l’après-guerre. Elle vient chaque jour à la piscine, en hommage aux moments de qualité passés avec son défunt mari, George.
La piscine de Brockwell, ce lieu de sociabilités en plein air est menacé par l’appétit immobilier d’une société qui veut cimenter le bassin pour en faire un club de sport privé. Rosemary va trouver une alliée en la personne de Kate, cette trentenaire mal assurée, en prise à des crises de panique et une mauvaise appréciation de son corps.
Un beau roman qui parle d’une communauté qui s’entraide autour d’un lieu qu’ils chérissent parce qu’il leur fait du bien. L’union fait la force !.

La véritable piscine de Brockwell à Londres
Mon avis :
Difficile de juger en quelques lignes ce roman tant il est riche des différents thèmes qu’il aborde : le deuil, la mauvaise appréciation de soi, l’angoisse qui monte à la gorge et qui tétanise en pleine rue, la gentrification des grandes villes européenne, la solitude dans une société ultra connectée à l’heure des réseaux sociaux…
Je résumerai en quelques mots ses points faibles tant ils sont peu nombreux : l’histoire d’amour entre Kate et Jay est un peu faiblarde alors que celle de Rosemary et George est tellement bien racontée qu’elle traîne en longueur. Et aussi la structure du roman est un peu trop classique avec ses flash-backs du vivant de George et l’alternance des points de vue des deux héroïnes. Mais pour un premier roman, c’est une vraie réussite.
Je n’ai pas encore fini de le lire et pourtant j’ai hâte de vous en parler ici tellement il m’a emballé. C’est une lecture très agréable parce que l’auteure a vraiment trouvé un sujet romanesque, un univers qui suscite la rêverie. C’est un roman sensoriel et émotionnel qui parle de balnéothérapie comme le moyen de trouver le bonheur. Et ça se tient comme argument.
Je suis un peu lassée par les feel good books très marquetés qui mêlent littérature bon marché et développement personnel type La bibliothèque des cœurs cabossés ou La librairie de la place aux herbes qui vantent la biblio-thérapie comme la source du bonheur moderne, qui réunit les gens autour d’un commerce où il fait bon vivre…
La piscine de Rosemary suit un peu ce filon, il ne faut pas se mentir mais c’est traité de manière subtile et grande cynique que je suis, j’ai été prise par l’intrigue du livre. Est ce que la piscine va fermer ou les manifestants vont arriver à la sauver?. Après quelques recherches sur Internet, j’ai compris que fiction et réalité n’étaient pas bien éloignées puisque cette fameuse piscine existe bien et figure parmi les endroits les plus emblématiques de la vie londonienne.
Pour terminer, j’ai beaucoup aimé la manière dont l’auteure rend hommage au couple de Rosemary et George, véritables marathoniens de l’amour. Je pense que c’est deux là ont dû s’aimer soixante ans. Elle aborde avec beaucoup de poésie leur sexualité même âgés, on ressent toute la tendresse qu’ils ont partagé dans le bonheur comme dans l’épreuve.
Les écrivains anglo-saxons comme Libby Page ou Helen Simonson, l’auteure de mon coup de cœur La dernière conquête du major Pettigrew (que j’ai relu cet été avec grand plaisir) , ont beaucoup de talent pour raconter des couples qui s’aiment sur le long terme.
Je reproche beaucoup à la littérature et au cinéma français de mettre en scène des personnages adultérins qui sont souvent agités entre deux ou trois passions amoureuses contraires, cela me fatigue rapidement et j’abandonne ma lecture. Je caricature à grands traits mais j’ai trouvé cela assez flagrant pour en faire la remarque ici.
Ma note :
4/5 sardines
J’ai hésité à mettre cinq sardines à ce fabuleux roman que je n’ai pas envie de terminer tant il est un bon compagnon de métro. Je lui reproche un peu son étiquette feel good un peu trop flagrante mais c’est une excellente histoire pour un premier roman. La manière dont l’auteure décrit les crises d’angoisse insupportables que vit Kate et comment elle arrivera à les surmonter est remarquable. Libby Page est une auteure que je vais suivre par la suite, c’est indéniable !
Cela m’a donné envie de lister des plus belles piscines du monde, celles où je ne suis encore jamais allée : j’ai repéré Bondi Beach près de Sydney, Venitian Pool près de Miami que j’ai découvert grâce au compte Instagram de Pénélope Bagieu…
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La dernière conquête du major Pettigrew.