Le 7eme arrondissement de Paris comme je le connais

Pendant les grèves, je pestais comme tout le monde mais j’ai réalisé la beauté de mon trajet le matin jusqu’à la librairie où je travaille dans le 7eme arrondissement, en bord de Seine.

Mon travail se trouve près du quai Voltaire, j’ai le droit à l’un des plus beaux panoramas au monde tous les matins. Le bus 68 traverse la Seine, vous avez le choix entre l’île de la Cité et Notre-Dame d’un côté et le Petit et Grand Palais de l’autre.

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Droits réservés. Le bal littéraire des sardines

Cet hiver, j’ai repéré une sculpture un peu étrange et vraiment bien réussie avec le cadre architectural du Louvre en arrière-plan. C’était une exposition temporaire du sculpteur Bruno Catalano organisée à Saint-Germain des Près.

J’aime énormément la sculpture publique quand je me balade à Sofia ou à Budapest, j’irai sans doute voir la statue en hommage à René Goscinny dans le 16eme arrondissement. 

Cet homme ultra contemporain se trouvait au pied du pont du Carrousel, non loin de la boutique de beaux-arts Sennelier. C’est une adresse historique sur le quai Voltaire : la boutique tout en bois existe depuis 1887 (cent ans avant moi !). J’aime bien y aller pour chercher mes feutres aquarelle et mes carnets Moleskine.

Ensuite, si on longe la rue de Lille, je vous indique deux bonnes adresses pour manger après une exposition au Louvre ou au musée d’Orsay.

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Droits réservés – Le bal littéraire des sardines

La première s’appelle Les antiquaires. Rénovée ce mois-ci, ce restaurant de qualité propose une cuisine française délicieuse pour un budget d’une trentaine d’euros par personne. J’aime leur décor pour manger ou boire un verre, l’équipe de serveurs est très agréable dans ce quartier si touristique. On a même tourné une interview d’auteur pour la librairie aux Antiquaires !

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Droits réservés. Les climats

LOGO+LES+CLIMATS_OR+copyLa seconde adresse s’adresse aux privilégiés étant donné le luxe des plats et le prix de la carte : Les climats. Mais j’irai sans doute boire un verre la-bas un jour tant le cadre architectural me plaît. C’était l’ancienne maison des Dames des PTT, construit en 1905, un petit bijou Art Nouveau. Il y a un jardin d’hiver et une terrasse unique dans le centre de Paris. Cela vaut le détour !

Enfin, je vous recommande une visite au musée d’Orsay dans la même rue car c’est le plus beau musée de Paris selon moi !

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Droits réservés. Le bal littéraire des sardines.

De l’autre côté de la Seine, dans le jardin des Tuileries, c’est tout aussi beau mais ce n’est plus le 7eme arrondissement… Je vous recommande un tour de grande roue au marché de Noël l’an prochain. Pour 12€, vous avez une vue imprenable à 360 degrés.

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Il a déjà tes yeux, une famille française de couleurs !

Cette semaine, j’ai regardé une excellente série familiale sur France 2 : Il a déjà tes yeux avec Aïssa Maïga et Lucien Jean-Baptiste. Je n’ai pas pu voir le film éponyme, sorti il y a trois ans. Cette série, c’est une séance de rattrapage en or, j’ai hâte d’être à mercredi prochain pour regarder les épisodes suivants.

L’histoire commence dans les locaux de l’ ASE (Aide sociale à l’enfance). Salimata et Paul Aloka témoignent de l’adoption du petit Benjamin, il y a treize ans. Un Blanc dans une famille de Noirs pour résumer à grands traits. Entre temps, les Aloka ont eu un autre enfant naturellement, Noé. Un enfant blanc, un enfant noir, on se retourne sur leur passage dans la cour du collège !

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Cette série compte six épisodes et permet de creuser la psychologie des personnages, d’aborder en profondeur des thèmes très sérieux comme la quête des origines, l’identité quand on est adopté ou que le père est parti sans crier gare… traités dans le registre de la comédie.

Je me suis régalée avec cette série qui parle de l’identité africaine plurielle qu’on vienne de Côte d’Ivoire ou du Sénégal, des relations familiales dictées par les traditions (la fameuse teranga, l’hospitalité au Sénégal)  qui se confrontent de plein fouet avec la culture française.

Mon personnage préféré est de loin la grand-mère Mamita joué par Marie-Philomène Ngo. Elle a l’art du drame avec ses mimiques et ses boubous colorés, cette femme est un rayon de soleil. Elle est tellement comique quand elle dit à ses filles « Ne sois pas si française … ».

Lucien Jean-Baptiste est un grand réalisateur qui sait scénariser la quête d’identité avec beaucoup de talent. Je suis sa filmographie avec attention depuis La première étoile, un film beau et sensible ! Il forme à l’écran un couple très soudé avec Aïssa Maïga, une maman très tendre avec son fils adoptif. J’aime ses tenues, ses coiffures et surtout son jeu d’actrice.

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©Jean-Claude Lother/ FTV

Il a déjà tes yeux est une série qui raconte une histoire à la fois familiale et nationale comme le fait remarquer un journaliste de Télé Obs. Lucien Jean-Baptiste et Aïssa Maïga ont cette grâce et cette intelligence de dénoncer le racisme latent de notre société sur les plateaux de télévision quand ils font la promotion de leurs films sans amertume ni esprit de revanche. Ils n’ont rien contre les Blancs !

Vivement qu’un César récompense la carrière de chacun d’eux.

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J’ai hâte de lire le livre « Noire n’est pas mon métier » édité par Le Seuil dont l’idée a été lancée par Aïssa et rejointe par une dizaine d’actrices noires. Elles ont monté les marches à Cannes, habillées par Balmain et c’était un joli pied de nez à la discrimination raciale.

C’est une très bonne chose de voir à la télévision des familles issues de la diversité , la société française est ainsi beaucoup mieux représentée dans sa réalité. Cette série permet d’explorer d’autres thèmes plus profonds que le polyamour ou l’adultère qui pullulent dans les séries françaises (c’est dit ! ).

Surtout, j’aime découvrir des comédiens talentueux comme Marie-Philomène Ngo ou Pascal Nzonzi, le génial Monsieur Koffi de la comédie Qu’est ce qu’on a fait au bon Dieu ?.

Il a déja tes yeux met en valeur la culture antillaise mais aussi sénégalaise. Alors je voulais conclure cet article avec la voix d’une amie précieuse Julia Sarr, qui chante en wolof Daraludul Yow, son premier album solo.

Un samedi soir au théâtre de la Renaissance à Paris : Un amour de jeunesse

Cette pièce, je l’ai repérée sur une colonne Morris. Une histoire d’amour avec en tête d’affiche Stéphane de Groodt, Isabelle Gélinas et Olivia Côte, c’était une sortie théâtre idéale pour une Saint-Valentin un peu en avance.

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Je n’irai pas par quatre chemins pour vous donner mon avis sur la pièce Un amour de jeunesse : c’est une réussite !

Dans l’entrée du théâtre, il y avait les livres des pièces d’ Ivan Calbérac dont L’étudiante et Monsieur Henri et Venise n’est pas en Italie (que j’avais chroniqué ici). Je ne serai pas étonnée qu’Un amour de jeunesse soit aussi adapté au cinéma. Cet hiver, j’ai aussi regardé une série sur France 2 : Marjorie, l’histoire d’une jolie et drôle psychothérapeute Le garçon a du talent, cela va sans dire et je vais surveiller ses prochaines réalisations au théâtre.

La trame de cette pièce est toute simple et c’est sans doute pour cela qu’elle fonctionne aussi bien.

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© Fabienne RAPPENEAU Droits réservés.

Le résumé : 

C’est l’histoire d’Antoine (Stéphane De Groodt) patron du CAC 40 qui s’est marié sur un coup de tête avec Maryse (Olivia Côte), une humanitaire passionnée, il y a vingt-cinq ans en Inde. Il a fait fortune et vit avec Diane (Isabelle Gélinas), une aristocrate dans sa bulle.

S’il veut divorcer de Maryse sans devoir partager avec elle la moitié de sa fortune, il va devoir lui faire croire qu’il est encore plus fauché qu’elle. Alors avec la complicité de leur gestionnaire de famille (Sébastien Pierre) , Diane et Antoine vont investir le studio HLM de leur femme de ménage chinoise (Nelly Clara) à Sarcelles, qu’ils envoient à l’île Maurice. Mais rien ne va se passer comme prévu…

Mon avis :

L’histoire devient rapidement intéressante car elle est fondée sur des décalages comiques : Diane l’aristocrate va devoir abandonner ses bonnes manières rapidement tant dans son vocabulaire que dans son style vestimentaire (attention, ça pique les yeux), la bonne chinoise prend vite parti d’une situation cocasse qui pourrait tourner à son avantage mais pour combien de temps ?.

Les cinq comédiens sont très talentueux et au service de l’histoire. Mention particulière à Stéphane de Groodt, le personnage principal de la pièce. A part un petit rôle dans ma série préférée Fais pas çi, Fais pas ça, je ne le connaissais que très peu. C’est un excellent comédien de théâtre. Il y avait tout un groupe de spectateurs Belges qui se prenaient en photo devant la façade du théâtre de la Renaissance.

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Les locaux du théâtre étaient le seul bémol de cette soirée très réussie. Les escaliers latéraux mériteraient un petit coup de neuf, c’était un peu le bazar les longues files d’attente devant le théâtre à quinze minutes de la pièce. Surtout, nos places bon marché (17 euros au balcon) étaient vraiment inexploitables. Comme dirait mon mari : on a bien ri mais on n’a rien vu ! On a dû faire les mauvais élèves et changer de place un étage au dessous en pleine pièce. Un peu plus de transparence sur les sites qui vendent les places serait bienvenue !

 

Ma note :

5/5 sardines

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Je me déplace au théâtre pour les comédiens que j’aime. Je savais qu’Isabelle Gélinas était une excellente comédienne de théâtre, j’en ai eu la preuve samedi soir. Je suis nostalgique de l’arrêt de Fais-pas ci, Fais-pas ça et c’était une bonne occasion de revoir des petites touches de Valérie Bouley dans son jeu.

J’aime aussi énormément Olivia Côte que j’ai véritablement découvert dans Pupille puis Chamboultout cette année. C’est elle qui a vraiment lancé le tournant d’ Un amour de jeunesse en chantant avec une guitare San Francisco de Maxime Le Forestier.

C’était un très bon spectacle, il y a eu huit rappels dans une salle comble et les comédiens ne boudaient pas leur plaisir !

D’autres chroniques de films cités dans cet article :

Venise n'est pas en Italie

Venise n’est pas en Italie ou comment trouver une issue de secours à sa généalogie

–  Pupille : l’amour comme obligation d’Etat

–  Chamboultout : comment rester un couple quand on es une personne aidante

 

 

 

 

 

 

L’odeur de la colle en pot, flash-back dans les années 1990.

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Je viens de terminer le roman L’odeur de la colle en pot d’Adèle Bréau et cette chronique s’annonce dithyrambique. Je n’ai pas honte de vous dire que le dernier chapitre du livre m’a cueillie d’une telle manière que j’ai failli en chialer (c’est le terme le plus précis pour décrire cette forte émotion littéraire) dans le bus 76. Chapeau l’artiste !

J’ai découvert Adèle Bréau à travers le recueil de nouvelles Noël et préjugés du collectif d’autrices romcom des éditions Charleston. Son histoire d’amour d’un couple chien et chat enfermé dans un magasin de jouets le soir de Noël m’avait laissé un tel souvenir que je vous en parle ici!

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Droits réservés Team Romcom, éditions Charleston

L’odeur de la colle en pot traite aussi du thème de l’histoire d’amour naissante. La narratrice c’est Caroline, 13 ans. Elle rencontre sa future meilleure amie Vanessa, dans son nouveau collège parisien, à la rentrée de septembre en 4eme. Ses parents ont une belle situation financière donc ils emménagent à Paris dans un bel appartement du 17eme arrondissement mais ça ne va pas fort entre eux. Sa sœur Charlotte, 8 ans, l’exaspère autant qu’elle l’attendrit.

Ce roman traite avec beaucoup de finesse et de justesse des premiers flirts, du divorce, de la fin de l’enfance et de l’amitié…

Mon avis :

Cela m’a pris trois ou quatre chapitres avant d’accrocher vraiment à cette histoire hyper réaliste et universelle mais la magie fonctionne grâce au talent littéraire d’Adèle Bréau.

Au début du livre, je pestais beaucoup de trouver autant de points communs avec les comédies iconiques La boum et sa suite avec ma chère Sophie Marceau : la jeune fille qui arrive à Paris en 4eme, la meilleure amie qui ressemble beaucoup à Samantha, le couple des parents qui se délitent, la mamie bourgeoise qui a un appartement de ouf près du Panthéon. J’ai vu La Boum une dizaine de fois avec ma mère, je connais mes classiques…

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Copyright La Bäm Filmverleih

Mais finalement ces références nombreuses à La boum m’ont bien plu. J’ai été prise dans l’émotion des deux filles qui sautent comme des démentes sur le lit des parents parce que le garçon que Caroline traquait depuis des mois lui proposait de sortir avec elle. Je me suis rappelée mes souvenirs quand on va au cinéma avec un bon ami comme disait mon grand-père et qu’on est en alerte générale quand on se frôle la main dans le noir…

Et surtout, ce roman m’a plu car il m’a rappelé ma plus petite enfance : j’avais entre trois et dix ans dans les années 1990. Je me suis souvenue du Zapping de Canal +, des cartes à puce pour téléphoner dans les cabines téléphoniques, de la publicité pour la lessive Omo, des sketches de José Garcia et Antoine de Caunes sur Canal +…. Le titre de ce roman est particulièrement efficace.

Ce roman a confirmé une conviction profonde que j’ai depuis un bon moment : le téléphone portable a vraiment révolutionné nos vies en termes d’autonomie et d’ indépendance vis à vis de nos parents. Il est bien loin le temps des Tam-tam, des Mobicartes et des Nokia avec le snake… J’ai bien rigolé devant une récente vidéo de mon youtubeur favori Norman (on a exactement le même âge) qui parlait des années 2000….

Ma note :

4/5 sardines

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J’ai beaucoup aimé ce roman générationnel même s’il fait partie d’une certaine mode éditoriale : regrouper tel ou tel souvenirs communs à la génération Y ou Z et que les traits communs à la comédie hyper populaire La Boum sont très nombreux. Je n’ai rien compris à l’épilogue mais j’ai pris une belle claque littéraire  avec cette description d’un enterrement où des préadolescents ont fait preuve d’une superbe preuve d’amitié pour un copain. Cela aide à relativiser face à l’individualisme contemporain.

D’autres chroniques de romans avec beaucoup de finesse psychologique :

–  Noël et préjugés : l’amour sera-t-il au pied du sapin?.

La vie rêvée des chaussettes orphelines de Marie Vareille

La piscine de Rosemary

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Droits réservés Café Powell