J’ai trouvé cette idée vraiment géniale et même indispensable compte tenu de cette période historique mais néanmoins assez traumatisante : récolter les objets du quotidien pendant le confinement. Elle émane du MUCEM, un musée de société national qui se trouve à Marseille, dans un lieu unique !
Pendant mes études à l’école du Louvre, les conservateurs du musée furent mes professeurs de la spécialité Anthropologie sociale et culturelle de l’Europe. C’est peu dire que je suis restée à l’Ecole malgré mes nombreux redoublements et échecs parce que cette spécialité me passionnait. J’ai même eu la chance de faire un stage pour collaborer à l’élaboration de l’exposition Masculin /féminin, le bazar du genre à la caserne du Muy et au fort Saint-Jean en juillet 2011.

Lors de ce stage, j’ai eu la chance d’assister au feu d’artifice du 14 juillet en haut de la tour du roi-René. Je le racontais dans un article que j’ai ressorti des placards. En ce moment, je regarde beaucoup dans le rétroviseur pour raconter mes bons souvenirs professionnels dans ce blog. Dans un prochain article, je vous raconterai comment ma mère m’a fait le grand cadeau de me dégoter un foyer de filles sur l’île Saint-Louis pour commencer mes études à Paris. Nostalgie quand tu nous tiens !

Revenons à mes études d’anthropologie à l’Ecole du Louvre ! C’étaient des cours thématiques vraiment passionnants : une année traitait des plaisirs de l’eau et de l’architecture balnéaire en Europe. L’autre année, j’ai étudié les objets du quotidien qui marquaient vraiment le genre ou qui étaient uni-sexe. Bref, j’ai vraiment aimé ces cursus d’étude qui sont les plus passionnants en histoire de l’art : j’en avais ras le bol des vases grecs figures rouges ou figures noires, des objets d’art de l’époque napoléoniens ou des stucs de je ne sais plus où.
Moi, ce que j’aimais c’était les comportements sociaux, les modes de vie tout court. On prend à la rigolade les anthropologues généralement; mais cette discipline s’est révélée vraiment indispensable pour affronter le choc sociétal du confinement. J’imagine que le Mucem va recevoir une collection d’attestations de déplacement, des casseroles comme instruments de musique pour communier ensemble à 20 heures, des banderoles artisanales pour remercier les soignants, des masques et du gel hydro-alcoolique. Mais aussi des témoignages moins glorieux comme les lettres anonymes des voisins des soignants par exemple.
Le rôle d’un musée de société comme je l’ai compris lors de mes études, c’est de témoigner d’un fait historique particulièrement marquant (le confinement à l’échelle mondiale) en exprimant les mouvements de peur ou de rejets mais aussi les manifestations de solidarité, l’ entraide. Ce n’est pas une mince affaire de sélectionner des objets à la fois esthétiques et porteurs de sens.
Il y a un article de blog qui m’a particulièrement aidée pendant ce confinement, c’est celui écrit par Antoine Nouis, théologien protestant. Il explique que danser et applaudir les soignants, c’est une forme de protestation contre le virus et contre la mort.
Retrouvez ici mon article sur le MUCEM, il y a bien longtemps !
