Oui j’assume, c’est un peu la honte en tant que libraire de ne jamais avoir lu Rebecca de Daphné du Maurier. Il faut dire que je suis un peu bizarre pour les puristes : j’adore les adaptations littéraires au cinéma, cela me donne envie d’aller lire ensuite le livre.

Pour mon premier jour de confinement vendredi, j’ai passé un très bon moment de cinéma, le casque et les boules Quiès vissés aux oreilles, pour oublier le marteau-piqueur contre la façade de mon immeuble toute la journée.
Je suis une très bonne cliente de l’équation gagnante : Lily James + adaptation littéraire + Angleterre des années 1920 + costumes d’époque + Monte Carlo… C’est mon actrice favorite de la série Downton Abbey. Elle joue vraiment très bien, avec naturel, sa blondeur se marie très bien aux costumes des années 1920.
Le résumé :
La première partie du film se situe dans un hôtel de luxe des années 1920 à Monte Carlo. Une jeune femme ravissante mais un brin timide tient le rôle de dame de compagnie auprès d’une vieille chouette anti-pathique au possible : Mme Van Hopper.
On ne connait pas le prénom de la jeune héroïne. Elle va devenir Mme de Winter, la nouvelle épouse d’un jeune veuf Maxim. Il va lui servir d’échappatoire à la vieille rombière, elle va lui redonner goût à la vie après la mort de sa femme, Rebecca.

Il la ramène dans ses bagages, vers Manderley, un somptueux manoir en Cornouailles où les attendent toute une flopée de domestiques pour entretenir une pareille demeure dont la glaciale Mrs Danvers, l’ancienne dame de compagnie de Rebecca (ils ne sont pas bien futés dans le recrutement…). C’est peu dire que l’ombre de Rebecca planera sur ce remariage d’amour et d’entraide…
Mon avis :
Bien que je ne sois pas trop branchée thrillers et romans policiers, j’ai adoré ce film. La première partie du film à Monte-Carlo me donne très envie d’aller y faire un tour surtout depuis que j’ai vu quelques stories Instragram de Rayane Bensetti et Emmanuelle Rivassoux : les hôtels envoient du rêve, on se croirait vraiment à la Belle époque.
Ce n’était pas simple de dater l’époque de ce film tant les codes de l’aristocratie anglaise sont intemporels. Grâce au début du film sur la Riviera, on comprend que cela se déroule dans les années 1920 car la petite employée de maison porte des pantalons amples, des raquettes de tennis. Ils se baladent dans une très belle automobile… C’était un régal des yeux au niveau des costumes et des décors. Le film idéal pour oublier Coco le virus.

Puis, ils regagnent l’Angleterre et les vieux codes aristo poussiéreux. Je n’arrive pas à deviner si la future Mme de Winter est américaine ou non. C’est un détail qui a son importance car entre Wallis Simpson et Meghan, les Américaines ne sont pas à la fête dans le pays d’Elisabeth II. On lui fait faire le tour du propriétaire et on se croirait back to the dix-huitième siècle quand Elisabeth Bennet visite la demeure de Mr Darcy à Pemberley. Même impression quand la nouvelle maîtresse de maison réorganise un nouveau bal costumé avec toute la bonne société du coin. Il faut dire qu’ils sont bien grotesques avec leurs perruques, leurs quadrilles et leurs menuets.
Mais Rebecca est bien un roman gothique publié en 1938 dans l’air de son temps. On apprend que Rebecca en faisait voir de toutes les couleurs à son mari aristocrate en y allant loin dans l’humiliation : adultère, indépendance de corps et de biens en conservant un loft à Londres. Lady Mary de Downton Abbey est une petite joueuse à côté d’elle…
Je m’attendais à un film sombre où l’on peint le jeune veuf comme un dangereux psychopathe qui attire une jeune innocente dans ses filets. Mais non, Rebecca est une belle histoire d’amour entre un homme et une femme qui comptent l’un sur l’autre pour s’en sortir.

Rebecca est aussi un chef d’oeuvre du cinéma anglais réalisé par Alfred Hitchcock en 1940. Il lui apporta l’oscar du meilleur film. Dix ans plus tard, les studios Disney se servirent de la silhouette de Mrs Danvers pour créer la marâtre de Cendrillon. Un roman et un film iconiques !

Ma note : 4 sardines
Un film passionnant entre la Riviera et l’Angleterre des années 1920 avec des acteurs talentueux : Lily James et Armie Hammer. Les thématiques du roman m’ont bien fait cogité tout le week-end sur les transgressions que l’on peut faire au nom de la passion et de l’amour.
Est-ce que l’auteure du roman Daphné du Maurier justifie le geste meurtrier du mari poussé à la faute par une première épouse perverse?
Toutes ces questions m’encouragent à lire Manderley for ever de Tatiana de Rosnay pendant ce confinement !

Mes coups de cœur films et séries anglaises sur Netflix :
– Mes pépites séries pour cet automne
– Last Christmas, chef d’oeuvre de la romcom
– Au bout de trois saisons de The crown, on se connait mieux avec la reine
