
Depuis plus de deux ans, je relis bénévolement les textes du bulletin trimestriel de la Mission évangélique envers les sans-logis qui se trouve place Sainte Marthe dans l’un des quartiers les plus populaires de Paris : Belleville.
Cette brochure en couleurs d’une dizaine de pages s’appelle Lumière. Elle retrace les activités de la Mission avec des témoignages des bénévoles, une méditation biblique, l’avenir de l’association et une courte prière en conclusion.
Cette association existe depuis plus de 50 ans, elle apporte le pain et la Parole.
Les activités de cette Mission sont de fournir aux sans-logis une infirmerie, une coupe de cheveux , un vestiaire pour hommes, des douches, un service de domiciliation et d’alphabétisation, une étude biblique régulièrement et de nourrir plus de deux cent personnes chaque jour.
Lumière est envoyée chaque trimestre aux donateurs et aux bénévoles de la Mission pour rendre compte des expériences de vie au quotidien avec les sans-logis et aussi inciter aux dons financiers car c’est la principale source de revenus de cette Mission.

Mon rôle, c’est d’être la première lectrice de ces textes écrits par un collectif de personnes. Je trouve des titres un peu accrocheurs et illustratifs pour mettre en valeur les articles, je relève les plus belles citations, celles qui donnent envie de sauter le pas et de devenir bénévole et surtout j’apprends !
« Notre valeur aux yeux de Dieu ne se mesure pas à la taille de notre frigo »
Quand la punchline qui titre un article verbalise l’évident !
La première fois que j’ai relu les textes, je sortais de la maternité avec ma petite fille et le numéro portait sur le thème de la confiance. Les mots de la prédication et de l’expérience de vie d’un sans-abri, résonnent encore en moi deux ans plus tard. Surtout avec cette pandémie bien pénible où l’on se méfie de ses voisins dans les transports en commun, dans son immeuble…
J’effectue cette modeste mission de bénévolat de manière tout à fait égoïste car les témoignages des bénévoles qui racontent les petits et grands miracles qu’ils vivent dans cette structure renforcent ma foi chrétienne de façon très puissante.
C’est bien simple, en mars 2020 pendant le premier confinement, je scrutais mes mails et leur page Facebook , certaine que Dieu allait se manifester de manière vraiment extraordinaire pour eux tant la situation sanitaire et sociale était intenable. Lire comment des actifs cloitrés chez eux se sont réappropriés leur quartier et ont tendu la main aux autres au bas de la rue, m’a beaucoup plus encouragée que le décompte morbide du nombre de morts quotidiens du covid.
Avec cette épidémie, nous vivons une véritable révolution anthropologique : les sourires plus efficaces qu’un long discours sont cachés par les masques, une poignée de mains respectueuse n’a plus lieu d’être et pourtant la solidarité et la reconnaissance bravent les gestes barrières et la distanciation sociale. Je l’ai expérimenté pendant une journée en novembre où j’ai distribué des soupes place Fréhel avec d’autres bénévoles que je ne connaissais absolument pas.
Même les magazines féminins grand public le disent : être altruiste aide à mieux vivre cette crise sanitaire qui s’éternise.
Se sentir utile, aider est bien plus constructif que de glander devant son écran. Il n’ y aucun mal à glander, pourtant avouons-le, ça lasse vite !
Je n’écris pas cet article pour donner des leçons, je ne suis pas une donatrice bien sérieuse mais bien pour encourager cette formidable vague de solidarité que nous avons connu en mars 2020 et l’entretenir pour ne pas retomber dans nos vieux excès.
Il y a mille façons de tendre la main aux gens en galère : offrir un café avec le sans contact au distributeur de sucreries sur le quai du métro, télécharger l’application Entourage pour filer un duvet, des rasoirs ou un dictionnaire à un sans- abri.
Je vous conseille une petite sélection de livres si vous voulez vous lancer dans la belle expérience des maraudes :

-Il m’a donné un nom, le témoignage de Christine Gallay, éditions Première partie.
Comment une jeune fille marginalisée par sa famille a été sauvée du suicide par des chrétiens qui étaient partir en maraude et qui ne l’ont pas abandonnée dans sa détresse.
–Avec ou sans logis et Humains dans la rue, écrit par les fondateurs de l’application Entourage, Première partie

Des conseils pratiques et pragmatiques pour entrer en contact avec des sans-logis pour les aider et même entretenir une amitié…
Dans le blog Le bal littéraire des sardines, on valorise le Paris solidaire :
– Belleville au coeur, un journal de rue 2.0