Quand j’étais petite, ma grand-mère nous a initié au point de croix pour nous occuper l’été au camping quand le désœuvrement était à son comble.
Puis, j’ai abandonné ce loisir même si j’allais de temps en temps faire un tour au magasin Modes et travaux, rue Saint Lazare pour regarder si je ne trouvais pas quelque chose à mon goût. L’air de rien !
Longtemps, j’ai trouvé la broderie trop classique, voire mémérisante dans ses motifs, ses coloris. Et puis Instagram est passé par là. Ainsi, j’ai découvert des blogueuses comme Ginacie, Britney Pompadour qui ont modernisé cette pratique avec beaucoup de talent.
Cet hiver, en piochant dans les bacs dépareillés d’un Noz de zone artisanale, j’ai trouvé un trésor. Des petits motifs de verre à cocktail et de , très girly, une collaboration entre DMC et Octobre rose.
Un kit complet pour aider les pas dégourdies dans mon genre à se lancer. Je suis aussi une élève très peu dissipée carje ne respecte pas les consignes et j’aime expérimenter des points de broderie très peu réglementaires. Seul m’importe le résultat visuel final.
Prochainement, je vais aller encore plus loin hors des sentiers battus, me débarrassant de tout canevas pour aller à l’aventure : décalquer comme je peux de beaux motifs sur des tee-shirts bon marché mais de qualité.
Je ne promets même pas de me servir du cercle à broder (même si c’est l’idéal pour tendre le tissu) pour la bonne et simple raison que je ne sais pas comment le fixer convenablement.
Site commercial de Britney Pompadour
Ce printemps, je me suis régalée avec un kit prêt à broder acheté sur le site de Britney Pompadour. J’ ai rapidement abandonné toute consigne mais une fois le tee-shirt repassé, j’étais très contente du résultat.
Voici quelques idées de motifs que j’ai bien envie d’essayer ainsi qu’une courte bibliographie pour vous engager vous aussi sur la route sinueuse mais passionnante de la broderie !
Dans le domaine des loisirs créatifs, Eyrolles est mon éditeur de référence. Ainsi, j’ai découvert les livres deJulie Adore, Laure dePapierpapierpapier…
Ce livre : Mots brodés, je l’ai découvert grâce au blog de son auteure Gina et cie. J’aime les motifs très modernes qui me donnent envie de me lancer à broder car c’est bien moins difficile que l’on ne pense. Il y a quarante-cinq motifs à broder dans ce livre.
Le blog est un excellent complément pour y trouver d’autres idées. Vous pouvez y télécharger des motifs comme la silhouette de la photographe Vivian Maier ou un dessin de la fameuse porte violette de la série Friends, à condition de citer la dessinatrice des motifs.
Je me réjouis du retour sur le devant de la scène de Stromae. Il réussit la prouesse de faire l’unanimité auprès de faire l’unanimité auprès de chaque génération de ma famille : mes parents, mon frère et mon mari…. Une prouesse car nous avons des goûts musicaux très différents.
Son immense popularité vient du fait que Stromae n’est pas seulement un chanteur. Il est aussi un formidable danseur, un parolier hors pair et indéniablement un youtubeur qui sait capter au détail près la société actuelle pour la faire réagir.
Il se sert de la mode et même de ses cheveux pour bousculer les codes sociaux établis.
A travers cet article fort difficile à écrire, j’ai voulu exprimer en quoi l’œuvre de Stromae marque collectivement les décennies 2010-2020. Peu d’artistes parviennent à ce tour de force, tentons d’analyser en quoi sa musique est un véritable phénomène de société.
Des textes graves et profonds associés à une musique festive : Alors ondanse, 2010
La force de Stromae est d’être authentique et drôle. Ses leçons de musique électro avec son synthétiseur portatif sont vraiment sympas à suivre car il y’a toute une mise en scène.
Stromae est un véritable personnage de BD, il sait jouer à la perfection le grand beta avec les Diables rouges dans Ta fête comme le dictateur bien méchant qui me fait peur, le gros macho ou la jeune femme vulnérable qui se déchirent…
Comme Angèle actuellement, Stromae est l’ambassadeur de la Belgique dans le monde entier, il impressionne les chanteurs américains comme Black Eyed Peas ou Chris Martin. Il assume son accent flamand dans son interprétation.
Son physique grand et sec, son phrasé, sa présence scénique par de grands gestes, sont autant de comparaisons avec Jacques Brel.
C’est facile comme comparaison mais ça me parait évident quand je regarde une vidéo Youtube de son concert à Montréal. Surtout que Jacques Brel chantait aussi des chansons pas toujours bien joyeuses mais qui racontaient la société des années 1950.
Le tournant de la carrière de Stromae c’est indéniablement Papaoutai en 2013. Sa chanson la plus personnelle mais dans laquelle bon nombre d’enfants peuvent s’identifier. Stromae a confié s’être inspiré de relation avec son propre père qui avait la mauvaise manie d’être un coureur alors qu’il avait une famille.
Comme Céline Dion, Stromae a cette capacité d’être totalement ouvert pour évoquer sa vie avec son public. Ainsi, il parle ouvertement de son père et le deuil qu’il a du vivre quand son père est mort à ses treize ans lors du génocide rwandais.
L’humour noir et méchant dont a fait preuve Charlie Hebdo en détournant sa chanson Papaoutai pour composer une couverture de bien mauvais goût m’indigne particulièrement.
Les références à la mode vestimentaire des sapeurs en Afrique
Stromae se sert aussi de sa double culture : européenne et africaine dans son travail. Il conjugue musique electro et élégance des sapeurs congolais. Il est grand et s’habille de manière colorée et élégante. Ses polos aux motifs géométriques ont même été commercialisés par son label Mosaert avec un défilé au Bon marché en 2018. Je suis fan du look décalé polos inspirés par l’Art nouveau belge associés aux chaussettes claquettes.
Tous les mêmes , Le grand journal, 2013
Cette performance d’acteur et de danseur je la regarde souvent tant je la trouve géniale. Elle montre bien le talent millimétré de ce génie qui est un fin observateur des rapports hommes/femmes. Il sait jouer à la perfection de son androgynie pour interpréter une femme bafouée et l’instant suivant un bon gros macho qui se met les doigts dans le nez (dans le clip hein, pas dans l’émission).
Ses choristes, tous des hommes en nœud papillon et chapeau melon, le lancent dans une superbe carioca qui se passe de mots car tout est dit dans le premier couplet :
« Cette fois c’était la dernière Tu peux croire que c’est qu’une crise Mate une dernière fois mon derrière Il est à côté de mes valises Tu diras au revoir à ta mère, elle qui t’idéalise Tu n’vois même pas tout c’que tu perds «
Santé, 2021
A la première écoute, j’ai trouvé les paroles de cette chanson pleines de bons et nobles sentiments mais je n’étais pas convaincue. Puis, j’ai vu le clip et j’ai réalisé que la réussite d’un morceau de Stromae, c’est un tout.
Il y a une chorégraphie très savante qui fait corps avec la musique , c’est une ronde entrainante avec une trentaine d’hommes et de femmes. On dirait des marins ou un corps professionnel laborieux comme ceux décrits dans la chanson Santé.
Les choristes de Stromae sont vêtus comme lui, d’une sorte de chemisier immaculé, dessiné par sa femme, Coralie Barbier, styliste. Depuis Papaoutai, c’est Marion Motin qui signe la plupart de ses chorégraphies. On se croirait à la grande époque du Grand journal. Chapeau bas l’artiste !
L’enfer , journal de 20 heures de TF1 de Anne-Claire Coudray, 2022
Cette performance à la fin du journal de 20 heures a crée un buzz sans précédent qu’il est intéressant d’analyser. Cette prestation m’a laissée perplexe, je suis admirative du courage de se livrer autant quand on connait la période de désert par laquelle le chanteur est passé mais j’ai trouvé la mise en scène sinistre et dérangeante.
Cette fois-ci, la sobriété était de mise car Stromae portait un costume cravate très classique, comme un homme politique… Et je pense que ce n’était pas anodin.
Les réactions des journalistes étaient vraiment passionnantes à lire. Stromae a ainsi révolutionné l’exercice de la promotion médiatique tout en libérant la parole sur la santé mentale.
Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que Stromae a fait appel aux choristes traditionnelles bulgares d’Orenda pour illustrer le chaos dans la tête d’une personne totalement en proie à des pensées suicidiaires.
Ce gars-là est sacrément talentueux pour associer les musiques du monde entier. Il le doit à sa mère, une globe-trotter qui emmenait ses enfants, hors des sentiers battus, dans des autobus déglingués sur les routes du monde entier pour découvrir des paysages, des sonorités différentes.
Il réussit la prouesse d’élargir notre culture musicale au service de la chanson française. Grâce à Stromae, j’ai découvert l‘ehru, une vièle chinoise employée dans le morceau Santé.
Il y a d’ailleurs un musée à Bruxelles que j’ai très envie de visiter : le superbe musée Art nouveau dédié aux instruments de musiques.
Prochainement dans ce blog, j’ai bien envie de créer une rubrique dédiée chanson française pour me souvenir avec vous des chansons qui ont marqué ma vie personnellement : celles de Bénabar, Jean-Jacques Goldman depuis que j’ai vu le film Envole-moi.
Et vous, quelle est votre chanson préférée de Stromae ?
Retrouvez ici mes articles qui traitent de la vie d’artiste des chanteurs que j’aime :
Alors que le premier confinement touchait à sa fin en mai 2020, je me suis lancée dans un joli challenge #30 jours de collage lancé par Julie adore.
C’était un moyen salutaire pour moi de mettre en images ce mois de renouveau un peu étrange. Une case à illustrer tous les jours avec ce que je trouve sous la main.
C’est un bon moyen de se souvenir de nos petits moments de vie perso qui se télescopent avec la société en général. Ainsi, j’ai voulu coller une attestation de déplacement dans mon bujo en mars 2020.
Pas forcément car c’était un bon souvenir mais pour mieux apprivoiser ces constantes adaptations que l’on nous demande depuis deux ans. D’ailleurs, il y a un musée de société à Marseille : le Mucem qui recueille les objets du confinement.
En 2021, j’ai commencé à le faire sur les mois d’été où je me suis découverte une véritable passion pour les étiquettes de produits alimentaires et de boissons en Bulgarie. J’ai voulu recommencer timidement en novembre et en décembre. En 2022, je me lance sur douze mois, on verra si je me lasse.
Quelques conseils pour vous aider si cette lubie vous prends aussi…
J’utilise une double page où je colle deux feuilles de Canson pour pouvoir dessiner avec des feutres aquarellables. Je divise en 30 ou 31 cases assez grandes pour pouvoir mettre des légendes et respecter un équilibre entre texte et image.
L’astuce est de créer une respiration avec des cases colorées pour un peu aérer l’espace et ménager son œil. L’horreur du vide n’est jamais agréable à regarder et vous vous lasserez vite de votre composition.
Il faut aussi alterner entre éclectisme et uniformité. En décembre, mois le plus exigeant du bullet journal, j’ai failli me décourager car je me suis lancée dans un thème calendrier de l’Avent et branches de houx trouvé chez Sostrene Grene trop uniforme à mon goût.
Je suis arrivée à m’en sortir à la fin du mois en bricolant. Je ne suis pas mécontente du résultat.
Quels supports pour ce genre de collages ?
Rapidement, je me suis rendue compte que l’industrie agro-alimentaire mettait le paquet sur les étiquettes et les packaging pour donner faim à des bons clients comme moi.
Alors, si je ne voulais pas me retrouver avec que des étiquettes de biscuits ou de boissons, il allait falloir ruser. J’y colle donc des timbres, des emballages de jouets : la première Barbie de ma fille, un très beau emballage d’un parfum de mon chéri, un sticker de papeterie avec un dessin du Panthéon, une carte de visite d’un restaurant ou d’un magasin que je viens de découvrir…
En janvier, j’ai voulu y mettre une photographie de Gaspard Ulliel pour ne pas oublier cet acteur talentueux du film Un long dimanche de fiançailles. Sa disparition tragique a suscité une grande émotion dans le pays, signe que notre société est encore capable d’empathie et de compassion.
J’ai aussi mis l’étiquette d’un autotest anti-Covid puisque ce genre d’objets onéreux et contraignants ont fait l’apparition massive et soudaine dans nos foyers avec des écoliers.
J’aime beaucoup ces premières pages de chaque mois de mon bullet journal. Tous ces moments de vie nous inspirent à l’image des vlogs de Léna situations ou des chouettes recueils de souvenirs de Virginie Grimaldi dans deux titres : Chère Mamie et Chère Mamie au pays du confinement.
Je me suis régalée avec ses billets très bien écrits. Ils m’ont décroché de bons fous rires tant l’humour et l’autodérision sont à l’honneur !
Elle parle de son poids, de sa condition de mère qui la pousse dans ses derniers retranchements ou dans des situations franchement cocasses sur des toboggans aquatiques avec ses copines et ses enfants.
Cet équilibre entre courts billets et photographies du quotidien en Polaroïd m’a beaucoup divertie au parc dimanche dernier ! Et pour couronner le tout, la couverture est très graphique !
Ce genre de petits collages du quotidien est un excellent moyen de vous démontrer que vous savez créer du beau mais aussi dessiner des petites choses toutes simples. Se souvenir et prendre du recul sur ses joies et ses peines est un moteur sacrément encourageant en ces temps particulièrement usants !
Quelques articles écrits pendant les confinements en 2020 et 2021