Non classé

Retrouver le festival du livre de Paris pour vendre des livres après six ans d’absence

Cette année, je m’occupe de notre stand Biblio Scriptura dans le square des éditeurs religieux (1102) au Grand palais éphémère entre l’Ecole militaire et la Tour Eiffel.

C’est une toute nouvelle formule qui remplace Livre Paris qui se déroulait chaque année en mars porte de Versailles, au même endroit que le salon de l’agriculture. Les allées étaient larges, tout était organisé pour se restaurer mais c’était vraiment excentré, sans âme et le prix du ticket d’entrée était scandaleux.

Place désormais au festival du livre qui renoue avec ses origines : la première édition avait eu lieu au Grand Palais en 1981, il y a quarante ans déjà !

Après deux années blanches : 2020 et 2021 pour cause de pandémie mondiale, le livre est de nouveau à la fête mais dans un espace deux fois moins grand mais deux fois plus classe !

Frugalité et sobriété sont les maîtres mots de cette nouvelle édition où tout le monde est logé à la même enseigne : des étagères et des tables en bois toutes simples, sans ostentation, des caisses uniques à la sortie du lieu et surtout exit la moquette, véritable désastre écologique !

Tout salon du livre national commence par une petite mise en jambe pour ce grand marathon mondain de printemps : deux jours en moyenne d’installation. La deuxième journée est la plus sportive car il faut se dépêcher de déballer les livres au plus vite avant le grand nettoyage final et l’arrivée des convives.

J’aime bien ce genre de mondanités où le champagne coule à flots. Je considère que c’est notre petite récompense pour tous nos efforts de l’année à se décarcasser à se démener dans les rayons pour les clients ou à réceptionner et ouvrir des cartons de livres. Libraire c’est un métier quand même physique !

Il y a tellement de choses à raconter, mille anecdotes sur les quatre salons de Livre Paris que j’ai vécu entre 2007 et 2016, que j’ai décidé de diviser cet article en deux épisodes.

Dans les coulisses de l’un des plus beaux salons littéraires du pays

Mon premier stand, je l’ai tenu comme stagiaire sous la direction d’ Amanda, de la librairie Folies d’encre à Montreuil. On était une trentaine d’étudiants de DUT métiers du livre pour tenir pendant sept jours les stands de grands éditeurs.

J’ai tenu en binôme celui des éditions du musée du Louvre (mon rêve) Il y avait plein de distributeurs différents qui apportaient des colis sur des palettes, il fallait pointer fissa les quantités sur les bons de livraison et organiser le stand pour donner aux clients l’envie d’acheter. Les distributeurs, ce sont ceux qui gèrent le stock d’un éditeur dans un entrepôt pour fournir des cartons de livres aux libraires en majorité.

J’ai appris sur le tas à me servir d’une caisse enregistreuse, j’ai serré la main de la ministre de la Culture de l’époque, Madame Albanel qui a défendu la loi Lang quand elle était malmenée en 2008 (c’est la règle d’or qui sauva bon nombre de librairies en instaurant un prix de vente unique).

L’équipe des éditions du Musée du Louvre était vraiment chaleureuse et accueillante avec nous. J’ai découvert leur superbe collection de BD grâce à leur éditeur Fabrice…

C’était vraiment le stand de rêve, calme et facile à gérer. Je l’ai réalisé quand Amanda m’a envoyé en renfort relayer les libraires du stand France Télévisions, complètement rincés par la dédicace des produits dérivés de la série Plus belle la vie sur France 3, qui contenait un public d’au moins 5000 personnes.

C’était tellement dingue et ingérable que les vigiles ont exfiltré les acteurs au bout d’une vingtaine de minutes. Moi j’ai pu vendre les livres après la tempête, mais comme je suis très people, j’ai demandé à tenir le stand France Télévisions quelques années plus tard en 2011.

Ce fut aussi un très bon souvenir car j’étais dans une bonne équipe avec trois super filles vraiment débrouillardes, des libraires comme je les aime ! .

J’ai pu parler aux animateurs de France Télévisions dont la plupart étaient très gentils et accessibles : Elisabeth Tchoungi, la présentatrice des Maternelles sur France 5, Julien Lepers avant son départ de Questions pour un champion, Frédéric Lopez, les frères Bogdanov (eh oui !), Emmanuel Petit et les animateurs de Stade 2, Stéphane Marie, Georges Pernoud, Antoine de Maximy qui voyage dans le monde entier avec sa caméra portative….

Mon meilleur souvenir de ces dédicaces a été la venue de Zep, le créateur de Titeuf entouré de dizaines d’enfants, qui venaient majoritairement de banlieues. Je m’y voyais avec mon frère quand on a découvert à 10 ans cette BD géniale offerte par notre cousin Rémy.

Pour se régaler à Livre Paris, il faut être people à fond et garder son âme d’enfant. Le salon du livre ne serait pas le même sans ces groupes scolaires qui se ruent sur vous pour avoir tous les goodies que vous pouvez leur donner. Même s’il n’avait plus l’âge, mon frère a bien ri que je lui rapporte un serre-tête oreilles de cocker en tissu pour fêter l’anniversaire de Boule et Bill chez Dupuis.

Les livres ont ce pouvoir : ils nous rappellent les bons moments de notre enfance. (dédicace de Calinours sur le stand de l’école des Loisirs).

Le salon du livre de Paris, meilleur terrain d’apprentissage pour libraire débutant

Tenir un stand au salon du livre, c’est éreintant, surtout le dernier jour. Le salon touche à sa fin, vous êtes contents d’avoir tenu ce marathon commercial. Et là, les choses sérieuses commencent. Vous vous retrouvez à ranger à la vitesse de l’éclair les livres pour les rendre aux bons distributeurs dans des cartons bien fermés.

Le magasinier est aussi pressé que le menuisier ou les intérimaires des boites d’évènementiel qui démontent en même temps que vous le stand dans lequel vous venez de passer quelques jours. Il ne faut pas compter sur la chaise sur laquelle vous êtes assis, elle va bientôt disparaître…

C’est une situation assez insécure mais cela m’a beaucoup appris sur mes capacités à travailler efficacement et rapidement.

Mais il y a aussi eu de mauvais souvenirs qui m’ont un peu découragée d’y travailler : la mauvaise ambiance une autre fois avec une responsable de stand, piétiner des heures et des heures sur une moquette intenable pour les pieds, la fatigue accumulée (à l’époque le salon durait au moins cinq jours), la rétribution salariale très symbolique et surtout une réflexion sur l’avenir de ce genre d’évènement.

Malgré une affluence non négligeable (180 000 visiteurs en moyenne) , les ventes de livres n’étaient pas à la hauteur des infrastructures éphémères et coûteuses mises en place par les éditeurs. J’étais aussi un peu écœurée par le prix du billet d’entrée au salon :12€ et le fait que les auteurs ne soient pas rétribués pour leur travail de conférences et de dédicaces sur les salons : #Paye ton auteur

Heureusement les choses ont changé depuis !

Ce sera l’objet de mon dernier article que je publierai au cours de cette semaine pour vous raconter mon vécu de ce festival du livre 2022 !

A bientôt !

Non classé

Un vendredi de printemps au festival du livre de Paris 2022

Cela fait bien un mois que j’attends ces retrouvailles avec l’évènement parisien que je préfère : le salon du livre. Depuis que je vis à Paris (dix-sept ans maintenant), ce salon a déterminé mes ambitions professionnelles : je mesure la chance d’exercer des métiers du livre qui me passionne.

Munie de mon précieux badge exposant, coupe-file bien pratique, je passe une heure bien agréable en compagnie de Marie-Aude Murail et de Louise Tourret (France Culture) qui l’interviewe avec talent dans l’Agora France Télévisions.

J’avais déjà expérimenté ce type de rencontre avec l’auteure en 2018 et c’était un vrai moment de communion avec d’autres lecteurs qui ont lu tous ses livres comme moi.

Illustrations de Simon Landrein

Des rencontres avec les auteurs fondées sur l’affect et les émotions

J’ai été marquée par les prises de position assumées de MAM qui résonnent dans l’actualité. Elle a déclaré être avec les enseignants dans la douleur qu’ils vivent actuellement. Il y aura un personnage attachant dans le prochain tome de Sauveur et fils : une jeune institutrice qui se demande si elle va continuer son métier.

Je ne savais pas encore quel cadeau offrir à la maîtresse de ma fille pour la fin d’année, c’est décidé, je vais lui offrir Vive la République, un chouette roman sur une petite école.

Le futur(e) ministre de l’Education nationale serait bien inspiré de lui confier une mission sur la lecture publique dans les écoles et les collèges tant son expérience de milliers de rencontres dans les classes et les bibliothèques pourrait être utile et inspirante.

Et puis, il y a eu les questions/réponses entre l’auteure et ses lecteurs avec deux ou trois moments de grâce, rien que cela. Une ado de treize ans a posé une question tout en donnant la réponse : elle a expérimenté que la lecture procurait les mêmes émotions que celles quand on tombe amoureux (les papillons dans le ventre en moins, quoi que).

Puis, il y a eu une émotion assez contagieuse (c’est plus sympa que le coronavirus) quand une mère a pris la parole avec sa fille très émue pour raconter comment ces romans les ont encouragées dans leurs moments de vie en famille.

On se croirait dans le cabinet de Sauveur Saint-Yves avec Blandine, Margaux Carré et leur maman. C’était beau. Grâce à ces romans, j’ai découvert une citation de Lacan que j’ai fait mienne « Le réel, c’est quand on se cogne« .

J’ai vraiment réalisé qu’un livre, ce n’est pas seulement un produit manufacturé (je le savais déjà un peu), c’est un support à émotions, capable de vous permettre d’évader votre esprit quand vous êtes confiné et déprimé.

Ces rencontres avec les lecteurs sont uniques mais ces tsunamis émotionnels doivent être éreintants à l’échelle d’un salon du livre national.

Les éditions Eyrolles, mon réservoir d’idées créatives

Puis je suis allée sur le stand des éditions Eyrolles qui encouragent ma créativité artistique à fond. Je connaissais Julie Adore qui m’a fait un beau cadeau avec ses petites bonnes femmes si jolies.

J’ai aussi découvert Anne-Laure Jacquart et ses ouvrages de qualité sur la photographie créative ainsi que Sophie Truant, J’ose la gouache. Moi qui me galère avec la transparence de l’aquarelle, je vais me dépêcher d’aller acheter des tubes de gouache extra-fine pour obtenir cette opacité. Je vais bientôt faire une razzia à la librairie Eyrolles en descendant de la montagne Sainte Geneviève, un soir…

L’évènement people de la saison !

Le festival du livre est aussi un évènement people où il faut être vu : en témoigne l’attroupement sur le stand du Seuil pour Jean-Luc Mélenchon, acclamé par des dizaines de jeunes (c’est leur crush visiblement). Il est allé saluer tout innocemment Edouard Philippe, ancien premier ministre qui dédicaçait son livre avec son co-auteur Gilles Boyer.

Vu les sms que j’ai reçu, cette petite séquence vous a plu. Ils étaient tellement tendres l’un envers l’autre que j’ai cru à une galoche imminente. La politique française m’étonnera toujours !

Découvrir les éditions des musées , des institutions de service public

Coédition Louvre/Atelier du poisson soluble

Enfin avant de partir, j’ai fait un saut chez mes chouchous : les éditions du musée du Louvre, toujours chaleureux avec moi après tant d’années (j’ai tenu leur stand à Livre Paris en 2008, je vous raconte tout dans l’épisode 1 de cet article).

Je recommande l’exposition Bulles de Louvre au musée de la BD à Bruxelles qui retrace l’histoire de cette superbe collection coéditée par les éditions du musée du Louvre avec Futuropolis depuis plus de vingt ans !

Je vous invite à découvrir leurs publications jeunesse et BD. Ils portent avec qualité la mission de service public de valoriser les collections d’un des plus beaux musées du monde : mon Louvre chéri, là où tout a commencé en 2005 pour moi !

Cette belle journée (veille de mon anniversaire) se termine au Starbucks Opéra pour rassembler mes notes et mes ressentis pour les partager dans le blog. C’est bruyant, mes voisines de table révisent leurs cours d’économie comme moi en terminale en 2005.

La part de cake citron minuscule coûte 3.50€, le refresha mûres sent le désodorisant pour toilettes… J’aurais dû aller au café Joyeux, passage de Choiseul, on mange bien mieux !

A demain pour d’autres moments de vie !

Il y aura bien un troisième article consacré au festival du livre !

Retrouvez ici mes précédents articles sur le sujet !

-Paye ton auteur !

-En attendant Livre Paris

Une rencontre avec Marie-Aude Murail à Livre Paris

Non classé

A la découverte du Bible journaling, le manifeste de la discipline.

J’ai découvert Andréa Naomie sur Youtube à l’époque où le Bible journaling était encore un anglicisme méconnu en France.

Ses vidéos étaient donc les bienvenues pour moi car enfin quelqu’un expliquait en français sa passion pour la Bible et le dessin ! Je me suis sentie soudain moins seule !

C’est mon amie de longue date Rebecca avec qui j’ai grandi dans la foi qui m’a offert un carnet Moleskine car elle me connait bien. J’y ai vu comme un défi : tu aimes la Bible, ben prends des notes et dessines !

Je remercie La maison de la Bible, l’éditeur de ce livre qui me l’a offert pour le tester.

Ce livre, je le vois un peu comme le manifeste de la discipline en France. Il se présente en trois grandes parties : Une présentation du Bible journaling à travers l’art dans la Bible, le témoignage personnel de l’auteure et enfin comment exercer sa créativité chez soi.

Ce livre apporte de bonnes idées pour se lancer avec de nombreuses techniques variées. L’auteure est très pédagogue pour expliquer comment elle procède, elle encourage ses lectrices à reconnecter leur spiritualité à Jésus et à la Bible au quotidien. C’est d’ailleurs l’objectif de ce livre : reprendre l’habitude de lire et étudier la Bible pour enrichir sa foi.

J’aime les capcha qui renvoient à des vidéos Youtube car Andréa Naomie est une Youtubeuse qui prêche l’Evangile à ses 11 000 abonnés. Elle a fait des études de théologie et dispense des études bibliques sur le web, le pinceau à l’appui. J’ai d’autres inspirations artistiques avec le collage et mes petits dessins plus graphiques, mais j’apprécie sa démarche.

Il y a de nombreuses chaînes Youtube d’églises ou de chrétiens qui m’intéressent en ce moment : comme Noémie Suzanne, de la chaîne Savoir Chrétien. Les réseaux sociaux et le web sont un nouveau terrain de témoignage de sa foi. Les chrétiens sortent du bois et ils sont talentueux et authentiques !

Le plus important est de trouver son propre style et de ne pas copier les autres. J’ai travaillé pendant cinq ans dans deux des trois plus grandes librairies protestantes de France et j’ai vu arriver avec plaisir cette vague éditoriale de Bibles avec des lignes sur les cotés pour annoter, colorier ou dessiner en 2018.

Sachez que la prise de notes pendant la prédication est une pratique plus répandue dans les églises protestantes que catholiques.

Il existe différents modèles de Bibles adaptées pour prendre des notes :

– La Bible journal de bord, version Segond 21, Maison de la Bible, 48.90€ : un très beau modèle pour écrire, elle comprend des coloriages et utilise un langage accessible à tous ceux qui voudraient découvrir la Bible

La Bible en un an, avec ou sans livres deutérocanoniques, version NFC, Bibli’o, 36€90.

C’est une Bible qui laisse la marge à la méditation quotidienne avec quatre textes de l’Ancien testament, Psaumes et Proverbes et Nouveau testament. Cette manière de lire la Bible permet un éclairage sur certains éléments du texte qui peuvent être plus détaillés grâce à cette lecture quotidienne.

Youth Bible, la Bible pour les adolescents à partir de 14 ans, version Parole de vie, Bibli’o, 34€ 90

Cet après-midi, j’ai vu mes deux cousines de seize ans qui ont pris leur baptême cet été en Bulgarie. Elles ont eu le même cadeau : cette Bible qu’elles adorent. Il fallait qu’elle soit dans cette liste ! C’est un âge où l’on remplit des journaux intimes quand on se construit personnellement avec des thèmes de réflexion très contemporains à la fin ! Les voir la dévorer à ce point donne aussi du sens à mon métier !

Pour finir cet article, je vous laisse une activité pour prolonger ce temps de Pâques, que l’annonce de Sa résurrection soit une source d’espérance au quotidien dans vos vies !

Retrouvez-ici mes meilleurs articles consacrés à ma passion pour le Bible journaling depuis maintenant cinq ans !

Ma meilleure routine pendant le confinement : le Bible journaling

Dévorer l’Ancien testament grâce au Bible journaling

Vivre sa foi quand on est adolescents : la Youth Bible

Non classé

Notre Dame brûle, un article fleuve pour un film magistral

Attention, article fleuve ! Je vais de plus en plus rarement au cinéma et il ne fallait pas passer à coté de Notre Dame brûle. Beaucoup de nos collègues de travail l’ont vu d’ailleurs.

J’aime l’Histoire de France mais pas au point d’être une inconditionnelle de Secrets d’Histoire comme bon nombre de mes amies (elles se reconnaîtront !).

Ce film raconte une aventure humaine exceptionnelle qui aurait pu échouer sans cet extraordinaire esprit d’équipe. D’ailleurs, ce film est lui aussi une œuvre collective bâtie sur la réunion de 28000 vidéos amateures collectées.

Une cathédrale médiévale qui émerveille les enfants depuis huit siècles

La pochette de l’album fait froid dans le dos

Comme la plupart des Français et des touristes du monde entier, j’aime Notre Dame de Paris depuis mon premier voyage à Paris en 1998.

J’avais onze ans, j’étais en CM2 et c’était la folie Notre Dame de Paris avec la comédie musicale.

On braillait Beeelle dans les cours de recréation après être allés voir le Disney : Le bossu de Notre Dame en 1996.

Ma tante Patricia m’avait offert un Découvertes Gallimard sur les cathédrales pour ma première communion, et je l’ai gardé dans ma bibliothèque depuis.

Puis, je suis montée à Paris faire mes études à l’Ecole du Louvre et vivre dans un foyer de filles : La Vigie sur l’île Saint-Louis. On allait se manger des glaces Amorino sur le pont Saint-Louis entre les deux iles en se disant qu’on avait une chance folle de vivre ici, dans le plus bel endroit du monde pour nos dix-huit ans.

Droits réservés Jacques Mossot, Structurae

Alors quand l’incendie s’est déclaré, j’ai tout de suite pensé à mes plus beaux souvenirs dans cet endroit familier pour tous les amoureux de Paris dans le monde entier.

J’étais chez moi en congé maternité, j’ai été alertée par la une du Monde, mes collègues qui travaillaient à la librairie 7 ici, près du quai Voltaire étaient aux premières loges. C’était le lundi 15 avril 2019 pendant la semaine pascale, mes beaux-parents venus de Bulgarie l’avaient visitée deux jours avant.

On s’est endormis l’esprit bien préoccupé. Le sommeil a été plus libérateur plus tard dans la nuit quand nous avons lu sur Internet que les deux tours étaient sauvées.

Un monument universel, aimé par le monde entier

J’ai beaucoup pensé à ces centaines de gens qui se sont massés sur les quais à Saint-Michel, sur l’Ile Saint Louis pour veiller sur leur église. C’est le monument touristique le plus visité d’Europe mais c’est aussi une église locale avec ses paroissiens.

Notre Dame est aussi un bâtiment éminemment politique : c’est là que Napoléon a été couronné comme le montre ce tableau gigantesque de David au musée du Louvre. Bien plus tard, le général de Gaulle a été acclamé par les cloches de Notre Dame lors de la libération de Paris en août 1944.

Ce film est un thriller qui raconte une journée hors-normes pour des milliers de gens. Certains étaient sur le terrain pour leurs premiers jours : l’agent de sécurité incendie, deux jeunes pompiers pour leur premier feu, d’autres travaillent depuis des années. Pourtant avec toute l’expérience possible, l’homme est limité. Il doute, il panique sous l’effet du stress ou il est coincé dans les embouteillages pour secourir Notre Dame.

Les premiers pompiers à intervenir viennent de la caserne de la rue de Poissy juste à coté du collège des Bernardins. La maire de Paris Anne Hidalgo et son directeur de cabinet sont également aux premières loges de ce désastre depuis leurs fenêtres de l’Hôtel de ville.

Copyright David Koskas

Le thème du film c’est de rendre hommage à cet esprit d’esprit d’équipe qui a permis de sauver un patrimoine historique, artistique et culturel commun au monde entier, que l’on soit chrétiens ou non. Ces pompiers sont des héros qui sont allés au bord de leurs limites pour faire leur métier. Avec Jean-Jacques Annaud, la réalité donne matière à un film de super-héros. Mais ici pas d’effets spéciaux, tout est véridique !

Mais les meilleurs moments du film montrent leur humanité : quand un pompier annonce une très bonne nouvelle pour le sauvetage des reliques alors qu’il s’agit de fac-similés, quand un pompier joue timidement des coudes parmi les gradés pour exposer son plan…

J’ai aimé leurs connaissances sommaires mais bien présentes de l’histoire de l’art occidental. Un des pompiers a eu une formation au musée du Louvre pour sauvegarder les plus beaux trésors de la chrétienté depuis le Moyen-âge. Le roi Saint Louis a endetté son pays pendant trente-cinq ans pour acquérir les reliques les plus précieuses de l’Occident. Il a même crée un reliquaire monumental sur l’île de la Cité : la Sainte-Chapelle.

Le plus beau moment de ce film est quand les pompiers sont portés par la louange des gens en bas qui monte dans les hauteurs : Amazing Grace. Moment de grâce.

Il faut dire que les pompiers sont alors bien fatigués par des heures de lutte contre le feu, à courir comme des déments dans des escaliers étroits avec quinze kilos de matériel dans des conditions extrêmes.

Le combat semble gagné par le feu, la cathédrale menace de s’effondrer comme les tours jumelles de New-York et de réduire en cendres l’Ile de la Cité, le joyau de Paris. C’est peu dire l’enjeu symbolique pour tout un pays. Pourtant, le commandant des opérations refuse de mettre en jeu la vie des pompiers pour des pierres même si elles ont 850 ans d’Histoire. On peut reconstruire une cathédrale mais pas la vie d’un pompier.

Quel réconfort d’entendre pareil discours face à la pression médiatique des réseaux sociaux, le risque de récupération politique lorsque que les autorités du pays accourent sur le parvis. J’ai beaucoup apprécié que l’action des pompiers soit unanimement saluée cette nuit là.

Le film se moque gentiment de Donald Trump qui a tweeté qu’il fallait envoyer des canadairs. Quand on ne connait que les gratte-ciels new-yorkais, on ne vient pas donner des conseils sur l’architecture médiévale européenne !

Copyright Guy Ferrandis

Comme quoi en France, on sait chérir ce que l’on a réussi à sauver quand on est à deux doigts de le perdre. Ce très beau film montre aussi combien la France est un pays très bien organisé et solidaire pour gérer des situations de crise majeures.

La devise de la ville de Paris inscrite sur les casques des sapeurs-pompiers de Paris montre alors toute sa force : « Il est battu par les flots mais ne sombre pas ». Quelle chance que Notre-Dame se trouve à proximité de la Seine pour alimenter les pompes à eau.

Copyright Mickael Lefevre – BSPP

Enfin, ce qui saute aux yeux quand on regarde ce film, ce sont les enchaînements d’avaries vécues par les pompiers, le régisseur des œuvres de la cathédrale mais pourtant la cathédrale est sauvée. Un miracle, cela ne s’argumente pas, ça se constate…

Jean-Jacques Annaud est un réalisateur athée, spécialiste de films historiques qui respectent le recueillement, la foi et la spiritualité. Il a réalisé un chef d’œuvre que je me dépêcherai d’acheter en DVD pour garder mémoire du dévouement des pompiers de Paris dans ma bibliothèque. Une véritable leçon d’humanité !

Retrouvez-ici mes articles qui traitent de la foi chrétienne

Trois chaînes Youtube qui vont transformer ta conception de l’église le dimanche matin

-L’amour de Dieu plus fort que le napalm : Sauvée de l’enfer

A la rencontre d’un ami : Rendez-vous dans la forêt d’Alain Auderset

Non classé

Le sens des traditions : le premier avril et ses poissons

Je respecte peu les traditions à la lettre mais celle-ci est de loin ma préférée quand j’allais à l’école avec mon petit frère, Ugo. Comme ma fille fréquente l’école cette année, j’avais à à cœur de lui transmettre cette tradition bon enfant.

On s’était préparées à dessiner des poissons pour la classe et comment on allait les scotcher dans le dos des gens sans qu’ils s’en aperçoivent. Malheureusement, la gastro et la neige sont passées par là et ma fille est restée à la maison.

L’an dernier, je travaillais encore en librairie et comme nous étions en inventaire, nous nous étions amusés à jouer le jeu pour nous changer les idées. Je vois cette tradition comme un acte de résistance contre la morosité après deux printemps pas bien rigolos.

J’ai voulu investiguer sur le sens et les origines de cette tradition si populaire. Au 17eme siècle, sous le règne de l’empereur Charles Quint, une unification des calendriers est décidée dans toute l’Europe : le Nouvel an débute désormais le 1er janvier et non plus le 1er avril. Cette date coïncide aussi avec l’ouverture de la pêche, quand les poissons sont encore difficiles à pécher.

Enfin, l’allusion religieuse parait également évidente : le poisson est le symbole des premiers chrétiens persécutés par l’empire romain. C’est une pleine période de Carême, celle où l’on mange du poisson car il faut manger maigre.

L’éclair de génie de Christophe Adam à Lafayette Gourmet

La France est l’un des pays qui respectent le plus cette tradition mais elle existe aussi en Angleterre, c’est une tradition médiévale : April fools’day : la fête des fous.

Le poisson d’avril inspire autant les pâtissiers que les blogueuses et créatrices de DIY à l’image de Laure de Papier papier papier qui propose un superbe atelier pour enfants. J’ai renoncé à le finaliser car mon poisson était trop moche mais je vous le recommande.

Enfin, je ressors un vieux billet de mes archives : dessiner des carpes koi !