Paris

#Mes moments de vie : un mois de novembre aux antipodes

Le mois de novembre a filé à toute vitesse mais je l’ai vraiment vécu de manière intense. Il a commencé par un superbe week-end de la Toussaint à Lille avec des températures d’une douceur historique.

Cette visite en famille du Vieux Lille m’a vraiment inspirée pour mon bujo de novembre. J’aime sans modération l’architecture typique flamande avec ses façades à pignons, ses beffrois, ses grand places… Je me suis replongée dans la lecture de La jeune fille à la perle, un de mes nombreux crush lecture…

Je vous recommande de visiter le centre-ville de Lille si vous aimez l’histoire de l’art et plus particulièrement le Moyen-Age. J’ai adoré déambuler dans ces rues totalement intemporelles et sans prise avec la modernité toute moche et sans âme…

De retour à Paris, le jour de la Toussaint, nous avons eu la joie de revoir mon oncle de Grenoble avec toute sa tribu. Nous avons fait un tour de bateaux-mouches ensemble. Ma fille était très contente d’avoir autant de grandes filles pour s’occuper d’elle. Je serai bien allée avec eux faire un tour au musée du Louvre, en pèlerinage d’un lieu où j’ai étudié et travaillé.

Mais, la situation commence à devenir compliquée dans les transports parisiens. Il y a moins de trains alors que l’affluence de voyageurs est revenue après la pandémie et donc c’est moins agréable de déambuler dans Paris en famille le week-end dans ces conditions…

Puis après le 11 novembre, je suis partie une semaine en déplacement professionnel en Guyane. C’était assez chouette de faire la tournée des librairies religieuses à Cayenne. C’était la première fois que je visitais un territoire d’outre-mer et donc que je quittais ma bonne vieille Europe.

Je raconte tout ça dans un article de blog à retrouver ici : Les (rocambolesques) aventures de Margot en Guyane..

Les séries et les émissions que j’ai regardé :

Tropiques criminelles, Sonia Rolland et Béatrice de La Boulaye, saison 3, France 2

J’aime bien le jeu de comédie de ce duo de femmes flics à la Martinique. Elles enquêtent sur des homicides de plus en plus gore. J’aime cette série car elle montre la diversité des Antilles comme un reportage Géo et non comme une carte postale comme le souligne le journaliste de Télématin dans cet extrait. Crivelli a un côté un peu chien fou qui est très drôle tandis que la commandante Mélissa Sainte Rose jouée par Sonia Rolland est plus posée.

Elle est mère de famille et elle sait réconforter les ados sur des interventions de police musclées. J’aime que cette série montre la fibre sociale et psychologique du métier de policier même si leurs enquêtes et les situations auxquelles elles sont confrontées vampirisent leur vie personnelle.

Toutefois, je me questionne sur la portée médiatique des faits divers que cette série met en scène. l’animateur Patrick Sébastien a expliqué dans une interview que les séries macabres ont vraiment pris le pas sur les divertissements à la télévision. Alors que malheureusement, la réalité dépasse la fiction dans les journaux…

En aparté avec Nathalie Levy, Canal +

Cela fait un sacré moment que j’aime cette émission du temps où Pascale Clark interviewait des people dans un superbe appartement de cinéma. Moi qui aime la décoration, je suis ravie. Avec la reprise du concept, ils ont vraiment mis le paquet avec la cheminée high tech, l’espace cinéma, l’immense canapé, la bibliothèque avec les affiches, les DVD et la superbe platine vinyle.

J’ai un peu déchanté quand j’ai constaté que la superbe vue de Marseille pour Kad Merad était en fait un fond d’écran très sophistiqué (du fake quoi). Cela aurait eu de la gueule un appartement délocalisé à Marseille avec vue sur Notre Dame de la Garde.

En attendant que Canal+ m’invite pour parler de mon œuvre, je rêve un peu à quels souvenirs marquants pour moi, ils pourraient mettre dans les étagères. J’ai déjà commencé à adapter ici dans mon blog la rubrique Dans le bureau de … de Paris Match… Pour Noël, je vais me lancer dans la conception d’une maison miniature trouvée sur le site Miniature box

J’ai découvert qu’au bureau nous avions le même fauteuil marron que celui de l’émission. Je vais vous faire un petit aperçu des meilleures pièces choisies par mon patron pour décorer notre bureau…

Les livres que je suis en train de lire :

Une reine de Judith Elmaleh, éditions Robert Laffont,18€

Les différentes émissions de télévision auxquelles Gad Elmaleh et sa sœur ont participé m’ont convaincu de lire ce roman très autobiographique. Il raconte la quête d’une jeune femme parisienne qui essuie un second divorce. Elle trouve refuge chez sa grand-mère pour quelques jours à Casablanca.

Sa grand-mère va accepter de lui raconter comment à quatorze ans sa famille a négocié dans son dos, son mariage avec un homme plus âgé. Il était déjà marié avec sa propre tante et le deal c’était qu’elle donne une progéniture à ce couple dont la femme était stérile. Une vie sacrément rude et déstabilisante pour le psychisme !

Dans un autre genre, je me suis ruée acheter le nouveau roman graphique de la collection Rendez-vous dans la forêt.

-Rendez-vous dans la forêt 4, Alain Auderset, Atelier Auderset, 20€

Pour ce nouveau recueil de témoignages, j’ai vraiment eu un coup de cœur pour cette couverture inspirée comme toujours. Je chronique chacun de ces livres tant j’aime la force des témoignages qu’il contient. C’est un dessinateur suisse qui a monté un bel atelier qui est aussi un lieu de rencontres pour tous ceux qui cherchent Dieu.

Ils sont bénévoles pour donner un coup de main à cette petite maison d’édition indépendante qui présente Dieu à ses contemporains. Ils sont inspirés et sacrément doués en dessin !

Les expos que j’ai envie de voir :

J’ai bien envie de retourner au musée malgré le prix exorbitant des tickets d’entrée. J’aime beaucoup deux musées du 16eme arrondissement : La cité du patrimoine et le musée Galliera pour son superbe jardin public très parisien.

Art déco, France/Amérique du Nord à la Cité de l’architecture, jusqu’au 6 mars 2023

J’ai vraiment hâte d’aller voir cette expo, véritable machine à remonter le temps dans les années 1930, à l’époque de Downtown Abbey… Les objets présentés sont très représentatifs de cette époque assez faste pour les arts. Le beffroi de Lille est de style Art déco et j’ai pris une claque en passant devant de nuit. C’était assez imposant comme architecture. La revue Dada a conçu un livret pour enfants spécialement pour l’exposition.

Frida Kahlo, au delà des apparences, musée Galliéra, jusqu’au 5 mars 2023

Je connais très peu l’artiste (un comble quand on a étudié l’histoire de l’art) mais j’ai bien envie de découvrir sa vie à travers un livre ou un biopic avec Salma Hayek. Il faut dire que Frida Kahlo est iconique, son visage inspire les produits dérivés comme les objets pop art d’Andy Warhol pour la mode, la maison. J’aime beaucoup que cet artiste soit célébrée dans un musée dédié à la mode, qu’il s’agisse d’une exposition multidisciplinaire.

Dans un prochain article, je vais innover en me distinguant des calendriers de l’Avent super mercantiles et peu inspirés. J’ai envie de vous parler arts et traditions populaires (ma spécialité à l’Ecole du Louvre) avec un article Noël en Provence.

C’est mon grand magasin favori, le BHV qui m’a donné cette bonne idée !

Retrouvez ici mes derniers articles sur le blog :

Les aventures de Margot en Guyane

Un week-end en famille à Lille

Ma pile à lire pour cet automne

Lifestyle

Les (rocambolesques) aventures de Margot en Guyane

Cette semaine, j’ai vécu un sacré voyage initiatique : premier déplacement professionnel lointain, premier vol long courrier, première visite sur un autre continent que ma bonne vieille Europe…et évidemment premier voyage en Guyane.

Le but de ce voyage était de mettre en place avec mes collègues guyanais et antillais de nouvelles idées pour mieux servir les librairies religieuses de la Guyane. Ce fut un déplacement professionnel très riche qui donne envie d’expérimenter des techniques de vente qui vont donner du fruit dans les mois à venir mais qui oblige aussi à surmonter de sacrés enjeux liés à la mondialisation.

Il était important de nouer des contacts, aller sur le terrain pour mieux comprendre les réalités économiques de ce métier qui me passionne depuis dix ans. Je suis très reconnaissante à mon entreprise de pouvoir vivre ceci dans mon parcours professionnel.

Découvrir autre chose que l’Hexagone à mes trente-cinq ans…

Et puis en tant que citoyenne française, j’ai découvert une France plurielle. La Guyane est le premier département d’outre mer que je visite. Quand j’étais enfant dans les années 1990, je trompais l’ennui chez mes grands-parents privadois en regardant Dimanche Martin le dimanche après-midi… Le présentateur faisait gagner des séjours en Antilles et en Guyane avec Air France et je rêvassais un peu…

Trente ans plus tard, me voici dans un vol long courrier pour Cayenne, patrie d’Henri Salvator et de Félix Eboue. Le vol en soi fut une aventure car je suis plus habituée aux charters low cost Wizz air très rudimentaires pour les vacances en Bulgarie. J’ai regardé plein de films que je n’ai pas eu le temps de voir cette année : Elvis, Downtown Abbey II, Qu’est ce qu’on a encore fait au bon Dieu 3… Je me suis amusée du format dinette des collations Air France…

Et puis je suis arrivée à Cayenne. La descente vers l’aérogare vaut le détour, ce n’est pas le moment de ronfler à côté du hublot…

Mais c’était éprouvant huit heures trente de vol dans l’avion miniature format Playmobil.

Plutôt que de raconter jour par jour mon voyage, j’ai voulu choisir un format thématique plus original. Pendant quatre jours, je n’ai visité que la Guyane urbaine : Cayenne et Kourou, tournée des librairies oblige.

Kourou et Cayenne sont les deux villes principales du département, distantes de 60 kilomètres l’une de l’autre. Il n’y a pas de routes secondaires et les embouteillages sont légions à Cayenne (j’en ai fait les frais l’avant-dernier jour, sensé être le dernier jour, sacrés ascenseurs émotionnels…).

Kourou

A Kourou, j’étais logée à l’hôtel des Roches, un hôtel au top avec piscine king size et vue sur les îles du Salut… Les seuls voisins qui me saluaient étaient des vacanciers en Guyane tandis que les employés en mission pour le centre spatial étaient sacrément mal lunés et dans leur bulle spatio-temporelle.

Notre entrepôt est hébergé avec beaucoup de dévouement par un couple d’entrepreneurs guyanais au sein d’une société d’armoires électriques. C’était vraiment passionnant de voir leur activité d’un autre secteur que le mien pour apprendre des uns et des autres.

A Kourou, j’ai visité une petite partie du centre spatial qui lance la fameuse fusée Ariane. C’était intéressant mais je ne suis pas une fana de l’espace car je suis effarée par toute la pollution et les dégâts sanitaires pour la population provoquée par cette fusée. D’accord, elle génère des milliers d’emplois mais …

Mon meilleur souvenir de Kourou, c’est cet excellent déjeuner de midi à Dzindzano, un restaurant mahorais à la cuisine savoureuse comme artisanale. Le cadre était hors du commun avec cette vue mer exceptionnelle. Je me suis régalée car c’était peu pimenté. Je ne me suis jamais aventurée auparavant à manger des accras de crevettes, un filet mignon sauce gastrique et surtout une mousse chocolat et crème sur lit de bananes écrasées.

La formule entrée plat dessert coûtait 26€ et c’était bien meilleur que les plats semi-industriels que nous avons mangé dans un restaurant plus chic quelques jours plus tard à Cayenne…

Cayenne

J’étais un peu frustrée de ne pas avoir plus de temps pour visiter le centre-ville de Cayenne mais il faut bien avouer que j’ai souffert tous les jours de l’humidité ambiante. J’ai trouvé que le soleil tapait sacrément fort en Guyane et je me réfugiais vite à l’intérieur. Les climatisations sont omniprésentes en Guyane et elles et moi ne faisons jamais bon ménage. Je les coupais la nuit et j’ai manqué d’une bonne couette.

J’ai visité les librairies Les délices de la vie, Sel et lumière ainsi que The Gift shop. Cette rencontre avec d’autres confrères du métier était vraiment enrichissante. Je me suis rendue compte à quel point un parking était indispensable pour un commerce. Le vrai défi de mon métier est de jongler avec les navires du Havre pour que les nouveautés arrivent le plus rapidement possible en Guyane et aux Antilles.

A Cayenne, j’ai vraiment aimé déjeuner au restaurant The Wood pour ses brochettes de bœuf vraiment copieuses et savoureuses. En Guyane, j’ai vraiment fait le plein de jus de fruit bien vitaminés. Ils m’ont bien aimé à tenir le bon quand je me suis réveillée tous les jours à 4h30, heure locale. Sacrée horloge biologique.

Enfin, l’heure de rentrer approche. J’ai un peu honte de raconter ma mésaventure d’hier à l’aéroport car je me suis trompée de jour avec mon billet. Je me suis présentée un jour trop tôt à l’aéroport et l’ambiance était assez électrique. Les contrôles policiers se sont intensifiés ces derniers temps à cause des trafics de drogue qui utilisent des pauvres gens comme réceptacles de drogue. Ces fameuses mules comme on les appelle. Leurs oppresseurs les appellent comme ça, ne les déshumanisons pas nous aussi.

C’était un beau voyage, confortable grâce aux bons soins de mon entreprise mais ce n’était pas un voyage insouciant et reposant. Ce genre de voyage m’a ouvert l’esprit et fait sortir de ma zone de confort. Je remercie infiniment mes collègues guyanais et antillais pour leur accueil extraordinaire. Je leur souhaite le meilleur pour développer leur activité professionnelle et la nôtre en partenariat.

La Guyane est un département luxuriant, d’une grande beauté naturelle qui doit composer avec ses réalités sociales pour pouvoir se développer économiquement. Ils ont de sacrées ressources et du talent !

Retrouvez ici mes précédents carnets de voyages :

Un week-end en famille dans le Vieux Lille pour la Toussaint

-Un avant goût de vacances à Marseille en famille

– Le bal littéraire des sardines se met à l’heure bulgare tous les étés

Littérature

1969, été plus dramatique qu’érotique : Un été à Nantucket

Ce roman, je l’ai trouvé bon dès les cinq premières pages et je l’ai dévoré en quelques jours pendant notre week-end en famille à Lille. Je me souviens plus comment j’ai découvert ce livre, je crois que c’était dans les pages littéraires du magazine Elle.

J ‘aime énormément la littérature étrangère surtout quand l’histoire se déroule aux Etats-Unis dans les années 1960. C’est le premier livre d‘Erin Hilderbrand, que je viens de lire et je vais sans aucun doute continuer sur ma lancée. J’apprécie beaucoup sa manière de sonder ses personnages et de créer dès la situation initiale une proximité entre le lecteur et ses personnages.

Cet été, j’ai lu Les affinités sélectives de JC Sullivan car j’ai aimé ses précédents livres : Maine et Les anges et tous les saints que j’ai chroniqué dans ce blog. Ben, c’était nul et creux, ça ne décollait pas même au bout de 400 pages de lecture alors que ses précédents romans étaient très bons.

Un été à Nantucket est également publié par les éditions Les escales. J’aime ces gros pavés en grand format très agréables à lire par leur mise en page. Chaque chapitre porte le titre d’une chanson de cet été là comme par exemple Ring of fire de mes chouchous chrétiens Johnny Cash et June Carter Cash… Le biopic Walk the line est un de mes films favoris.

Ce roman se déroule en deux parties et l’auteure sait ménager son suspens pour tenir ses lecteurs en haleine jusqu’au bout. Il m’arrive souvent de deviner une intrigue deux cents pages avant la fin et c’est très frustrant. Ici, ce n’est pas du tout le cas.

On pourrait définir ce roman comme une chronique de mœurs. C’est une saga familiale qui raconte les tourments personnels d’une mère, Kate et ses trois filles : Blair, Kirby et Jessie. Blair a une trentaine d’années, elle est brillante et aurait pu faire une très belle carrière en poursuivant ses études universitaires. Mais elle s’est mariée à un homme plus âgé qu’elle et sacrément vieux jeu. Il lui donne une fin de non-recevoir quand elle lui annonce vouloir travailler. Elle se désole elle même de ne pas avoir eu le reflexe de se rebeller.

Kirby a la vingtaine. Elle étudie dans une université de Boston et vient d’une famille assez privilégiée. Elle milite activement pour les droits civiques et son militantisme lui a valu quelques arrestations au poste de police. Les conséquences dans sa vie personnelle sont lourdes. Elle a décroché un poste de réceptionniste dans un hôtel de Martha’s Vineyard et tente de prendre un nouveau départ….

Jessie fête ses treize ans durant ce fameux été et pourtant pas grand monde ne fait attention à elle. Par intermittences, sa mère Kate et sa grand-mère Exalta l’emmènent au restaurant ou au club de tennis mais elles se soucient plus de leur renommée sociale sur l’île que d’entretenir une relation personnelle avec elle. Cette pré-adolescente se sent abandonnée par ses sœurs et sa mère alors qu’elle est effrayée à l’idée de perdre son grand frère Tiger qui combat au Vietnam.

Cet été là va être fondateur pour elle car Jessie va expérimenter les premier émois amoureux, l’arrivée de ses règles et surtout la construction de sa personnalité. Elle va éprouver pour sa grand-mère une colère froide et puissante qui va bouillonner sans exploser car ils sont reçus chaque année en vacances chez elle.

J’ai beaucoup aimé ce roman car il sonde avec beaucoup de justesse la complexité des relations familiales avec cette matriarche Exalta Nichols qui domine sa fille, Kate alors qu’elle va bientôt avoir cinquante ans. Ses petits-enfants qui ont pourtant du caractère font des choix amoureux ou professionnels en fonction de son approbation. Cette famille vit dans un cadre assez huppé entre Boston et Nantucket. Le grand-père a étudié à Harvard, il faut perpétuer la lignée…

En regardant les vlogs touristiques, ce n’est pas dit que j’ai envie d’aller visiter Nantucket car je trouve ça trop classique comme quoi. Mais l’architecture de Martha ‘s Vineyard et ses maisons me plait bien. Il se trouve que mon mari et mon beau-frère ont travaillé plusieurs étés comme saisonniers dans des restaurants ou des hôtels pour tondre la pelouse ou faire la plonge…

C’était une excellente lecture à laquelle je donne la note de cinq sardines (le graal) car je ne me suis pas ennuyée pendant quatre cents pages. J’ai même été tourmentée par les errements de ces femmes de tous les âges : la grand-mère, la mère et ses trois filles. Elles forcent pas mal sur les cocktails car l’alcool leur permet d’édulcorer les moments les moins drôles de leur vie mais on se demande si elles ne vont pas aller droit dans le mur.

A la fin du roman, un nouveau personnage féminin fait son entrée et provoque un beau bazar dans cette maison de famille déjà sans dessus dessous. C’est une jeune femme hippie aussi irresponsable que désagréable qui m’a fait pensé au personnage de Cloud dans la série Netflix, Toujours là pour toi. Je trouve cela intéressant d’aller à l’encontre de la culture du bon hippie peace and love.

J’ai beaucoup aimé ce roman car il met un petit scud à une idée reçue entretenue par les manuels d’Histoire sur les prétendues Trente Glorieuses. Certes, il y a eu le baby boom, l’essor de la société de consommation qui donnait accès à tout un tas de loisirs, de voitures, de produits ménagers pour améliorer le confort des maisons.

Mais le matérialisme n’effaçait pas la violence au quotidien dans les Etats du Sud, les traumatismes de la seconde guerre mondiale vécus par les familles de soldats en Corée ou au Vietnam… Ce roman raconte les vacances d’une famille aisée de Boston qui dîne de homards et boit des cocktails sur les plus belles plages de l’île. Cela ne leur évite pas de sacrément cogiter pour chercher un sens à leur vie.

Il se trouve qu’en lisant ce roman, j’ai lu une interview de l’actrice Julia Roberts qui est née en 1967. Elle raconte que ses parents étaient un peu saltimbanques, un peu fauchés mais avec un sacré bon cœur. Ils vivaient en Géorgie, un Etat pas des plus rigolos à l’époque et ont lié amitié avec le couple King. Ils ont accueillis dans leur école de théâtre, leurs enfants sans discriminations.

Et le couple King a payé les frais d’hôpital à la naissance de l’actrice. Cette amitié qui ne se laisse pas impressionner par la bêtise me fait penser à celle de Darren et Kirby à cette époque…

Retrouvez-ici d’autres chroniques sur de bons romans, de la littérature de qualité.

Maine, quand la maison de vacances cristallise les tensions familiales

-Angie, enquête de police en cours menée par Marie-Aude Murail au Havre

– Mon bilan lecture et ciné de cet été !

Non classé

Au revoir Monsieur Sempé, poète de l’enfance

Cet été, j’ai appris la disparition du dessinateur Jean-Jacques Sempé. J’aime énormément la BD de longue date et je suis capable de reconnaître son trait d’un coup d’œil sur une affiche de film (Qui a envie d’être aimé) ou une couverture de livre.

Son affiche tellement emblématique de Paris, je l’ai cherchée partout dans les boutiques du 7eme arrondissement et je l’ai trouvé à la galerie Martine Grossieaux qui le représente officiellement. Et je l’ai encadrée dans mon couloir, elle apporte une superbe touche à ma décoration.

On peut dire que Sempé est l’ambassadeur de la France à l’étranger, ses dessins de presse dans le New Yorker ou Paris sont très appréciés des touristes. Je vendais ses albums de dessins à la librairie du Musée du Louvre. Après Goscinny et Uderzo, Sempé les rejoint au paradis des dessinateurs qui compte Hergé, Walt Disney…

J’ai beaucoup écrit dans ce blog sur René Goscinny, ce génie qui a crée succès sur succès : Astérix, le petit Gaulois, Le petit Nicolas, Lucky Luke… Je travaille depuis plus de dix ans dans les métiers du livre. Astérix est une locomotive pour toute l’industrie du livre. On le voit tout de suite en volumes de ventes quand c’est une année avec un album d’Astérix.

Le petit Nicolas, c’est tout de même 300 000 ventes de livres par an (chiffres de Livres Hebdo et Actualitté), 15 millions d’exemplaires vendus depuis 1956 dans 45 pays…

En 2014, j’avais écrit un article sur une exposition dédiée au Petit Nicolas qui se déroulait dans la mairie du 4eme arrondissement. J’ai ainsi pu mesurer l’attachement de milliers de lecteurs pour ce petit écolier des années 1950.

Quel plus bel hommage à Sempé que ce beau film récompensé au festival d’Annecy et présenté au festival de Cannes?

Plus qu’un film d’animation pour gosses, c’est un moment de communion familiale autour d’une œuvre littéraire que l’on se transmet de générations en générations. Dans de nombreuses maisons de vacances, il y a des albums du Petit Nicolas, de Tintin ou d’Astérix. La nostalgie de l’école plait aux lecteurs.

Comme les souvenirs autobiographiques de Marcel Pagnol, publiés à la même époque et selon le même mode opératoire : un feuilleton dans une revue.

D’ailleurs, je garderai comme reliques mes exemplaires de La gloire de mon père et Le château de ma mère, dont les couvertures sont illustrées par Sempé.

Ce sont Alain Chabat et Laurent Lafitte qui prêtent leurs voix pour incarner René Goscinny et Jean-Jacques Sempé. Alain Chabat a commencé par dessiner des comics et c’est lui qui a réalisé la plus belle adaptation ciné d’un album de Goscinny et Uderzo : Astérix et Obélix, mission Cléopâtre.

Jean-Jacques Sempé est un dandy de Saint Germain des près. C’est lui qui trouve le prénom du petit garçon en voyant une publicité pour un caviste bien connu sur un bus. Les aventures du petit Nicolas sont un moyen de dépasser leurs traumatismes, de rechercher le bonheur. Leurs histoires personnelles me font forcément penser aux travaux de Boris Cyrulnik sur la résilience.

« Il m’est arrivé de devenir, par moments, raisonnable mais jamais adulte. »

Il faut dire que le petit Jean-Jacques a eu une enfance bien difficile. Enfant né d’une relation adultérine, son beau-père et sa mère l’élèvent tant bien que mal entre difficultés à joindre les deux bouts et relations affectives chaotiques. Il aurait pu finir loubard, il est monté à Paris pour vivre de ses dessins.

Il y rencontre René Goscinny, le bon élève de Buenos Aires. Un enfant qui a eu une enfance triste et mélancolique. Une grande partie de sa famille a été déportée dans les camps de concentration.

Sur Instagram, les hommages à Sempé pleuvaient à travers les dessins de ses pairs : l’artiste C215 et ses pochoirs, Cati Baur, Catel… Pour moi, l’héritier le plus direct du Petit Nicolas est Pico Bogue !

A quand un Découvertes Gallimard consacré à Jean-Jacques Sempé ?

Retrouvez-ici mes meilleurs articles consacrés à la BD et à la littérature jeunesse :

La famille de Brunhoff, créateurs à succès : Babar, Vogue et photo journalisme engagé.

Astérix a 60 ans, l’éternelle locomotive de l’édition française

En 2008, quand j’étudiais les métiers du livre à l’IUT, j’ai visité cette exposition patrimoniale à la BNF : Babar, Harry Potter et cie…

Non classé

Le week-end de la Toussaint en famille sous le soleil de Lille

En automne, c’est la tradition ! Nous aimons profiter des derniers feux de l’été au Nord. En 2014, notre lune de miel s’est déroulée à Bruges avec 20 degrés le 1er novembre. En 2018, nous avons visité Anvers… Cette année, les prix étaient vraiment fous pour aller en Belgique. Alors, nous avons décidé d’aller visiter Lille, son beffroi, ses friteries…

Lille est une destination imbattable, merci Ouigo (60 euros aller retour pour trois personnes). Vu la beauté de cette ville-musée, c’est vraiment la honte pour moi de ne découvrir Lille qu’à trente cinq ans.

Jour 1 : Un samedi historique, record de températures automnales

On arrive vers treize heures au Ibis budget près de la porte de Gand, un hôtel fort rudimentaire mais très proche du Vieux Lille. Avant d’aller faire la sieste, nous trouvons rue de Gand, un estaminet pour manger.

Il s’appelle Le bistrot lillois. Les plats ne sont pas hyper savoureux mais le cadre et la gentillesse du personnel ont fait le reste. Rapidement, la petite cave dans laquelle nous mangions s’est remplie.

L’endroit était vraiment magnifique avec ses vieilles radios en bois. C’est comme si le grand Jacques (Brel) allait arriver d’une minute à l’autre de Bruxelles pour un récital.

Les prix avoisinent ceux de Paris pour l’addition mais on a beaucoup apprécié la belle coupe chantilly spéculoos du menu enfant qu’on s’est partagé à trois.

Après la sieste, on était requinqués pour aller flâner dans les rues piétonnes du Vieux- Lille. C’était une véritable marée humaine, le combo vacances de Toussaint + été indien au maximum : terrasses de cafés bondées même le soir.

Je me rends compte que ces deux ans de pandémie nous ont collectivement transformé. C’est à la fois compliqué et tellement grisant de se retrouver parmi autant de monde après avoir été longtemps confiné…

J’ai été subjuguée par la façade Art déco de l’Huitrière qui abrite désormais un magasin Louis Vuitton. Je vous recommande cet article de Nord découverte qui retrace son histoire beaucoup mieux que moi.

Lille est une très belle ville pour faire les magasins. Il y a un bel effort fait par la voirie pour maintenir le centre-ville piéton le plus propre possible. J’ai particulièrement aimé la rue du musée d’art et d’Histoire L’hospice comtesse : rue de la Monnaie.

Avec mon mari, on s’est émerveillé devant cette devanture. On ne saurait dire si c’est une maison ou un immeuble car il n’y a qu’un ou deux étages avec des combles. On se croirait vraiment à Delft, la ville de Vermeer avec ses vieilles fenêtres, ses petits volets carrés.

L’architecture flamande est vraiment majoritaire en Europe. C’est elle qui est choisie pour l’imaginaire de Noël dans mes boutiques favorites : Hema, Sostrene Grene

Lille d’ailleurs est très cosmopolite. Elle se trouve au carrefour de l’Europe entre le Royaume-Uni et la Belgique…Ce samedi, on entendait parler néerlandais, espagnol… Les cuisines du monde entier cohabitent : un restaurant mexicain, des spécialités portugaises, des choux à la crème bien français…

La Grand’place était un passage obligé de ce week-end. Je dois avouer que j’ai beaucoup sous-estimé cet endroit tant celle de Bruxelles m’en a mis plein les yeux… Ici, on ne peut que constater l’éclectisme architectural : la Vieille bourse Renaissance avec ses arcades italiennes et sa cour intérieure et le modernisme 20eme siècle de l’immeuble La voix du Nord construit en 1936. L’ossature métallique a été recouverte par une sculpture en pierre de faible relief.

Concevoir cette composition comme une affiche est très avant-gardiste pour l’époque. Les blasons de vingt et unes villes de la région sont entourées de treize personnages emblématiques. Le groupe allégorique qui surplombe l’édifice représente l’Artois, la Flandre et le Hainaut.

Coup de cœur pour l’office de tourisme voisin. Il est abrité dans un ancien hôtel médiéval construit par le tycoon de l’époque : le duc de Bourgogne qui y est venu seulement trois fois. C’est un bel endroit avec beaucoup de ressources documentaires et de produits dérivés pour garder un beau souvenir de sa visite. Ils organisent des tours de la ville en bus si cela vous dit !

Jour 2 : Un Dimanche pépouze tranquille sur les bords de la Deûle

Le dimanche matin, on se lève tôt car nous nous sommes promis d’aller faire un tour à la pâtisserie-salon de thé Meert, l’institution de la ville. Ils ont même des boutiques à Paris. Un gentil client quand je travaillais à la librairie 7 ici m’a offert une de leurs gaufres pour découvrir. Celles à la vanille de Madagascar sont évidemment les meilleures. Speculoos c’est pas mal non plus mais j’ai moins apprécié marrons et pistaches.

Meert se vante de compter parmi ses clients le général de Gaulle ainsi que Buffalo Bill (une vitrine raconte l’histoire de sa visite). C’est le plus beau salon de thé que j’ai jamais vu.

Ensuite, nous vous dirigeons vers la citadelle construite par Vauban. L’architecture militaire n’est pas vraiment ma tasse de thé mais je sais que Vauban s’est pas mal illustré dans le Nord de la France notamment à Montreuil sur mer, la ville natale de mon grand-père.

Le sentier de promenade de la citadelle était un bel endroit de promenade avec ses petits ruisseaux et son mini parc d’attractions semi-payant. Notre petite fille a bien profité des jeux gratuits et j’avais bien envie de faire un petit tour de bateaux électriques sur la Deûle.

L’après-midi, nous avions décidé d’aller visiter la maison natale du général de Gaulle, rue Princesse. Elle se situe dans un quartier un peu excentré et nous étions un peu déçu de ne pas trouver un joli petit café dans le coin. Nous avons dû nous rabattre sur une taverne un peu surpeuplée le dimanche après-midi. La serveuse s’était déguisée pour Halloween et elle foutait sacrément les jetons avec son œil de verre.

Je n’aime pas Halloween, c’est moche, morbide et ça ne vend pas du rêve comme Noël. Ce n’est pas du tout féerique.

Nous étions encore plus déçus quand on a compris que sans réservation, nous ne pourrions pas visiter la maison. C’est un peu de ma faute car il faut toujours vérifier un site internet d’un musée avant de s’y pointer. Je comptais sur un flyer qui annonçait visite gratuite le dimanche soir à 17 heures. Mais je reviendrai ! J’avais vu quelques jours auparavant le film De Gaulle avec Lambert Wilson et Isabelle Carré.

Lille est vraiment liée à Charles de Gaulle, surnommé le grand connétable de France. Il existe un parcours de Gaulle à travers la ville. C’est un vrai miracle que le vieux-Lille hérité de la Renaissance n’ait pas été touché par les bombardements allemands et alliés pendant la seconde guerre mondiale. Ce sont beaucoup les faubourgs de Lille et ses environs qui ont subi de lourds dégâts.

Pour une prochaine visite, j’ai bien envie de visiter Roubaix et sa fameuse piscine, la villa Cavrois à Croix… Il serait de bon ton de cesser de caricaturer les Hauts de France comme le pays des Tuches. C’est une région splendide avec des gens accueillants dans les commerces et les restaurants.

C’est aussi une région très riche qui compte de nombreux entrepreneurs comme les plus grandes fortunes de France : Bernard Arnault vient de Roubaix. Roubaix, c’est là où tout commença pour Promod, Camaïeu

Mon mari et moi avons adoré Lille et comptons bien y revenir à l’occasion du marché de Noël ou bien on envisage une journée shopping sur la journée tant c’est proche de Paris. Je regrette de constater la sous représentation touristique de Lille alors que c’est sans doute l’une des plus belles villes de France.

Une ville-musée qui entretient avec talent son passé médiéval et Renaissance !

Retrouvez ici mes précédents carnets de voyage urbains :

Bern, au pays des ours

Un avant goût de vacances à Marseille