
Comme ma fille a bientôt quatre ans, je commence à avoir envie de lui faire visiter des expos à Paris. Sa première expérience : la Cité des sciences (incontournable pour les gosses) avait été concluante, je lui cherche d’autres sorties adaptées à son âge.
Depuis, il y a eu quelques ratés comme la sortie ciné de Noël : Ernest et Célestine (très impressionnant le passage du petit au grand écran) ou la non-visite à la Cité de l’architecture et du patrimoine : trop de pièces sombres, un sujet trop sérieux et historique pour une petite fille…
Avec Tintin, l’aventure immersive, j’étais sûre de mon coup. Nous avons profité de la visite de mon oncle et ma tante de Marseille pour les emmener à l’Atelier des lumières que nous visitions également pour la première fois.
Ce musée numérique se trouve entre Saint-Maur et Père Lachaise dans le 11eme arrondissement. Il s’agit d’une ancienne fonderie assez imposante qui peut accueillir entre 200 et 500 personnes pour chaque créneau horaire. Il est fortement recommandé de réserver ses billets à l’avance. On avait choisi notre horaire habituel de 10h30, un peu matinal mais on est des vieux de la vieille pour éviter les foules. A 11h30, la file d’attente s’étendait sur un pâté de maisons…
Tout est très bien organisé pour les flux de visiteurs. Il y a un vestiaire avec des casiers, des toilettes gratuites, un local surveillé pour les poussettes et un passage obligé par l’espace boutique en sortant. On a un peu l’impression de sortir en boite de nuit avec ses enfants, c’est drôle.
Quand nous sommes arrivés, j’étais un peu dépitée par le monde dans le lieu pour un dimanche matin (l’exposition se termine dimanche prochain après prolongations…). Mais rapidement, nous avons trouvé un large plot industriel pour pouvoir s’asseoir confortablement tous les cinq, de nombreux parents et enfants étaient assis par terre. Il y a aussi une tribune pour voir tous les écrans à 360 degrés.

C’était notre première expérience d’exposition immersive et je dois dire que j’ai beaucoup aimé ! C’était vraiment passionnant cette manière de filmer les détails, d’associer des musiques très bien trouvées. Les créateurs de ce film de quarante minutes ont réussi la prouesse de faire vivre l’œuvre de BD et de transmettre des émotions aussi bien à des bébés, qu’à des trentenaires comme moi ou des retraités.
Il faut dire que j’avais mon oncle à côtés de moi qui connaissait tous les titres : Yellow submarine et All you need is love des Beatles, les Pink Floyd, David Bowie… et le final avec Jacques Brel. La musique est très importante dans cette exposition car elle permet de nous indiquer le contexte historique dans lequel Hergé a crée les vingt trois albums de Tintin entre 1930 et 1976.
L’homme a marché sur la Lune en 1969 avec la mission Apollo-13 mais Hergé avait déja imaginé une histoire de conquête spatiale en 1953 avec Objectif lune. Chacun connait les couvertures de ces albums, dont on ne se sépare pas. On les garde dans le grenier de la maison de vacances pour les transmettre à ses enfants.

Les aventures de Tintin continuent à faire le bonheur de son éditeur Casterman avec plus de 270 millions d’albums vendus (totalisés en 2019) et traduits dans plus de 110 langues et dialectes.

Tintin me passionne à double titre car je travaille dans les métiers du livre depuis plus de dix ans et que j’ai étudié l’histoire de l’art à l‘Ecole du Louvre. En 2017, j’avais visité l’exposition dédiée à Hergé au Grand palais et écrit un article à retrouver ici : Tintin au royaume de l’histoire de l’art.
Hergé est le précurseur de la ligne claire, un graphisme sobre au profit de la netteté du trait. C’est d’ailleurs cette ligne claire qui fait la réussite de cette exposition numérique. Les techniques numériques employées justifient le prix un peu prohibitif du ticket d’entrée : le tarif réduit est à 14 euros à partir de 5 ans. Mais on en a pour son argent ! On peut d’ailleurs rester regarder une deuxième fois le film si on le souhaite…
Je vous recommande la lecture du site officiel de Tintin qui est une mine d’or d’informations. J’aime la BD passionnément depuis mon enfance. Surtout la BD belge avec Gaston Lagaffe, Boule et Bill… Je trouve que le 9eme art se prête vraiment bien à ce genre d’exposition immersive et je réfléchis à la prochaine que j’irai voir.
Tintin a cette richesse d’être un reporter qui parcourt le monde entier avec différentes esthétiques : le Far-West, les chinoiseries du Lotus bleue, l’île Noire, le monde sous-marin… J’ai trouvé que l’univers d’Hergé était beaucoup plus passionnant que des tableaux de peinture qui ont plus de mal à prendre vie qu’un jeune reporter intrépide qui poursuit les méchants…
C’est peu dire que cette exposition m’a emballée. J’avais hâte de vous en faire part. Cela enrichit toute ma réflexion sur la commercialisation des livres dans les musées.
J’ai travaillé pendant trois ans à la librairie RMN du musée du Louvre. Je dois dire que les musées de Culturespaces à travers le monde sont un modèle économique assez bluffant et innovant. Il réussit à capter les publics de toutes les générations. Cela permet de dépoussiérer l’image des musées. Tout un quartier permet de bénéficier du dynamisme de ce lieu. Il y a désormais autre chose à voir que le Père Lachaise dans le coin !
Il y a aussi Clint, le brunch idéal pour se restaurer dans un cadre bien décoré. On avait inauguré cette belle adresse quelques semaines avant de devenir parents début 2019. J’avais même consacré un article à cette chouette adresse. Nous y sommes donc retourné avec plaisir car leur cuisine est très bonne, on sent que c’est fait main même si l’addition est assez salée.

Le seul regret était la pression des serveurs pour nous presser un peu à libérer la table. On comprend quand on voit la file d’attente quand on sort mais ce n’est pas des plus agréables.
Nous avons vraiment apprécié cette virée à Paris un dimanche matin sous le soleil en janvier. Même si les temps de transports en RER en proche banlieue et les files d’attente dans les musées nous conditionnent avec des enfants. Mais c’est le jeu !
Retour dans le blog sur les plus belles expos parisiennes qui m’ont marquée:
-Gabrielle Chanel, l’îcone mode intemporelle
