Lecture et autres challenges passionnants·Paris

Dans les coulisses du festival du livre au Grand palais éphémère et au collège des Bernardins

Jeudi dernier, j’ai eu la joie d’aller à l‘inauguration du festival du livre au Grand palais éphémère. Je ne suis pas une grande fana des mondanités.

Mais j’affectionne cette soirée assez réputée à Paris (mais tout à fait démocratique, aucun dress-code) car elle célèbre les métiers du livre qui me passionnent depuis quinze ans maintenant.

C’est assez grisant de se retrouver avec ses collègues un verre à la main pour fêter le livre -notre travail-tout au long de l’année avec d’autres éditeurs quand le jour tombe sur la Tour Eiffel et le pavillon italien au fond du lieu.

Les organisateurs avaient placé différents lieux de cocktails sur le site avec des Apérol Spritz et de la charcuterie italienne. J’ai trouvé ça très convivial !

Quand je suis arrivée à Paris en 2006, j’ai intégré l’Ecole du Louvre mais j’étais plus intéressée par l’édition et la librairie. Alors jeudi soir, j’ai retrouvé en moi la petite Margot qui avait la vingtaine à l’époque et je me suis dis que j’en ai fait du chemin quand même.

Dans un précédent article, je racontais tous les petits boulots que j’ai fait en quinze ans

J’ai travaillé au moins trois fois au salon du livre de la Porte de Versailles et j’aime vraiment le festival du livre en étant exposant. C’est vraiment un privilège de travailler sur cet évènement international. Je l’avais déjà raconté ici l’an dernier.

Quand elle était encore en vie, j’adorais raconter à ma grand-mère Annette les personnalités que je rencontrais au Salon du livre. Elle était ravie quand je lui ai ramené un autographe de Marie Drucker, récolté sur le stand de France Télévisions.

Cette année, j’ai encore vécu une autre expérience de festivalière puisque les éditions Bibli’o Scriptura pour lesquelles je travaille participaient au festival mais hors les murs : le festival des livres religieux au collège des Bernardins le 22 et 23 avril dernier.

Je suis vraiment contente car c’était moi qui étais chargée de la commande des livres en amont et il n’y a pas eu de couac. J’étais un peu sur les dents le vendredi après-midi d’attendre mes livres car si le livreur ne vient pas, le stand est vide et c’est la honte. Je me voyais déjà remonter la montagne Sainte Geneviève au pas de course pour rafler tout notre stock de livres au bureau.

Quand nos bienfaiteurs sont arrivés : les livreurs du distributeur ! Ils ne font pas un métier facile surtout pour stationner dans Paris et le livre ce n’est pas forcément leur domaine.

Ils ont été géniaux à livrer tous nos cartons juste devant notre stand avec leur transpalette pour nous éviter de nous casser le dos.

Bon je confesse que je suis allée vérifier dans leur camion qu’ils avaient bien mes cartons quand ils avaient le dos tourné. Ma chère collègue Laurène a fait le guet …

C’est ce genre de petites anecdotes, ces moments de vie qui font vivre les salons du livre. Cela enrichit l’esprit d’équipe car c’était vraiment un plaisir de monter le stand avec mes collègues Laurène et Simon, notre stagiaire en DUT métiers du livre Noémie.

On a fait le tour du quartier pour trouver des ballons de baudruche aux couleurs de notre nouveauté : Rendez-vous au puits

Le lieu était vraiment superbe avec ces voutes (vous pouvez suivre l’histoire du lieu dans une des stories du compte Instagram de Bibli’o) . C’était génial de voir ces enfants participer aux ateliers organisés par la maison d’édition Mame. Le dessinateur de Loupio, Jean-François Kieffer, était venu avec un instrument de musique pour raconter l’histoire du petit troubadour.

Sur notre stand, Miguel Lalor nous a fait la joie de venir dédicacer son livre Petit robot vert dont nous avions fait une belle fête de lancement cet automne au temple du Marais.

L’après-midi est vite passée puis ce fut le moment de tout remballer. C’est toujours curieux une fin de salon. Une petite routine éphémère se crée avec nos voisins de stand, tout le monde fait la même chose : mettre en carton. On se prête la scotcheuse, on se dit au revoir.

Les magasiniers de la Procure Paris ont été d’une grande aide avec nous, cela se voit que c’est leur quotidien. C’est eux qui réceptionnent nos livres tout au long de l’année et c’était l’occasion de les rencontrer et de les remercier.

Ce dimanche 23 avril, c’était mon anniversaire, je suis rentrée à pied reprendre le métro à Saint Paul en passant par l’Ile Saint Louis, perdue dans mes souvenirs de ces quinze dernières années.

Pour blaguer et sans se prendre au sérieux, je dirais que ce festival du livre était pour moi celui de la maturité. Quand l’expérience des salons aide à anticiper certains étapes comme toujours garder ses cartons pour prévoir quand on remballe les livres…

Retrouvez ici mes derniers articles de blog ici :

-Comment je suis devenir chrétienne… à l’école primaire

-Sur les chemins noirs, partir à la quête de soi

Sauveur et fils, la série superstar au dernier festival du livre

Littérature·Paris

Ce qui m’inspire en ce moment quand l’hiver est long et rude

D’habitude, l’hiver ne me pose pas vraiment problème. Cette année, c’est très pénible. Après un mois d’octobre historiquement doux et ensoleillé, nous sommes entrés dans un long tunnel nuageux depuis novembre en Ile de France.

Comme si d’épais nuages gris et bas maintenaient le ciel sous une cloche. Aucun rayon de soleil n’arrivait à percer certains jours.

Heureusement, il y a les livres, les séries, les films et les bons moments en famille pour me divertir en cette loongue période d’hibernation forcée.

De bonnes romcom pour mettre un peu d’amour dans cette actualité morose

Avant toi avec Emilia Clarke et Sam Claflin, adapté du roman éponyme de Jojo Moyes.

J’ai bien aimé cette romcom aux faux airs d’Intouchables. L’histoire se déroule dans une petite ville campagnarde en Angleterre. Elle réunit deux jeunes, la vingtaine, que tout oppose.

Lou, vient d’un milieu modeste qui multiplie les petits boulots pour joindre les deux bouts à la fin du mois. Will est un trader de la City, le fils du chatelain du coin. Mais il est coincé pour toute sa vie dans un fauteuil avec les douleurs atroces et quotidiennes de la tétraplégie.

Elle devient son aide-soignante, chargée de la lourde tâche de lui redonner goût à la vie. Cupidon va leur tomber dessus mais ils auront du mal à se projeter dans l’avenir…

Toi chez moi et vice versa avec Reese Witherspoon et Aschton Kutcher, Netflix

Encore une romcom au scénario très classique. J’ai beaucoup aimé le jeu de ces deux acteurs confirmés. Ils sont meilleurs amis depuis vingt ans. Lui a l’air de bien s’emmerder à New-York à faire de l’argent alors qu’il cherche un sens à sa vie. Il a un talent d’écrivain avec un beau manuscrit qu’il cache dans son four.

Sa meilleure amie de Los Angeles va occuper son logement une semaine pour faire une formation qui ne la passionne pas. Elle va renouer avec sa passion pour l’édition grâce à lui. C’est le genre de films que j’affectionne pour me détendre le week-end face à l’inflation et les galères de transport à Paris.

Comme j’ai un peu épuisé mes émissions de télévision fétiches sur France 2 : Ca commence aujourd’hui, Un dimanche à la campagne, La boite à secrets…

J’ai regardé Les rencontres du papotin avec le président Emmanuel Macron et je dois dire que j’ai été bluffée. C’est peu dire que le président de la République est rodé aux rouages de la communication.

En participant aux rencontres du Papotin, il est sorti de sa zone de confort et l’exercice l’a rendu plus sympathique. Ces aspirants journalistes parlent sans filtre, avec leur coeur, dans une démarche de sincérité et d’authenticité qui enrichit cette interview en groupe !

Il y a eu plusieurs moments d’émotions, bien plus en une heure trente d’émission qu’en six mois de campagne présidentielle !

Puis j’ai lu. Des livres assez profonds et graves mais marquants.

J’ai acheté à la librairie Eyrolles Le pavillon des combattantes sur les conseils du blog Little pretty books, ma référence ! Je reconnais que j’ai acheté le livre avant tout car sa couverture me plaisait pour mon fil Instagram.

Son sujet était aussi passionnant : comment une sage-femme un peu délaissée par sa hiérarchie a tenté de contenir une épidémie de grippe espagnole dans une maternité de fortune à Dublin en 1918. C’est bien écrit, l’intrigue est passionnante mais c’était une lecture sinistre pour l’hiver.

Sans vouloir spoiler, c’était décourageant de lire toutes ces femmes qui passent l’arme à gauche les unes à la suite des autres.

En regardant C’est à vous sur France 5, j’ai découvert que Ginette Kolinka avait écrit un second livre avec Marion Ruggieri : Une vie heureuse. Les éditions Grasset ont eu la grande gentillesse de me l’envoyer en service de presse pour écrire une chronique. C’est un récit de déportée lumineux. Cette dame de 98 ans ne s’est jamais départie de son humour pour affronter les épreuves. Elle a eu ses moments de dépression qu’elle n’élude pas dans ses deux autobiographies.

Mais elle a une manière de chérir la vie qui m’a beaucoup inspirée ces derniers temps. Je me plains du froid polaire certaines semaines alors que Marcelline, Simone ou encore Ginette, ces jeunes filles déportées, sous alimentées et humiliées tous les jours ont fait de longues marches en Pologne par des températures extrêmes.

Des expos qui servent de machines à remonter le temps dans l’Histoire.

Cet hiver, j’ai renoué avec les expositions seule ou en famille. Le 31 décembre, je suis allée voir Art déco, France/ Etats-Unis à la cité de l’architecture et du patrimoine.

C’était une belle machine à remonter le temps à l’époque de Downton Abbey quand les dames portaient des robes longues et un carré plongeant à la garçonne comme Lady Mary Crawley. Cette exposition met à l’honneur la mode, les paquebots transatlantiques et leur décoration… Un vrai rêve pour ceux qui aiment l’histoire de l’art.

Et puis gros coup de coeur pour cette exposition vue en famille : Tintin, l’aventure immersive à l’Atelier des lumières. Le prix est élevé mais l’expérience visuelle vaut le détour. Pendant quarante-cinq minutes, on se régale avec un film d’animation très réussi. Les chansons des Beatles, de David Bowie, des Cure nous replongent dans les années soixante même si on n’était pas né. Cela a révolutionné ma perception des musées.

L’expo a plu à toute la famille : ma fille de quatre ans comme les parents trentenaires et les oncles et tantes, la soixantaine.

On a célébré cette journée ensoleillée par un chouette brunch chez Clint. C’est une chouette adresse savoureuse mais comme elle est victime de son succès, on vous presse un peu à débarrasser le plancher… Pas terrible comme accueil.

Cet hiver, nous avons mis à profit certains dimanches matins pour aller nous balader à Paris (le seul vrai moment de la semaine si on veut être peinards tranquilles). Je suis retournée à Montmartre après plus de cinq ans sans visite. On s’est trouvé un chouette restaurant de cuisine française Le basilic, rue Lepic où nous avons été très bien reçus par le patron.

La décoration de cet ancien bureau des postes avec sa cheminée classée, sa pendule avec pierres précieuses et surtout ses plats à poissons m’ ont rappelé la maison en colombages noirs et blancs de mes grands-parents en Seine-Maritime. Dans la rue Joseph de Maistre, il y a deux bonnes adresses à partager : La Bossue pour le goûter et Terrasse Hôtel pour la vue inoubliable sur tout Paris.

A l’heure où je vous parle, l’air est polaire, il y a beaucoup de vent.

Mais le soleil m’éblouie dans le salon. Et le printemps est dans un mois !

Paris

#Mes moments de vie : un mois de novembre aux antipodes

Le mois de novembre a filé à toute vitesse mais je l’ai vraiment vécu de manière intense. Il a commencé par un superbe week-end de la Toussaint à Lille avec des températures d’une douceur historique.

Cette visite en famille du Vieux Lille m’a vraiment inspirée pour mon bujo de novembre. J’aime sans modération l’architecture typique flamande avec ses façades à pignons, ses beffrois, ses grand places… Je me suis replongée dans la lecture de La jeune fille à la perle, un de mes nombreux crush lecture…

Je vous recommande de visiter le centre-ville de Lille si vous aimez l’histoire de l’art et plus particulièrement le Moyen-Age. J’ai adoré déambuler dans ces rues totalement intemporelles et sans prise avec la modernité toute moche et sans âme…

De retour à Paris, le jour de la Toussaint, nous avons eu la joie de revoir mon oncle de Grenoble avec toute sa tribu. Nous avons fait un tour de bateaux-mouches ensemble. Ma fille était très contente d’avoir autant de grandes filles pour s’occuper d’elle. Je serai bien allée avec eux faire un tour au musée du Louvre, en pèlerinage d’un lieu où j’ai étudié et travaillé.

Mais, la situation commence à devenir compliquée dans les transports parisiens. Il y a moins de trains alors que l’affluence de voyageurs est revenue après la pandémie et donc c’est moins agréable de déambuler dans Paris en famille le week-end dans ces conditions…

Puis après le 11 novembre, je suis partie une semaine en déplacement professionnel en Guyane. C’était assez chouette de faire la tournée des librairies religieuses à Cayenne. C’était la première fois que je visitais un territoire d’outre-mer et donc que je quittais ma bonne vieille Europe.

Je raconte tout ça dans un article de blog à retrouver ici : Les (rocambolesques) aventures de Margot en Guyane..

Les séries et les émissions que j’ai regardé :

Tropiques criminelles, Sonia Rolland et Béatrice de La Boulaye, saison 3, France 2

J’aime bien le jeu de comédie de ce duo de femmes flics à la Martinique. Elles enquêtent sur des homicides de plus en plus gore. J’aime cette série car elle montre la diversité des Antilles comme un reportage Géo et non comme une carte postale comme le souligne le journaliste de Télématin dans cet extrait. Crivelli a un côté un peu chien fou qui est très drôle tandis que la commandante Mélissa Sainte Rose jouée par Sonia Rolland est plus posée.

Elle est mère de famille et elle sait réconforter les ados sur des interventions de police musclées. J’aime que cette série montre la fibre sociale et psychologique du métier de policier même si leurs enquêtes et les situations auxquelles elles sont confrontées vampirisent leur vie personnelle.

Toutefois, je me questionne sur la portée médiatique des faits divers que cette série met en scène. l’animateur Patrick Sébastien a expliqué dans une interview que les séries macabres ont vraiment pris le pas sur les divertissements à la télévision. Alors que malheureusement, la réalité dépasse la fiction dans les journaux…

En aparté avec Nathalie Levy, Canal +

Cela fait un sacré moment que j’aime cette émission du temps où Pascale Clark interviewait des people dans un superbe appartement de cinéma. Moi qui aime la décoration, je suis ravie. Avec la reprise du concept, ils ont vraiment mis le paquet avec la cheminée high tech, l’espace cinéma, l’immense canapé, la bibliothèque avec les affiches, les DVD et la superbe platine vinyle.

J’ai un peu déchanté quand j’ai constaté que la superbe vue de Marseille pour Kad Merad était en fait un fond d’écran très sophistiqué (du fake quoi). Cela aurait eu de la gueule un appartement délocalisé à Marseille avec vue sur Notre Dame de la Garde.

En attendant que Canal+ m’invite pour parler de mon œuvre, je rêve un peu à quels souvenirs marquants pour moi, ils pourraient mettre dans les étagères. J’ai déjà commencé à adapter ici dans mon blog la rubrique Dans le bureau de … de Paris Match… Pour Noël, je vais me lancer dans la conception d’une maison miniature trouvée sur le site Miniature box

J’ai découvert qu’au bureau nous avions le même fauteuil marron que celui de l’émission. Je vais vous faire un petit aperçu des meilleures pièces choisies par mon patron pour décorer notre bureau…

Les livres que je suis en train de lire :

Une reine de Judith Elmaleh, éditions Robert Laffont,18€

Les différentes émissions de télévision auxquelles Gad Elmaleh et sa sœur ont participé m’ont convaincu de lire ce roman très autobiographique. Il raconte la quête d’une jeune femme parisienne qui essuie un second divorce. Elle trouve refuge chez sa grand-mère pour quelques jours à Casablanca.

Sa grand-mère va accepter de lui raconter comment à quatorze ans sa famille a négocié dans son dos, son mariage avec un homme plus âgé. Il était déjà marié avec sa propre tante et le deal c’était qu’elle donne une progéniture à ce couple dont la femme était stérile. Une vie sacrément rude et déstabilisante pour le psychisme !

Dans un autre genre, je me suis ruée acheter le nouveau roman graphique de la collection Rendez-vous dans la forêt.

-Rendez-vous dans la forêt 4, Alain Auderset, Atelier Auderset, 20€

Pour ce nouveau recueil de témoignages, j’ai vraiment eu un coup de cœur pour cette couverture inspirée comme toujours. Je chronique chacun de ces livres tant j’aime la force des témoignages qu’il contient. C’est un dessinateur suisse qui a monté un bel atelier qui est aussi un lieu de rencontres pour tous ceux qui cherchent Dieu.

Ils sont bénévoles pour donner un coup de main à cette petite maison d’édition indépendante qui présente Dieu à ses contemporains. Ils sont inspirés et sacrément doués en dessin !

Les expos que j’ai envie de voir :

J’ai bien envie de retourner au musée malgré le prix exorbitant des tickets d’entrée. J’aime beaucoup deux musées du 16eme arrondissement : La cité du patrimoine et le musée Galliera pour son superbe jardin public très parisien.

Art déco, France/Amérique du Nord à la Cité de l’architecture, jusqu’au 6 mars 2023

J’ai vraiment hâte d’aller voir cette expo, véritable machine à remonter le temps dans les années 1930, à l’époque de Downtown Abbey… Les objets présentés sont très représentatifs de cette époque assez faste pour les arts. Le beffroi de Lille est de style Art déco et j’ai pris une claque en passant devant de nuit. C’était assez imposant comme architecture. La revue Dada a conçu un livret pour enfants spécialement pour l’exposition.

Frida Kahlo, au delà des apparences, musée Galliéra, jusqu’au 5 mars 2023

Je connais très peu l’artiste (un comble quand on a étudié l’histoire de l’art) mais j’ai bien envie de découvrir sa vie à travers un livre ou un biopic avec Salma Hayek. Il faut dire que Frida Kahlo est iconique, son visage inspire les produits dérivés comme les objets pop art d’Andy Warhol pour la mode, la maison. J’aime beaucoup que cet artiste soit célébrée dans un musée dédié à la mode, qu’il s’agisse d’une exposition multidisciplinaire.

Dans un prochain article, je vais innover en me distinguant des calendriers de l’Avent super mercantiles et peu inspirés. J’ai envie de vous parler arts et traditions populaires (ma spécialité à l’Ecole du Louvre) avec un article Noël en Provence.

C’est mon grand magasin favori, le BHV qui m’a donné cette bonne idée !

Retrouvez ici mes derniers articles sur le blog :

Les aventures de Margot en Guyane

Un week-end en famille à Lille

Ma pile à lire pour cet automne

Paris

Devenir banlieusarde après 15 années à Paris

En septembre dernier, j’ai fêté mes quinze ans de vie à Paris. Depuis fin décembre, j’ai traversé le périph pour aller vivre à Fontenay sous bois et ça m’a fait un petit choc. Prendre le bus et le RER tous les jours, écouter le chant des oiseaux en se réveillant le matin, vivre de manière plus paisible en général. Nous sommes à dix kilomètres de Paris mais le rythme de vie les week-ends est bien différent.

Je vis un sentiment un peu ambivalent entre vraie nostalgie de notre ancien quartier de la porte de Bagnolet et profond soulagement de vivre plus simplement dans un endroit boisé avec une vue très dégagée. Les ciels d’hiver sont notre télévision chaque début de soirée. Je ne m’attendais pas à ce que ce spectacle soit aussi ressourçant pour nous.

Avant de vous présenter notre nouvelle ville, j’ai eu envie de revenir dans ce blog sur mes six adresses successives dans Paris pendant ces quinze années !

Ma toute première adresse parisienne en jette et je me la raconte beaucoup car c’est un très beau souvenir !

Foyer international La vigie, rue Poulletier, Ile Saint-Louis, 4eme arrondissement, chambre de 9m² .

Ce plan en or a été trouvé par ma maman qui a cru en moi quand je passais le concours national de l’Ecole du Louvre. C’est un foyer très recherché à Paris et j’y ai trouvé des amies avec qui j’ai gardé très longtemps contact.

Une tonne de souvenirs se bousculent dans ma tête : la fête d’anniversaire de ma voisine Juliette improvisée sur un quai de Seine avec les bateaux-mouches en arrière plan, les bonnes soirées au Café Oz de Chatelet d’où on revenait à pied, le jour où il y a eu un incendie dans l’immeuble voisin et que c’était le branle-bas de combat pour une cinquantaine de filles en pyjama dans la cour.

Et enfin les grandes chargées de l’accueil qui essayaient de me convaincre de voter Ségolène Royal à la présidentielle de 2007 car elles faisaient partie de son équipe de campagne avec son fils…

Ce petit côté people, c’est aussi ce qui m’attire à Paris, je dois bien l’avouer. J’aime me trouver au km zéro de l’actualité en France quand je me balade quai Voltaire ou avenue de l’Opéra. C’est un peu moins drôle pendant une énième manifestation des gilets jaunes un samedi ou pendant une grève des transports bien paralysante en décembre 2019 mais j’aime éperdument Paris. Je m’en suis rendue compte pendant toute cette année bien confinée.

Le palace de Carrie de Sex and the city sur mon chemin le matin pour aller à l’IUT.

Chambre de bonne de 12m², rue de la Trémoille, 8eme arrondissement, 370 euros à un particulier.

Nous n’avions le droit de rester seulement deux ans au foyer La Vigie. Alors, j’ai pris mon baluchon pour la grande aventure : une chambre de bonne minuscule à deux pas des Champs-Elysées et du Plaza Athénée, en plein dans le triangle d’or comme les agents immobiliers l’appellent. C’est très chic, cossu et élégant comme quartier mais profondément antipathique et impersonnel.

Je l’ai choisi pour sa situation géographique. L’IUT où j’étudiais les métiers du livre se trouvait au fin fond du 16eme arrondissement, je ne voulais pas être vraiment trop excentrée et j’ai bien calculé mon coup. C’était spartiate mais c’était bien de pouvoir aller voir un film au Gaumont Champs- Elysées régulièrement.

Chambre de bonne de 12 m², rue de Rennes, 6eme arrondissement, juin 2010 – juillet 2013, 460-500 euros à un particulier

Le trajet du bus 95 pour aller en cours le matin !

Quand je suis retournée finir mes études à l’Ecole du Louvre, j’ai voulu vivre à proximité. J’ai trouvé cette chambre de bonne à dix minutes en bus du musée en plein Saint-Germain des Près.

Ce n’est pas ma tasse de thé ce quartier mais j’ai bien aimé aller flâner à la librairie L’écume des pages à onze heures du soir, me balader place Saint Sulpice et au jardin du Luxembourg.

J’ai quitté ce quartier sans grands regrets. Trop de bitume, trop touristique, trop cher pour boire un verre ou faire les boutiques, bref, je n’avais aucuns atomes crochus avec l’endroit. Surtout, j’ai souffert de la chaleur caniculaire sous les toits et mon sommeil a été longtemps perturbé par le volume sonore de la rue de Rennes la nuit.

Colocation sauvage dans un 80 m², rue d’Alésia, juillet 2013-avril 2014

Je ne m’étendrais pas sur cette sous-location sauvage dans laquelle je suis restée huit mois. J’en garde un seul souvenir cocasse : être réveillée en sursaut par les cris de la locataire principale. Elle avait oublié de bien fermer sa volière et son malotru de chat avait croqué trois ou quatre oiseaux à 80 euros pièce venus tout droit du marché aux oiseaux de l’île de la Cité.

Un conseil : quand on vous menace de retrouver vos affaires dans des sacs poubelles devant la porte d’entrée, prenez les devants, fuyez !

Mon premier appartement avec mon mari, 35 m², rue Ramponeau à Belleville, 860 euros à un particulier

Cet appartement fut un véritable cadeau du Seigneur pour un jeune couple qui a un petit budget : pas de frais d’agence, il était à moitié meublé et très lumineux. Les propriétaires étaient des gens adorables mais le voisinage nous a vite donné du fil à retordre : un restaurant s’est monté juste au dessous de chez nous et malgré toute sa bonne volonté, la propriétaire du lieu nous a bien cassé les pieds.

Les fresques, hommages à Germaines Tillon et Geneviève de Gaulle dans ma rue à Belleville

Il y avait cavalcade la nuit pour cause de prostitution chinoise sous les toits, mais on nous avait annoncé la couleur à la signature du bail. Sans que cela devienne pour autant invivable, nous avons été bien contents de recevoir une proposition de hlm huit mois plus tard (encore un cadeau de Dieu!).

Notre appartement de jeunes parents, juillet 2015-décembre 2020, porte de Bagnolet, 52 m², 750 euros en HLM de la RIVP.

J’ai vraiment aimé vivre dans cet appartement bien agencé et calme malgré la proximité du périphérique jusqu’à l’arrivée de notre petite fille. Le plancher qui craque était une véritable épreuve digne de Fort Boyard et nous n’avions plus de salon dans ce petit deux-pièces.

Mais le quartier était vraiment idéal pour une famille avec ses nombreux parcs et équipements culturels et sportifs : bibliothèques, piscines, stades… De tous les endroits où nous avons vécu, c’est celui dont nous sommes le plus nostalgiques. Car nous avons enfin sociabilisé avec des voisins… grâce à notre petite fille connue comme le loup blanc dans le quartier. Ce quartier, on y est resté cinq ans (notre record à Paris et je lui ai même consacré un article à lire ici !)

J’ai indiqué le nombre de mètres carrés et le loyer des logements dans lesquels j’ai vécu parce que cela me paraissait intéréssant mais je ne pense pas que ça soit très représentatif du marché immobilier actuel. J’ai profité des services bien utiles d’une association chrétienne : le CEP entraide étudiants de l’église de Saint-Germain des près.

Les chambres de bonnes étaient rudimentaires mais je leur suis reconnaissante d’avoir faire le tri dans les propriétaires. Je ne suis jamais tombée sur des marchands de sommeil, dans des conditions de vie bien glauques. Cela mérite d’être signalé car ce genre de mésaventures dangereuses est malheureusement monnaie courante.

Dans un prochain article, je vous vanterai les mérites de notre jolie ville d’adoption : Fontenay sous bois et ses belles maisons en meulière. Je vous en avais déjà donné un petit aperçu ce printemps avec l’une de nos premières promenades dé confinées : ici !

Lifestyle·Paris

Quitter Paris 20eme pour Fontenay sous bois

Attention, attention on parlera beaucoup décoration d’intérieur dans ces prochains mois dans ce blog. En effet, après sept longs mois d’attente, nous allons déménager pour Fontenay sous bois et le Val de Marne. Après plus de six prorogations au compromis de vente, Dieu nous a donné un sacré coup de pouce tant la situation devenait absurde et sans beaucoup d’espoir…

Mais avant de partir, j’avais envie de rendre hommage à notre quartier, où nous avons vécu presque six ans. J’aurai toujours une tendresse particulière pour lui car c’est le lieu de la toute petite enfance de notre petite biche. Nous avons vraiment été bien entourés par notre nounou, l’ensemble de nos voisins et les gardiens de notre résidence HLM. C’est la première fois que nous restions aussi longtemps dans un quartier de Paris.

Je vous recommande les logements RIVP à Paris pour les soins apportés aux logements, le sérieux de leur personnel et la qualité du voisinage : la mixité sociale existe toujours !

Je vous propose donc une galerie photos de mes dix coins favoris du 20eme arrondissement :

La vue depuis ma cuisine vers les Mercuriales à Bagnolet.

Pendant les deux confinements, j’ai eu tout le loisir d’en admirer la vue. J’ai bien aimé cette fenêtre vers l’horizon avec la beauté des arbres au printemps et en automne. On se croyait un peu à New-York. Ma petite cuisine me manquera !

La vue depuis le square Séverine

Un square en hauteur et peu bruyant malgré la proximité du périphérique. Chapeau bas à la mairie du 20eme arrondissement pour tous ses parcs et jardins bien entretenus malgré les rats inévitables à Paris. C’était notre spot tous les week-ends jusqu’à la fermeture du parc et j’aimais voir les couchers de soleil du dimanche soir sur les maisons de La campagne à Paris.

La campagne à Paris.

En écrivant cet article, j’ai découvert que c’est un pasteur protestant Sully Lombard qui a crée cet espace pavillonnaire vers 1907 pour loger les foyers les plus modestes, face à la crise du logement. Il se trouve que c’était le pasteur de l’église protestante de Belleville (mon église !) Face à la Grande guerre et à la crise économique qui suivit la première guerre mondiale, les premières maisons ont été construites vers 1926. Ce sont des maisons qui valent aujourd’hui un million d’euros en moyenne ! Les temps changent.

Droits réservés. Un jour de plus à Paris

C’est un très beau lotissement de maisons en meulière qui tranchent avec les immeubles années 1930 du quartier. Stéphane Plaza y a tourné le générique de l’émission Maison à vendre sur M6 si vous y faites attention. Un havre de paix où les promeneurs du quartier viennent le dimanche arpenter les pavés des allées.

Le square Debrousse, rue de Bagnolet

De loin, mon parc favori pour la beauté de ses arbres en automne et sa fontaine tellement reposante pour l’esprit en ces temps difficiles. Ce square me manquera énormément pour tous les bons souvenirs là-bas : les parties de molky avec nos copains, les premières descentes de ma fille, les anniversaires des enfants qui débordent sur les pelouses…

La statue d’Edith Piaf sur sa place attitrée rue Belgrand, Paris 20eme avec une couverture de survie après la Nuit solidaire

La statue d’Edith Piaf sur sa place

Contrairement à sa légende, Edith n’est pas née sur un trottoir de la rue de Belleville mais bien comme tout le monde à l’hôpital Tenon. J’aime énormément la sculpture publique et cette statue est très réussie. C’est une place très sympathique du quartier.

La traverse de Charonne entre Porte de Vincennes et Gambetta

Cette petite navette m’a vraiment arrangée la vie pendant les fameuses grèves de transport de décembre 2019. Elle m’a épargné du stress et trois kilomètres à pied au pas de course pour aller récupérer ma fille le soir. Je l’appelle la Batmobile parce qu’elle va assez vite n’empêche. C’est le moyen privilégié par les personnes âgées pour se déplacer dans le quartier. Alors s’il vous plait la mairie, sauvegardez cette traverse vraiment utile !

La frise du MK2 Gambetta et son parc tout proche

Je ne suis pas très fan de la place Gambetta car sa rénovation est un vrai raté, c’est bruyant et embouteillé. Heureusement, la mairie du 20eme et son architecture lui sauve la mise. J’aime beaucoup son petit cinéma MK2, pas encore trop cher et sa frise Art déco si originale.

J’aime bien les serres du parc à proximité de l’hôpital Tenon. Mais c’est un lieu à fuir car beaucoup trop bruyant.

Le restaurant Au fond du jardin, rue Pelleport

Notre lieu de sociabilités favori. Nous allons vraiment regretter cette chouette terrasse urbaine où nous avons vécu pleins de bons moments avec nos amis. Les pizzas valent le détour, le personnel est sympathique. Nous y avons fêté le premier anniversaire de notre fille. Un souvenir inoubliable.

Le parc Martin Nadaud

J’aime beaucoup ce square en hauteur avec une belle vue sur le cimetière du Père Lachaise mais il est malheureusement trop petit pour tous les enfants du quartier. Le 20eme arrondissement est le plus peuplé de Paris ! Tout près, je vous recommande la bibliothèque Sorbier et La Bellevilloise. Plus loin, c’est Ménilmontant, un quartier aussi sympathique mais ce n’est plus chez nous déjà !

Le street art avec la devise de la ville de Paris, rue Belgrand

C’est un petit carreau de faïence contre un mur, pas facile à repérer. Je l’aime bien pour sa devise « Fluctuat nec mergitur » : « Il est battu par les flots mais ne sombre pas ».

Cette devise a été affichée en très grand sur la place de la République après les attentats de 2015. Elle a du sens pour moi.

Quitter notre quartier n’est pas une démarche évidente. Mais cet article qui fleure bon la nostalgie m’aide à passer ce cap. Il était important de parler de la porte de Bagnolet dans mon blog.

En 2021, je vous parlerai de tous les trésors du Val de Marne : Vincennes avec son zoo et son centre-ville si sympathique, les bords de Marne et ses guinguettes, les balades d’architecture pour moi et aussi de décoration intérieure car nous avons trouvé un appartement qui nous plaît. C’est un beau challenge motivant !

Retrouvez ici mon article sur les maisons en meulière du Val de Marne, notre première ballade dé confinée en mai !

Paris

Bénévole d’un jour aux Soupes de Belleville, le coeur des relations humaines

Pendant ce second confinement, j’avais plus de temps personnel pour aider à une œuvre sociale. Informée de cette chouette initiative par la newsletter de mon église et son compte Instagram vivant et sympathique, j’ai rejoint cette aventure humaine pour un jour.

Je vais bientôt reprendre mon travail mais j’ai bien envie de retourner aider tellement j’ai été encouragée par l’ambiance fraternelle de l’endroit.

Cette initiative solidaire est née de la collaboration entre un pasteur, un restaurateur et un poète. Les soupes sont préparées dans les locaux de l’église protestante-unie de Belleville en collaboration avec le cabaret Culture rapide et le restaurant Les bols d’Antoine.

La Mission évangélique envers les sans-logis est aussi partenaire de cette opération. Vous pouvez la soutenir en participant à la cagnotte solidaire ici. La Mission évangélique envers les sans-logis a servi cette année près de 40 000 repas.

Copyright Philippe Labrosse

J’arrive sur la place Fréhel, il y a explication un peu musclée inévitable sur le port du masque de la part du propriétaire de la terrasse qui accueille Les soupes de Belleville. Ce sera la seule petite tension vite oubliée de la journée. Les gens sont très coopératifs dans le port du masque et du gel hydroalcoolique sur les mains.

C’est ma première tâche de la journée : sensibilisation aux gestes barrières obligatoires. Même avec tous ces inconvénients de la distanciation sociale : la solidarité, la reconnaissance, les remerciements surpassent tout et ça fait un bien fou !

J’ai dû parler avec une quarantaine de personnes du quartier, tous milieux sociaux confondus. Ce n’est pas la soupe populaire de l’Armée du Salut ou les Restos du cœur (tellement indispensables).

Il y a eu une vraie mixité sociale parmi les 120 personnes à qui nous avons servi une soupe : deux policières de la mairie, des jeunes actifs du quartier, des sans-abris ou des personnes précaires.

Cela serait mesquin de raisonner comme des rats à se dire, il est gonflé lui de venir se servir gratuitement alors qu’il a les moyens. C’est même contre-productif car les gens qui ont vraiment besoin de manger sautent le pas en se fondant dans la masse. L’anonymat a du bon.

Certains avaient besoin de parler comme ce monsieur de 76 ans qui m’a dit qu’il touchait une retraite de 1000€ et payait un loyer de 800 € ou encore cette dame qui racontait qu’elle ne voulait pas aller aux Restos du cœur à cause des bagarres. D’autres en partant, ont lâché le gros mot : en confiant « avoir honte » de ne pas s’en sortir.

Je me suis vraiment sentie honorée par ces gens soucieux mais d’une politesse et d’une reconnaissance incroyable. Même quand ils avaient peu sur le dos et pas grand chose de plus dans le ventre, j’ai été touchée par leurs remerciements en partant. Moi aussi, j’ai mangé sur la place avec ces soupes vraiment trop bonnes.

Cela m’a réconciliée avec la soupe. J’ai passé quatre heures dehors, j’ai mangé sur un petit muret en béton et je peux dire que passer une demi-journée dehors en hiver c’est du sport ! Total respect à ceux qui sont dans la rue depuis des années.

C’est important pour le moral que ces soupes soient préparées par des restaurateurs. On se sent tous privilégiés et vraiment c’était très nutritifs. Cela me donne bien envie de me rendre dans le restaurant Les bols d’Antoine dès que ça sera possible. Cette excellente soupe a réunit des gens qui ne se rencontreraient jamais en temps normal autour d’un moment réconfortant, une sorte de communion pour cette année vraiment difficile pour tous et toutes.

Logo de Benoit Jeay

Je devais aider en tant que brigade volante c’est à dire faire des maraudes, coller des affiches, recueillir des denrées dans le quartier. L’organisation de la journée en a décidé autrement mais c’était aussi bien. J’ai aidé une équipe de cinq bénévoles : quatre femmes de mon âge et un référent très sympa, ancien restaurateur.

Nous avons dans l’ensemble du même âge, habitons dans le même coin un peu bobo du 20eme arrondissement et pourtant, nous sommes tous fragilisés par l’inquiétude pour nos emplois alors que l’an dernier, ces préoccupations nous passaient au dessus de la tête. Ces bénévoles formidables m’ont tous confié la même chose : la difficulté de se sentir inactifs chez eux alors que ce sont tous des Parisiens bien occupés le restant de l’année.

J’ai aidé à l’accueil des gens entre midi et 15heures 30. Ma journée s’est terminée par le balayage de la place (qu’est ce qu’on pollue même en faisant attention) et par la plonge de deux énormes marmites de soupe dans la cuisine du temple. Cela m’a rappelé mes jobs d’été sur le plateau ardéchois.

Mon église locale me manque beaucoup. Je suis ravie de m’être saisie de cette opportunité autorisée de m’y rendre pour faire une bonne action dans le quartier.

En rentrant, je me suis offert une bonne gaufre liégeoise au bar Le bariolé, rue Mélingue. Cette journée a été la meilleure de ce re confinement qui prend bientôt fin pour moi. Je me sens à la fois heureuse d’avoir été utile mais aussi soucieuse de la précarité dans notre pays en entendant toutes ces histoires de vie.

Paris

Le premier w-e déconfiné, je file voir l’exposition Chanel au palais Galliera

Vendredi 6 novembre, je devais visiter avec Alix (l’élégance montreuilloise faite femme, je le redis) l’exposition Gabrielle Chanel, un manifeste de mode au Palais Galliera. Emmanuel Macron en a décidé autrement le 29 octobre dernier alors nous obéissons.

Cela me laisse du temps pour éplucher le dossier de presse de cette exposition majeure qui marque la réouverture du palais Galliera.

Mais si ! vous connaissez cet endroit vu dans une scène du Diable s’habille en Prada. Il y a un chouette petit jardin public devant et une superbe vue sur la Tour Eiffel, de quoi épater Emily in Paris… J’y allais déjeuner le midi quand j’étais stagiaire chez l’éditeur d’art de luxe Citadelles et Mazenod (un super souvenir de ma vingtaine).

Droits réservés Le journal du luxe

C’était l’exposition phare de la rentrée, je vais scruter sa réouverture régulièrement. Je dois une grande partie de ma culture générale à ma mère : elle aime Klimt, les impressionnistes, Coco Chanel… Quand j’étais petite, j’avais bien envie de lui piquer son rouge à lèvres avec le monogramme CC qui me faisait de l’ oeil…

Gabrielle Chanel, c’est une orpheline partie de rien qui a monté un empire de la mode et du luxe grâce à ses idées géniales. Un peu comme Helena Rubinstein, la petite Polonaise devenue magnat des cosmétiques dans les années 1920 entre trois continents. Toutes les deux sont un peu mythomanes pour réécrire leur histoire personnelle comme cela les arrange.

Mais elles sont la preuve que même malgré les carcans et les embûches misogynes, des femmes ont réussi à entreprendre seules dans le monde des affaires au 20eme siècle.

Une marque mythique incarnée par sa fondatrice, la biographie d’une irrégulière.

Depuis que j’ai lu la biographie La splendeur des De Brunhoff, c’est peu dire que pour moi l’étoile de Coco a sérieusement pâli compte tenu son comportement inacceptable, collaborationniste et antisémite pendant l’Occupation. Mais j’admire la capacité de rebond de la couturière à relancer son entreprise en 1954 à plus de soixante-dix ans en réaction au New look de Christian Dior.

D’ailleurs, c’est tout le propos de cette exposition Gabrielle Chanel, manifeste de mode. On s’éloigne un peu de la femme en privé pour célébrer la créatrice géniale et ses innovations. J’en retiendrai trois dans cet article :

– le tailleur en tweed

– le sac matelassé 2.55

– le parfum Chanel numéro 5.

On reconnaît entre mille cette petite bouteille de parfum, géniale par son minimalisme, inspirée par une flasque de vodka d’un officier russe. C’est le parfum le plus vendu au monde. J’adore la scène tellement drôle des Visiteurs où les deux Moyen-âgeux renversent la bouteille entière de Chanel numéro 5 dans leur bain… C’est un signe extérieur de richesse de la bourgeoisie au niveau international…

Son succès vient du fort contraste entre la simplicité très épurée du contenant et le contenu qui envoie du lourd : plus de 80 composants dont le fameux ylang-ylang des jardins de Grasse et la rose de mai par exemple. Un petit spray de Chanel numéro 5 associé à un de ses tailleurs fétiches, vous pouvez partir conquérir le monde !

Cette veste de tailleur est de loin ma pièce de mode favorite. J’ai trouvé dans ma boutique favorite Quai 71 dans le Marais, une petite veste de la marque Osley d’inspiration Chanel qui m’a apporté grâce et standing dans bien des vernissages de salons du livre (trois au compteur max !).

Pour rien au monde je ne m’en séparerait, je compte même la léguer à ma petite fille. Une pièce de mode à la fois très simple dans sa forme et sophistiquée : les poches, les boutons de manchettes. Avec une veste Chanel, vous ferez bourgeoise sans doute mais ça ne sera jamais « mémérisant » comme dirait Christina Cordula. La magie de Chanel c’est d’habiller avec grâce les femmes de tous les âges.

D’ailleurs, les petites jeunes comme les petites pourries gâtées de Gossip Girl ou l’actrice de talent Lily-Rose Depp plébiscitent le sac matelassé Chanel 2.55 en cuir avec la petite chaînette dorée. J’en suis pas fan personnellement mais je comprend qu’il soit intemporel…

Voila, j’espère vous avoir donné envie d’aller voir cette exposition importante dès sa réouverture si elle a lieu : l’exposition devait durer du 1er octobre au 14 mars 2021. Elle présente un parcours en dix chapitres avec plus de 350 pièces venues du monde entier.

Cette exposition m’intéresse tout particulièrement car elle appelle à des souvenirs, des références culturelles qui nous font du bien en cette période incertaine où tous nos repères vacillent. Gabrielle Chanel c’est un exemple de réussite à la française malgré deux guerres mondiales et une enfance tout en bas de l’échelle sociale. Tout est possible !

Chanel contribue au rayonnement de la culture française dans le monde entier : le tailleur rose de Jackie Kennedy un jour tragique est devenu un vêtement iconique. Depuis plus d’un siècle, il y a une guéguerre entre les couturiers français et américains dont Chanel a remporté le trophée de nombreuses fois.

Peut- être même que la prochaine première dame américaine, la fameuse Flotus sera habillée par Chanel en janvier prochain ? Le style preppy de Melania Trump en Ralph Lauren c’était sympa mais il manque une petite touche de sophistication…

Retrouvez ici mes meilleurs articles autour de la mode et les expositions à Paris :

– La success story d’Helena Rubinstein racontée par Michèle Fitoussi

– La biographie d’une famille flamboyante du 20eme siècle : La splendeur des De Brunhoff

– Une exposition sur l’Exode parisien en 1940

Lifestyle·Paris

Quand la fragilité devient une force

Dans ce blog, je vous parle souvent d’un coffee-shop qui me plaît beaucoup à Paris : le café Joyeux. Ce café emploie exclusivement des serveurs et des cuisiniers porteurs de trisomie 21 ou de handicaps mentaux.

Ils sont encadrés par des managers au grand cœur, j’aurai bien aimé en avoir des aussi gentils quand je travaillais dans une enseigne de restauration rapide atroce humainement. Elle a disparu de la situation et je ne vais pas m’en plaindre.

Cette entreprise inclusive a la faveur d’un grand nombre de médias nationaux comme Paris-Match, un reportage de 13h15 le samedi sur France 2… J’ai vraiment été touchée par le témoignage de Charlotte, une équipière embauchée au café Joyeux des Champs-Elysées.

Lors de son entretien d’embauche filmé par une équipe de télévision, elle racontait au fondateur Yann et à son équipe ses déboires professionnels passés avec un cri du coeur, « je veux faire un travail qui compte dans ce monde« .

Je vous encourage à fréquenter ce café où l’on se sent bien car on est accueilli comme des rois, sans pression ni mauvaise humeur. Il y a une bien meilleure ambiance qu’à Starbucks Opéra ou dans les autres Cojean et snacks rapido où l’on se fait bien pigeonner le porte-monnaie. Chez Joyeux, tout est bon, bien décoré et on passe un chouette moment.

Pour ceux qui ne seraient pas très à l’aise avec le handicap, détendez-vous ! On ne vient pas au café Joyeux par charité même si on contribue à l’emploi de personnes bien marginalisées sur le marché du travail et ça c’est trop chouette. Quand on voit la beauté de leur café sur la plus belle avenue du monde, on se dit que c’est des petits veinards de travailler dans un si bel endroit avant tout.

J’en viens au plus important : au café Joyeux, on fait des rencontres marquantes. C’est le lieu où les familles aidantes et les associations se retrouvent. Avant d’attendre un enfant, j’ai observé un jour au café Joyeux Opéra la joie d’un jeune garçon de 14 ans , porteur de trisomie 21. Il dansait de tout son cœur sur Beyoncé et il faisait vraiment plaisir à voir pour sa joie de vivre.

Ce petit moment volé m’a bien accompagnée quand j’ai claqué la porte d’un gynécologue âgé mais sacrément maladroit qui me pressait de faire toute une batterie d’examens pour « dépister les enfants mongoliens » (sic)

Alors, j’ai eu envie de lire le superbe récit de vie de la maman de Marcel écrit par Carole Deschamps : L’extraordinaire Marcel, édité par Flammarion.

Carole et son mari Sylvain se sont aperçus à la naissance du handicap de leur petit garçon. Ils n’ont pas baissé les bras grâce à l’amour et le soutien de leur famille et de leurs amis très attentionnés et précautionneux.

J’ai beaucoup aimé le ton de ce livre et la sincérité avec laquelle cette mère raconte comment cette embûche a transformé sa vie en bien ! Elle raconte la batterie de rendez-vous médicaux hebdomadaires pour Marcel mais aussi en quoi ses deux fils émerveillent sa vie.

C’est un livre très complet et bien écrit. Il s’adresse aux parents sur qui l’armoire vient de tomber dessus et je pense qu’il leur apportera un puissant réconfort et de précieux conseils pratiques pour le suivi médical et administratif de leur enfant… extraordinaire.

Le lectorat de ce livre c’est les nouveaux parents comme moi ou les professionnels de santé dans le domaine de la petite enfance. Il faut avoir passé l’épreuve du feu de l’accouchement qu’on soit le père ou la mère pour comprendre les montagnes émotionnelles que ces parents ont pu ressentir.

Ce livre m’a fait réfléchir sur la médiatisation des enfants trisomiques car j’avais des idées reçues. Je trouve que Carole Deschamps est une femme talentueuse qui a bien compris comment marchent les réseaux sociaux. Elle a trouvé le bon équilibre pour exposer Marcel tout en le protégeant.

Et surtout, j’ai compris que les réseaux sociaux servent de véritable bouée de sauvetage pour que ces parents d’enfants trisomiques se soutiennent et s’entraident dans ce casse-tête administratif que représente la scolarisation de leurs enfants. Elle rappelle pour clôturer le livre que l’éducation est un droit obligatoire à partir de 3 ans.

« Marcel, je l’aime, il est beau, j’ai envie de le montrer à tout le monde !  »

Carole Deschamps

C’est à travers les réseaux sociaux que j’ai découvert cet été le cri du cœur déchirant d’une famille aidante. On a refusé l’accès à leur petite fille dans un club de loisirs sur leur lieu de vacances parce que c’était trop compliqué pour les moniteurs de s’occuper d’une grande fille en couches.

La maman avait envoyé des emails bien avant leur arrivée pour expliquer l’importance de sa demande. On ne peut pas en vouloir à ces animateurs de loisirs d’avoir respecté les eux fermés les règlements en cette période sanitaire bien compliquée. Mais les règlements ne prennent pas en compte la fatigue physique, la charge mentale de ces familles aidantes à longueur d’année.

On a refusé à ces parents le droit de souffler et de sortir du rejet le temps des vacances. Notre société est bien handicapée de ses lourdeurs administratives.

C’est grâce à des émissions comme La maison des maternelles ou Ça commence aujourd’hui qu’il y a une meilleure prise de conscience collective du quotidien de ces familles. Je trouve ça génial que le petit Marcel ait posé pour une campagne publicitaire Petit Bateau, bravo à ces marques pour enfants qui ont fait preuve d’intelligence !

Je trouve que les campagnes publicitaires, les émissions de télévision ou encore les embauches dans les cafés Joyeux contribuent aussi à rassurer l’opinion publique en montrant que les personnes handicapées ne sont pas des extraterrestres non plus.

Bonne nouvelle, l’ostracisme envers les personnes trisomiques ou autistes a fait son temps ! Bon vent !

Je vous recommande une excellente BD écrit par un papa qui a découvert le handicap de sa petite fille à la naissance : J’ai écrit un article Mongolien toi même !

Paris

Le click and collect ou le nouveau commerce moderne.

Depuis plus de trois ans, je travaille dans une librairie protestante, la librairie 7ici, qui compte un site de vente en ligne. Chaque matin, pendant une heure, je référence les nouveaux livres pour un référencement de choc sur Google ! J’aime beaucoup cet aspect de mon métier de libraire.

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Droits réservés Brigitte Lannaud Levy

Cela me permet de voir passer l’ensemble des nouveautés et des rééditions et ainsi j’améliore mes conseils de lectures aux clients. Aussi, j’apprécie de fouiller sur les sites des éditeurs pour y trouver des extraits du livre, des interviews d’auteurs et ainsi enrichir nos fiches produits pour guider au mieux nos clients.

Cela faisait longtemps que j’avais envie de vous donner un petit aperçu de mon travail de libraire dans ce blog (je ne sais pas si j’aurai envie de faire un autre métier…). C’est l’achat d’une paire de chaussures pour bébé qui m’a décidée à le faire ! Je m’explique ….

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Samedi, j’ai téléphoné à un commerçant courageux qui prend les commandes par téléphone pour dépanner ses clients et sauver son magasin pendant cette pandémie. Il m’a envoyé les photographies des modèles de chaussures, et on a pris rendez-vous pour l’après-midi même pour les essayer sur le pas de la porte et les payer. Toute ma sympathie à la boutique A pieds joints à Gambetta qui est sur le pont avec toutes ses armes : page Facebook, compte Instagram… pour ne pas se faire oublier et ça marche. Trois clients pendant la demie-heure où nous attendions, distance de sécurité oblige, et autant de livraisons dans le quartier à vélo….

Libraires, fleuristes, coiffeurs, restaurateurs, cafetiers, cinémas… nous sommes tous dans le même bateau et nous avons besoin de vous ! Je n’aime pas juger les pratiques de consommation de ma famille ou de mes amis même si cela me hérisse les oreilles quand j’entends parler d’Amazon.

Moi même, j’ai acheté chez eux des produits longs à trouver dans le commerce traditionnel et leur rapidité m’épate aussi (elle semble se jouer de toutes règles du droit du travail aussi) . Mais aujourd’hui, la donne a changé ! Des milliers d’emplois sont en jeu, la sixième économie mondiale (est-ce encore le cas?) vacille et il est temps de la soutenir. Je me suis reconnue avec ces commerçants quand j’étais sur le pas de la boutique de chaussures.

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Vos commerçants de proximité se décarcassent pour vous servir au mieux, parfois plus vite qu’Amazon qui peut vous faire perdre deux semaines car ils ne connaissent pas les petits fournisseurs spécialisés. Une belle façade de marketplace avec beaucoup de référencement, c’est de la poudre aux yeux ! Un libraire est bien meilleur qu’un algorithme pour vous conseiller au mieux, trouver un titre de substitution rapidement, réparer une erreur technique du site parce qu’il est plus intelligent !

Si vous préférez commander en ligne, il y a une multitude de commerces indépendants français qui vous proposeront ce service avec rapidité, savoir-faire et humanité. Ce n’est pas une machine qui comprend comment se décarcasser pour que la personne âgée reçoive son livre en Ephad ou arriver à l’heure pour l’anniversaire du petit dernier.

Cet article est volontairement dénué de toutes nuances et adopte un total parti-pris, il ne cite aucuns chiffres sérieux, ni statistiques mais il fait appel à une bonne vieille ficelle du commerce qui marche depuis la nuit des temps : le lien social !

Tout le mois de mai, retrouvez vos commerçants, entre l’absence de frais de port et le temps que les fournisseurs ré ouvrent et que vous soyez livrés, vous serez gagnants !

Paris

De Funès, le meilleur remède contre la sinistrose

Cette exposition de la Cinémathèque consacrée à Louis de Funès, je l’attends de longue date. Elle avait fait polémique quand elle avait été annoncée et j’avais vraiment trouvé ça snob !

Déclarer que Louis de Funès était bien trop populaire pour la Cinémathèque française est une ânerie monumentale. Cela me rappelle le dédain de l’Académie des Césars pour les comédies qui, en plus de remplir les caisses, divertissent et réjouissent les spectateurs. On en a marre des propos rabat-joie de l’intelligentsia parisienne ! Place au rire !

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Louis de Funès est le grand gagnant de ce confinement, quarante ans après sa mort. Les chaînes de télévision le programment à fond pour permettre à ceux qui dépriment d’oublier pendant 90 minutes l’épidémie.

Si je ne le connaissais pas par cœur, j’aurais pu me laisser tenter de regarder Les aventures de Rabbi Jacob ce mardi à 14 heures sur France 2.

Dans cet article, je vous explique en quoi cette exposition est une bonne aubaine pour oublier très vite cette crise sanitaire quand sonnera l’heure bénie du déconfinement.

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Droits réservés Qhuit

Pour moi, comme Goscinny et Uderzo qui ont inventé le mythe Astérix, je considère Louis de Funès comme un trésor national de notre patrimoine culturel. J’emprunte d’ailleurs cette analyse très pertinente au rédacteur du dossier de presse de l’exposition qui a réalisé un travail exceptionnel.

Dans cette exposition, vous retrouverez de nombreux objets, des affiches de films à l’étranger, des maquettes de la Folie des grandeurs. Je me tiens encore les côtes d’avoir tellement ri de ce déguisement que porte le méchant Don Salluste en dame espagnole des Temps modernes.

Cette exposition ne met pas seulement de Funès à l’honneur, elle montre avec brio la qualité du travail de réalisation de Gérard Oury, l’un de mes réalisateurs favoris. Vladimir Cosma, Bourvil. Cela me donne bien envie de lire quelques biographies comme  celle du compositeur des musiques des films Vladimir Cosma, celle de Bourvil ou encore le livre Gérard Oury, mon père L’as des as de Danielle Thompson, éditions La Martinière, , 

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Ces deux génies du cinéma français ont connu une popularité transgénérationnelle dingue, même héréditaire puisque la fille de Gérard Oury, Danielle Thompson, scénariste de bon nombre de ses films a continué sur sa lancée : scénariste de La boum et réalisatrice hors-pair.

La rédaction de cette article me rend prolixe, tant mes souvenirs personnels fusent dans tous les sens. Les films de De Funès c’était notre récompense des jours fériés en mai avec mon frère. L’autorisation de se coucher tard pour se bidonner en famille devant une bonne comédie.

Même si on les connaît par cœur, on les reprogramme et on les regarde encore et encore. Les comédies de Gérard Oury et De Funès sont construites sur la force du gag.

Je connais par cœur la scène d’ouverture de La grande vadrouille quand Bourvil, peintre en bâtiment arrose de peinture un général nazi sans le vouloir. J’aime la chorégraphie de Rabbi Jacob, reprise par Valérie Lemercier aux Césars 2007 en hommage à Gérard Oury.

Je me souviens sans problème de la fameuse scène de poursuite dans un usine de plastique vert dans Les aventures de Rabbi Jacob. Le film L’aile ou la cuisse m’a sensibilisée de manière très efficace aux pièges de la malbouffe. Ce film, on l’a vu et revu avec ma maman et la scène d’usine où les poulets sont peints au pistolet m’avait marquée. Décidément, les comédies françaises des années 1960 se passaient souvent dans les usines…

Il faut dire qu’elles plaisent autant aux gens car elles montraient rapidement les évolutions économiques, sociales et culturelles du pays : l’urbanisation et l’industrialisation, l’évolution des mœurs, les conflits générationnels… Par ailleurs, elles ont aussi contribué à réconcilier le peuple français avec son Histoire, en traitant de l’Occupation avec légèreté en 1966.

Notons que les meilleures performances au box office du cinéma français ont été réalisées par des comédies : La grande vadrouille, Bienvenue chez les ch’tis, Intouchables… Je vous invite à assister aux conférences autour de cette exposition à la Cinémathèque, elles sont d’une grande richesse intellectuelle et culturelle.

On se rend  alors compte à quel point la comédie est un genre cinématographique très exigeant. A travers son dossier de presse, j’ai découvert toute une filiation de l’humour français révélée dans cette exposition.

Les héritiers directs de Louis de Funès et Gérard Oury furent bien évidemment la bande du Splendid avec Papy fait de la résistance, Les Bronzés… Mais Louis de Funès a aussi inspiré toute une génération de comiques de tous horizons : Jim Carrey, Alain Chabat, Dany Boon…

Et vous quels sont vos films favoris de Louis de Funès et Gérard Oury?

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qu'est ce qu'on a