La Bébel mania ou cette nostalgie de « la France qui allait bien dans les années 1970 »

L’expression « La France qui allait bien » n’est pas de moi. Elle titrait un article du Figaro pour rendre hommage à Jean-Paul Belmondo mais elle m’a inspiré un article.

Pochoir de C215

Je connaissais très peu l’homme ainsi que sa filmographie pourtant l’hommage national qui lui a été rendu aux Invalides m’a énormément plu. Je suis née à la fin des années 1980 et j’ai davantage vu les multiples rediffusions des comédies de Louis de Funès ou les films de Sophie Marceau en famille.

C’est plus tard quand j’ai eu vingt ans, quand je suis venue faire mes études à Paris que je l’ai vraiment découvert. J’ai suivi un cours de cinéma de la Ville de Paris vraiment génial à l’Ecole du Louvre (c’était gratuit en plus). Ce cours présentait ses meilleurs films comme A bout de souffle, Peur sur la ville avec Paris en tête d’affiche.

Je me souviens d’une super soirée entre copines au foyer La Vigie où on avait regardé A bout de souffle (en noir et blanc, c’est dire). Je ne suis pas une inconditionnelle de Godard et la Nouvelle vague mais j’avais bien aimé. Jean-Paul Belmondo était un pilier du cinéma français avec Claude Brasseur, Jean Rochefort, Jean-Pierre Marielle…

L’hommage que l’académie des Césars lui avait rendu en 2017 m’avait beaucoup impressionnée.

Handicapé sérieusement dans son élocution à cause d’un AVC foudroyant il y a une vingtaine d’années, Jean-Paul Belmondo avait livré un très beau discours où il rendait hommage à ses parents d’une manière très jolie.

Son père, Paul Belmondo fut un grand sculpteur classique et son fils s’est battu pour l’ouverture d’un musée dédié à son œuvre en 2010 à Boulogne-Billancourt.

Entre-temps, j’ai découvert le jeu d’acteur de son petit-fils Victor dans le film Envole-moi de Christophe Barratier. C’est mon coup de cœur cinéma de 2021, le film qui m’a décidé de retourner dans les salles obscures à leur réouverture. J’ai trouvé cela très fin de jouer un fils à papa totalement oisif à qui on va confier de grandes responsabilités pour apprendre la vie.

Je lui souhaite de vivre un deuil serein à l’abri des magazines people et qu’on évite de chercher sans cesse la comparaison avec son grand-père. Il y a des héritages artistiques bien difficiles à porter.

La famille Belmondo ne manque pas d’argent mais j’aime beaucoup la simplicité, l’unité et l’authenticité qu’ils dégagent. On ne peut s’empêcher de comparer avec les obsèques de Johnny Hallyday qui étaient aussi très réussies avec l’hommage blues de ses musiciens dans l’église de la Madeleine.

C’est actuellement la grande mode des hommages nationaux à Jean d’Ormesson, Charles Aznavour, Jacques Chirac ou encore le gendarme ultra courageux Arnaud Beltrame aux Invalides. C’était très émouvant de voir ces anonymes sur les pelouses de l’esplanade qui pleuraient l’acteur avec lequel ils avaient grandi.

J’ai regardé au moins quatre fois le long extrait qui clôture la cérémonie avec la bande originale du film Le professionnel. Il s’agit du thème Chi mai composé par Ennio Morricone en 19 et joué par l’orchestre de la Garde républicaine sous les applaudissements de 700 personnes, anonymes et stars de cinéma réunies pour un au revoir profane tout en grâce et en simplicité.

Cela avait plus de grâce que la pub Royal Canin. Je connais une grande clarinettiste de la Garde républicaine et on a beaucoup de chance d’avoir un tel orchestre en France.

Le cinéma actuel manque de grandes musiques de films comme celles d’Ennio Morricone ou de Vladimir Cosma avec des thèmes qui donnent des frissons. Ces hommages nationaux sont bien plus solennels et forts que le moment nécrologie des Césars, une cérémonie qui me déplait de plus en plus.

Du côté de la télévision, on trouve de belles émissions comme La boite à secrets animé par Faustine Bollaert sur France 3. Elle réunit des célébrités à qui on fait de belles surprises : les gens qu’ils aiment viennent pousser la chansonnette et les émotions sont au rendez-vous. On les célèbre…de leur vivant !