Profiter au maximum de ses vacances grâce aux différences de standards : Bulgarie saison 9

C’est récurrent dans ce blog : en août, il se cale à l’heure bulgare, patrie de mon cher époux. C’est la 9eme année consécutive que je l’accompagne en vacances dans son pays.

J’ai besoin de cette pause estivale, partir en vacances à l’étranger pour mieux retrouver mon pays à la rentrée. J’aime partir dans ce pays d’Europe en particulier car nous sommes attendus par notre famille et nos amis qui nous aiment.

Pays membre de l’Union européenne depuis 2007, il est prévu que la Bulgarie entre dans la zone euro dans deux ans : adieu la lev !

Cette année, j’ai été bien agacée par les hausses de prix injustifiées pour tout et pour rien en France (3€ en moyenne le moindre soda vendu à emporter en boulangeries ou en gares). Alors pour l’été , nous avons voulu donner du lest à notre porte-monnaie de petits écureuils épargnants en nous faisant plaisir à travers nos loisirs.

Rien de bien fou-fou mais sacrément agréable de profiter un peu de la vie après ces mois de demi-confinement cet hiver. Standard de vie, le mot est moche mais il veut tout dire. En Bulgarie, un euro équivaut à deux levas. Nous avons bien profité des transats au bord d’une piscine d’hôtel : 8€ pour deux pour la journée, 0,40 centimes d’euros pour boire une boisson gazeuse bien chimique à la violette ou à la cerise dans le jardin maritime de Bourgas.

A Sozopol, on profite pleinement des bouées et des bananes tirées par un jet-ski pour 5€ pendant 25 minutes alors que ça coute en moyenne 25 euros en France.

Je vous recommande à Bourgas la chaîne de restaurants Happy si vous voulez manger plus mainstream que la cuisine locale : shopska salad, tarator et banitsa… Ils proposent des burgers, des tacos et de très bons sushis au fromage Philadelphia. Nous avons très bien mangé pour 30 euros à deux, le restaurant est spacieux et le personnel très agréable. Nous avons testé le restaurant à coté du jardin maritime.

Pour le petit-déjeuner, sachez que les Bulgares mangent salé. J’aime beaucoup les banitsas, ces feuilletés avec de la feta locale : le sirene très salé, à midi après la plage. Mais au bout d’une dizaine de jours, l’appel du croissant le matin se fait entendre.

L’hospitalité aux touristes est le grand atout de la Bulgarie. Leurs voisins roumains en vacances en Bulgarie le reconnaissent volontiers même s’ils se chambrent comme les Français et les Belges ici. A Sofia en allant prendre l’avion, nous avons dormi dans des chambres très confortables avec grand lit et salle de bain king size, piscine extérieure pour 40 euros la nuit.

Après avoir réussi à éviter les hôtels premier prix pendant une dizaine d’années, dur fut notre retour en France. Dormir à trois personnes dont une petite fille dans 10 mètres carrés, salle de bain comprise pour 40€ me vaccine des hôtels français en général. C’est souvent rat pour le rapport qualité/ prix des prestations. Heureusement, le petit déjeuner était compris et nous avons été accueillis par un personnel aimable et accueillant.

Il faut dire que le réveil fut tonitruant puisque nous avons été réveillés par une alarme incendie à six heures du matin. En partant pour la gare SNCF de Beauvais, nous avons rencontré à l’arrêt de bus trois jeunes baroudeurs français qui partaient sur la côte Noire bulgare !

Sozopol, Bamboo beach. A éviter si vous n’aimez pas la musique d’ambiance assourdissante. On s’est vite barrés !

Voila, mes impressions sur l’été 2021. La pandémie ne nous aura pas empêché de partir en voyage voir notre famille. J’adresse toute ma reconnaissance au personnel de laboratoire qui a fournit un sacré effort pendant tout l’été pour nous fournir nos fameux tests PCR en un temps record.

Nous avons fait escale à Beauvais entre la gare SNCF et l’aéroport le temps d’un après-midi. Présenter un test PCR en terrasse pour boire un verre fut une expérience un peu étrange et déroutante. Puis, le soleil et la plage en Bulgarie nous ont aidé à tout oublier pour profiter un maximum.

Cette année, notre petite fille était débarrassée de ses douleurs dentaires la nuit et a bien mieux supporté les voyages en voiture. Ce fut donc beaucoup plus ressourçant pour nous. Je me suis découvert une véritable passion pour les étiquettes alimentaires et de boissons, tellement révélatrices de nos manières de vivre, de nos identités culturelles, des documents d’anthropologie….

Traverser l’Europe en une journée avec une mini voyageuse de 18 mois pour aller en Bulgarie.

Cela fait toujours son petit effet quand on le dit ! Bon on blague un peu comme le vol en avion ne dure que 2h40 mais douze heures de voyage porte à porte ça vous met sur les genoux.

On n’a pas du tout regretté d’avoir laissé la poussette canne à la maison, notre porte-bébé BabyBjörn nous a sauvé la mise une fois de plus à l’aéroport de Beauvais. J’ai ressenti une petite pointe de fierté maternelle en me disant que je m’étais vraiment bien débrouillée avec l’organisation des valises.

Pourtant, ces vacances ont commencé sur les chapeaux de roue. Vomito sur la route après une cinquantaine de kilomètres à peine, arrêt sur la bande d’arrêt d’urgence pour changer la petite biche des pieds à la tête.

Mais rien n’allait nous décourager : #vacances bien méritées.

On s’est réveillé tôt le matin au 10eme étage du Vitosha park hôtel de Sofia avec une vue superbe sur les montagnes depuis une terrasse à couper le souffle. Prix de la nuit : 44 € avec petit déjeuner inclus. Même s’il y a eu des couacs : pas le lit parapluie prévu, pas d’eau chaude dans les chambres et donc pas possible d’utiliser la piscine intérieure, j’ai bien aimé cet hôtel et son petit-déjeuner européen.

Ensuite, nous avons pris la voiture avec mon beau-père pour rejoindre la grand-mère de mon mari Dafina que nous voyons une fois par an, dans sa ville de Cherven Bryag. J’aime beaucoup son appartement vintage des années 1970 avec ses boiseries, ses tapis et surtout ses deux balcons traversants depuis le 7eme étage.

C’est une vraie carte postale de la vraie Bulgarie avec ses immeubles communistes en mauvais état mais qui m’impressionnent beaucoup. Au bord de la mer Noire, c’est beaucoup plus élaboré en termes d’infrastructures pour répondre aux attentes des touristes. Et moi depuis huit ans de voyages en famille là-bas, je ne suis plus tout à fait une touriste.

Cet article n’est donc pas un carnet de voyages comme les autres. J’avais envie de vous parler de la vie quotidienne des gens en Bulgarie. Visiter l’Europe de l’est ou l’Europe centrale (je n’ai vu que Budapest pour l’instant) est assez instructif pour comprendre l’Europe dans sa diversité. C’est ma passion depuis que j’ai étudié l’anthropologie sociale et culturelle de l’Europe à l’Ecole du Louvre avec le Mucem.

Je vais commencer par ce qui vous intéresse le plus : la cuisine bulgare. J’affectionne trois plats principaux en Bulgarie. Ils constituent mon alimentation de base en été car ils sont bien rafraîchissants et revigorants après la plage : le tarator, la shopska salad et les banitsa.

En Bulgarie, vous allez manger beaucoup de concombre et de sirene (feta bulgare excellente) en été. J’adore aller dans les petites épiceries de village pour regarder les rayons. Je vous recommande de manger une bonne banitsa en revenant de la plage vers midi, ça requinque ( l’équivalent du croissant au petit déjeuner mais il faut aimer entre nous).

Ensuite, j’aime beaucoup observer l’architecture soviétique de la grande époque des années 1970 et 1980 à Sofia et dans la partie ouest du pays. C’est pas forcément très beau dans le paysage mais c’est une expérience à faire pour comprendre comment vivent les gens dans une Europe bien différente de la mienne.

Dans la partie est, celle où je vais tous les étés en vacances, c’est totalement biaisé pour le tourisme. Les stations balnéaires telles que Sozopol, Nesebar, Pomorie et surtout Sunny Beach logent une grande partie de l’Europe de l’est en été. Il faut donc appâter les touristes avec les dernières infrastructures modernes.

Je vous recommande Sozopol, ma station balnéaire favorite pour ses vestiges anciens et ses loisirs très bon marché qui vous feront passer des vacances inoubliables avec vos enfants. La visite de la vieille ville en début de soirée est d’une beauté et d’un dépaysement génial.

Ses maisons en bois ne sont pas classées au patrimoine mondial de l’Unesco mais c’est tout comme. Je vous recommande l’ hôtel Villi Sozopol à la pointe de la vieille ville avec sa vue impressionnante et sa bonne cuisine.

C’est le lieu idéal pour se baigner avec des enfants : le tour de banane gonflable tirée par un jet-ski coûte 5 € l’aller retour de 30 minutes (impensable en France) et vous pouvez fréquenter la piscine d’un hôtel pour 4 € la journée si la mer est trop agitée (ce que nous avons fait avec délice !).

A travers la lecture de cet article, vous aurez sans doute compris que la différence de standards économiques entre la France et la Bulgarie saute aux yeux. J’ajouterai que les professionnels du tourisme en Bulgarie sont vraiment aux petits soins pour les touristes étrangers. Il faut juste ne pas se laisser berner par les chauffeurs de taxi à l’aéroport de Sofia et à Sozopol (mais c’est universel je crois). La plupart des Bulgares sont assez francophiles !

Alors davaï en Bulgarie, vous y serez très bien accueillis.

J’ai même poussé l’expérience sociologique d’aller chez le coiffeur dans le village de mes beaux-parents, avec mon interprète de mari obligatoirement. Pour l’équivalent de 4€ la coupe, nous avons économisé vingt euros chacun pour une coupe sans shampoing ni brushing mais tout à fait dans le coup.

Retrouvez mes précédents articles qui parlent de mon pays par alliance :

En août, Le bal littéraire des sardines se met à l’heure bulgare !

Carnet de voyages en Bulgarie

En août, Le bal littéraire des sardines se cale à l’heure bulgare

Comme chaque été depuis sept ans, je pars en Bulgarie, patrie de mon cher époux. Mon blog se met donc à l’heure bulgare (+1 heure de décalage horaire) à partir du 5 août.

Au programme : Sofia, Cherven Brag, Bourgas et Sozopol. Ce n’est pas un carnet de voyages comme un autre car je ne suis plus tout à fait une touriste en Bulgarie. Nous allons rendre visite à la grand-mère de mon mari dans un endroit peu connu des Français du film Premières vacances Je suis une bien meilleure ambassadrice de la Bulgarie que ces casse-pieds taquins soit dit en passant…

J’ai envie de vous parler cuisine, vestiges communistes, art de vivre et farniente (je suis sûre que Sozopol devient une destination touristique un peu connue, on a croisé des gens de Roubaix il y a deux ans).

Tous les jours, je vous posterai une photo ou publierai une story significative pour vous raconter notre voyage et vous donner envie d’être curieux. Les Bulgares sont particulièrement hospitaliers et francophiles (surtout un !)

Première découverte pour vous : le tarator bulgare. C’est cadeau pour vous, pour affronter les températures terribles de ces prochains jours !

Tout à fait réalisable en France (contrairement à la shopska salade qui demande des ingrédients typiques bulgares, je vous en parle dans un prochain article, c’est mon aliment de base).

A bientôt sur Facebook et Instragram, on a un avion à prendre !

Mes précédents articles qui parlent de la Bulgarie :

Carnet de voyages à Sozopol et Sofia

Mon top 5 des meilleurs parcs et jardins en Europe.

Le film de la semaine : I feel good ou la critique de l’individualisme forcené

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J’attendais de longue date la sortie du film Le poulain : la prestation d’Alexandra Lamy en directrice de campagne aux dents longues, m’avait convaincue en regardant la bande-annonce. Mais la chronique ciné de La croix m’a plutôt conduite à aller voir le film I feel good avec Yolande Moreau et Jean Dujardin.

Un film qui fait honneur aux communautés Emmaüs, cela avait plus de sens pour moi que le cynisme des communicants de la vie politique pendant une heure trente.

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Copyright Ad Vitam

Il est bien loin le temps où l’on considérait Alexandra Lamy et Jean Dujardin comme des acteurs de télévision de seconde zone, par comparaison avec le septième art. Chouchou et Loulou ont fait du chemin (chacun de leur côté) depuis une décennie.

Ils ont donné vie avec tout leur talent à des personnages qui nous font rire, sourire, qui nous émeuvent aussi que ça soit la jeune femme handicapée, l’ un des plus beaux rôles d’Alexandra Lamy dans le film Tout le monde debout de Franck Dubosc ou le lieutenant lâche et fourbe interprété par Jean Dujardin dans le film Le retour du héros dernièrement.

La carrière cinématographique de Jean Dujardin s’est envolée avant The artist, avec les films OSS 117 et son fameux rôle de crétin. Jacques, le personnage principal du film I feel good est le digne héritier d’Hubert Bonisseur de la Bath.

C’est la première fois que je regardais un film réalisé par Gustave Kervern et Benoit Délépine. Je n’étais pas bien rassurée car mon fraternel regardait régulièrement Groland sur Canal + et autant vous dire que cet humour bien gras et scabreux n’était pas du tout ma tasse de thé.

J’ai trouvé qu’ils avaient fait preuve d’un profond respect envers la communauté Emmaüs et leur fondateur l’Abbé Pierre, ce qui leur vaut l’intérêt de la presse chrétienne.

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Photo Patrice Terraz

Le résumé :

C’est l’histoire de Jacques, un éternel ambitieux qui a été mis à la porte par ses parents en pleine crise de la quarantaine, après une vingtaine d’années sabbatiques à vivre à leurs crochets.

Des années après leur décès, il refait surface dans la vie de sa sœur Monique, qui dirige une communauté Emmaüs près de Pau. Ses parents comme sa sœur sont restés fidèles aux idéaux du communisme, Jacques lui, a cru en Bernard Tapie. Il n’ a pas le goût du travail, il cherche juste l’idée du siècle qui lui permettra de devenir très riche très vite : rendre les petites gens beaux. Il cherche alors à embobiner les compagnons d’Emmaüs pour les embarquer dans une formule low cost : faire de la chirurgie esthétique en Bulgarie….

« Tu sais que tu as un potentiel de séduction formidable.

Et si tu sortais de ta chrysalide ? « .

Mon avis :

C’était un film loufoque, absurde, parfois déprimant mais aussi avec beaucoup d’esprit, subversif pour donner matière à réfléchir sur le sens que chacun donne à sa vie. Il montre un homme aveuglé par la quête du profit, l’ argent facile. Il va droit dans le mur à vouloir gravir les marches de l’ascension sociale quatre par quatre.

Les deux réalisateurs dénoncent une société actuelle obsédée par l’apparence, la matérialité, la réussite. Avec I feel good, ce sont les ambitieux comme Jacques et son ancien camarade d’école Poutrin qui a fait fortune,  qui sont ridicules.

Les compagnons Emmaüs ont été confrontés à cette économie ultra-libérale qui ne laisse sa chance à personne. En ce qui concerne le pragmatisme et la sagesse, ils ont une bonne longueur d’avance sur Jacques et pourtant, ils ne lui donnent pas de leçons.

L’Abbé Pierre est mort en 2017 depuis plus d’une dizaine d’années, il est rare que l’on se souvienne de lui dans l’actualité médiatique. Pourtant, son oeuvre est plus que jamais un partenaire incontournable du paysage social et solidaire français et international avec ses 287 structures.

Cela me chiffonne un peu que ce film gomme toute la parenté chrétienne de ce mouvement, pour moi, on présente vraiment l’Abbé Pierre comme un altermondialiste. Ce n’est pas mal en soi d’être altermondialiste mais quand on sait qu’ aujourd’hui, cela ne veut plus rien dire d’être de gauche ou de droite, autant fonder son espoir sur les Évangiles que sur le Manifeste de Marx.

Ce grand ambitieux emmène ce petit groupe qui s’aime et se respecte sur les traces du communisme : le palais de Ceausescu à Bucarest en Roumanie, puis en Bulgarie à Buzludza.

C’est dans les montagnes, sur les hauteurs de Kazanlak, que le parti communiste a construit un gigantesque palais des congrès visible depuis la Roumanie et la Grèce. Il a été totalement vandalisé, les pilleurs ont désossé les mosaïques de pierres précieuses, tagué les fresques… Grâce à un film français, j’ai appris un peu plus de l’histoire de mon pays par alliance : la Bulgarie.

 

Ma note : 3/5 sardines

Mon avis est un peu mitigé. Gustave Kervern et Benoît Délépine ont trouvé un très bon sujet qui donne matière à réflexion : la solidarité, l’entraide comme remède à l’individualisme forcené.

Le gag final qui rend hommage à l’abbé Pierre  est savoureux. Jacques dit à son acolyte des coups foireux qu’il s’est rendu compte que les compagnons d’Emmaüs n’avaient pas besoin de chirurgie esthétique pour réussir car ils étaient beaux à l’intérieur.

C’est un film à voir mais il laisse une drôle d’impression. Je reste persuadée que le cinéma sert à enchanter les spectateurs, les aider à s’évader de la réalité et ce film comportait aussi quelques scènes peu esthétiques. On rit beaucoup avec ce film à cause de la médiocrité assumée de Jacques, magnifique Jean Dujardin !

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