Depuis que je suis allée à Lille à Toussaint, je suis en mode focus architecture médiévale… et un samedi j’ ai trouvé une pépite. Je rentrais du Noël de l’entreprise de mon mari dans le 17eme arrondissement. J’étais en poussette avec ma fille, on cherchait l’arrêt du bus 20,boulevard Malesherbes et paf…
Je tombe sur cet hôtel particulier totalement dingue !
Il s’agit d’un bâtiment néo-Renaissance construit dans les années 1878-1882 pour un collectionneur d’art médiéval. C’est une copie de l’aile Louis XII à Blois, un des plus beaux châteaux de la Loire.
A l’heure où Paris était transformé par les travaux d’urbanisme du baron Haussmann, ce mécène éclairé : Monsieur Gaillard a voulu aller à contre-courant. Il a mis à l’honneur les boiseries, les clochetons, les fenêtres à meneaux….
Bref tout ce que j’aime.
Depuis 2019, cet hôtel particulier, à deux pas du parc Monceau, est devenu la cité de l’économie. Normal pour un bâtiment de la Banque de France. C’est un musée de société à ne pas manquer. Une idée de visite qui change de l’Opéra Garnier, la tour Eiffel et tout le toutim pour ceux qui connaissent Paris par coeur…
Ils proposent même des activités pédagogiques pour les enfants comme fabriquer un billet de banque.
Si vous aimez les bâtiments médiévaux, je vous recommande également la visite de l’hôtel de Sens au métro Pont-Marie. C’est l’un des plus beaux vestiges de l’architecture civile médiévale. Il a été construit au 15eme siècle pour un riche prélat du duché de Bourgogne dans le Marais.
La reine Margot y a vécu quand le roi de France Henri IV l’a laissé tombé pour une autre femme plus vertueuse : Marie de Médicis. La légende dit que c’était la grosse fiesta tous les soirs dans cet hôtel particulier pendant son séjour.
Je connais cet endroit car la mairie de Paris l’a rénové pour y installer une superbe bibliothèque dédiée à l’histoire de l’art.
J’aime bien cette nouvelle rubrique : Balades architecturales dans Paname… que j’ai bien envie de développer dans le blog. Le principe est simple. Depuis quinze ans, j’habite Paris et sa banlieue. Quand une architecture me cueille au coin d’une rue, je vous en ferai part pour raconter un peu son histoire et en quoi elle est exceptionnelle.
Je sais déjà que le prochain article de cette rubrique sera consacré à l’Institut d’art et d’archéologie, avenue de l’Observatoire. J’aime vraiment le spot avec son combo : jardin du Luxembourg, fontaine des quatre parties du monde et ce bâtiment hors du commun !
D’habitude, je me déplace au cinéma pour un film de Cédric Klapisch parce que je suis une fidèle de son cinéma. J’avais repéré Deux moi que je comptais aller voir pour son couple d’acteurs talentueux mais le sujet m’a lassée.
Cela me barbe ces trentenaires blasés de l’amour qui multiplient les conquêtes comme des commandes en ligne et qui se rendent malheureux en se montrant bien bien individualistes.
Copyright Emmanuelle Jacobson-Roques – Ce qui me meut
Finalement, j’ai regardé ce film en dvd, emprunté à ma fabuleuse médiathèque municipale, en ces temps confinés. Je pense que c’était écrit parce que je n’ai pas ressenti le film de la même manière que si je l’avais vu en 2018, dans notre vie d’avant. La pandémie a accentué ma compassion pour ces personnes seules qui morflent dans leur coin, quelque soit leur âge.
Le titre du film est très efficace car les relations amoureuses ne sont pas le sujet principal du film comme on s’y attendait. C’est un film qui traite de la dépression et comment la guérir par la psychothérapie. Il raconte l’histoire de deux solitudes dans Paris à l’heure des réseaux sociaux.
Ce film est un chef d’œuvre moi qui aime tant la finesse des portraits psychologiques en littérature et au cinéma. Autant L’auberge espagnole était un film agréable et divertissant sur un sujet de société générationnel : les voyages d’études Erasmus à l’étranger. Autant Deux moi dénonce une époque dure où être heureux est obligatoire.
Comme l’analyse Cédric Klapisch, on valorise les smileys, les romans et les films feel good dans une société hyper connectée mais les réseaux sociaux fragilisent le lien social.
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Deux moi, hommage à la psychothérapie, métier de la mère du réalisateur
Les deux acteurs du film sont fort talentueux pour jouer ces rôles très intérieurs. Pas facile d’exprimer la mélancolie ou la dépression à l’écran.
Les dialogues dans le cadre de leurs deux psychothérapies croisées sont vraiment au cœur du sujet de ce film : qu’est ce qui les lie les gens aujourd’hui dans la société? Cela veut dire quoi faire une vraie rencontre?. Le réalisateur s’est associé à son ami d’enfance Santiago Amigorena pour écrire le scénario. Il est aussi fils de psy.
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Deux trentenaires mélancoliques interprétés par deux acteurs qui montent
François Civil m’a épatée dans son rôle de Rémy, un trentenaire qui travaille dans un grand entrepôt type Amazon. Son travail le stresse au point d’en perdre le sommeil et que son corps le lâche dans le métro. Il commence alors une thérapie avec un psychologue qui exerce dans un milieu hospitalier avec François Berléand.
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On est habitué à voir souvent râler ce grand acteur de théâtre, c’est même limite ce que l’on attend de lui. Il est formidable dans ce rôle à contre-emploi tout en bienveillance et en émotions à l’approche de sa retraite. C’est lui qui va aider Rémy à dénouer un évènement très traumatisant de son enfance pour pouvoir faire son deuil.
Les scènes dans sa famille à la montagne sont vraiment très justes, elles expriment le malaise et la pesanteur de se sentir de trop alors que ses frères et sœurs ont déjà fondé leur propre famille. Les scènes où il comble sa solitude en adoptant un chat blanc qu’il appelle Nugget m’ont vraiment attendrie.
Ana Girardot joue Mélanie, une chercheuse très timide et peu sûre d’elle même. Elle est fragilisée par une rupture amoureuse survenue il y a un an qu’elle raconte à sa psychologue, Camille Cottin. Elle a constamment envie de dormir et multiplie les conquêtes amoureuses en s’inscrivant sur un site de rencontres, encouragée par ses copines très cyniques et désabusées.
Copyright Emmanuelle Jacobson-Roques – Ce qui me meut
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Sa sœur Capucine l’épaule le jour où elle doit présenter le résultat de ses recherches devant une trentaine de personnes.
Cédric Klapisch filme cette scène avec talent, le spectateur se sent emporté par une sorte de communion d’empathie avec la salle quand cette jeune femme réussit ce défi et reprend confiance en elle.
C’est un crève-cœur de la voir déprimer dans sa baignoire et sa salle de bain rose bonbon.
Un portrait simple mais efficace de Paris au quotidien
Cédric Klapisch est de longue date le cinéaste du Paris contemporain. Il a posé son décor dans le nouveau Paris entre le 18eme et le 19eme arrondissement dans la Goutte d’or pas encore bobo. Les plans qui montrent Montmartre au coucher du soleil, ses voies ferrés reflètent une esthétique cinématographique qui lui est personnelle.
On reconnait sa touche à ces plans je trouve. C’est du grand cinéma, cela explique son grand succès populaire, comme Jean-Pierre Jeunet ou Eric Toledano et Olivier Nakache dans le genre de la comédie.
La chaleur humaine, une denrée rare disponible dans une épicerie de la Goutte d’or
Simon Abkarian occupe un rôle secondaire, celui de Mansour l’épicier de quartier de la Goutte d’or. Pourtant, c’est lui qui crée du lien avec ces deux jeunes un peu perdus dans leur mélancolie. Il les considère individuellement et ça les touche, ils essayent de faire des progrès de sociabilisation à son contact.
Copyright Emmanuelle Jacobson-Roques – Ce qui me meut
C’est un véritable auxiliaire de vie sociale qui prend le relais de leurs thérapeutes respectifs et il va les aider à tomber l’armure dans la scène finale du film. Je vous laisse découvrir comment.
Il y a bien longtemps que je n’avais pas attribué cinq sardines, la palme d’or du blog à un film sentimental français. Cela me change des désillusions en série bien cyniques que l’on voit dans la série Plan cœur de Netflix par exemple.
Ce film m’a encouragée à écrire mon prochain article alors que j’étais tout près d’abandonner. Dans ce prochain article, je vous raconterai pourquoi j’ai été déçue par la série En thérapie sur Arte.
Retrouvez ici les précédents articles du blog :
–Thérapie de groupe, une chronique de la série Sauveur et fils de Marie-Aude Murail, éditions Ecole des loisirs
–Le canal de Suez, lieu cosmopolite, source d’inspiration pour les arts
En septembre dernier, j’ai fêté mes quinze ans de vie à Paris. Depuis fin décembre, j’ai traversé le périph pour aller vivre à Fontenay sous bois et ça m’a fait un petit choc. Prendre le bus et le RER tous les jours, écouter le chant des oiseaux en se réveillant le matin, vivre de manière plus paisible en général. Nous sommes à dix kilomètres de Paris mais le rythme de vie les week-ends est bien différent.
Je vis un sentiment un peu ambivalent entre vraie nostalgie de notre ancien quartier de la porte de Bagnolet et profond soulagement de vivre plus simplement dans un endroit boisé avec une vue très dégagée. Les ciels d’hiver sont notre télévision chaque début de soirée. Je ne m’attendais pas à ce que ce spectacle soit aussi ressourçant pour nous.
Avant de vous présenter notre nouvelle ville, j’ai eu envie de revenir dans ce blog sur mes six adresses successives dans Paris pendant ces quinze années !
Ma toute première adresse parisienne en jette et je me la raconte beaucoup car c’est un très beau souvenir !
Foyer international La vigie, rue Poulletier, Ile Saint-Louis, 4eme arrondissement, chambre de 9m² .
Ce plan en or a été trouvé par ma maman qui a cru en moi quand je passais le concours national de l’Ecole du Louvre. C’est un foyer très recherché à Paris et j’y ai trouvé des amies avec qui j’ai gardé très longtemps contact.
Une tonne de souvenirs se bousculent dans ma tête : la fête d’anniversaire de ma voisine Juliette improvisée sur un quai de Seine avec les bateaux-mouches en arrière plan, les bonnes soirées au Café Oz de Chatelet d’où on revenait à pied, le jour où il y a eu un incendie dans l’immeuble voisin et que c’était le branle-bas de combat pour une cinquantaine de filles en pyjama dans la cour.
Et enfin les grandes chargées de l’accueil qui essayaient de me convaincre de voter Ségolène Royal à la présidentielle de 2007 car elles faisaient partie de son équipe de campagne avec son fils…
Ce petit côté people, c’est aussi ce qui m’attire à Paris, je dois bien l’avouer. J’aime me trouver au km zéro de l’actualité en France quand je me balade quai Voltaire ou avenue de l’Opéra. C’est un peu moins drôle pendant une énième manifestation des gilets jaunes un samedi ou pendant une grève des transports bien paralysante en décembre 2019 mais j’aime éperdument Paris. Je m’en suis rendue compte pendant toute cette année bien confinée.
Le palace de Carrie de Sex and the city sur mon chemin le matin pour aller à l’IUT.
Chambre de bonne de 12m², rue de la Trémoille, 8eme arrondissement, 370 euros à un particulier.
Nous n’avions le droit de rester seulement deux ans au foyer La Vigie. Alors, j’ai pris mon baluchon pour la grande aventure : une chambre de bonne minuscule à deux pas des Champs-Elysées et du Plaza Athénée, en plein dans le triangle d’or comme les agents immobiliers l’appellent. C’est très chic, cossu et élégant comme quartier mais profondément antipathique et impersonnel.
Je l’ai choisi pour sa situation géographique. L’IUT où j’étudiais les métiers du livre se trouvait au fin fond du 16eme arrondissement, je ne voulais pas être vraiment trop excentrée et j’ai bien calculé mon coup. C’était spartiate mais c’était bien de pouvoir aller voir un film au Gaumont Champs- Elysées régulièrement.
Chambre de bonne de 12 m², rue de Rennes, 6eme arrondissement, juin 2010 – juillet 2013, 460-500 euros à un particulier
Le trajet du bus 95 pour aller en cours le matin !
Quand je suis retournée finir mes études à l’Ecole du Louvre, j’ai voulu vivre à proximité. J’ai trouvé cette chambre de bonne à dix minutes en bus du musée en plein Saint-Germain des Près.
Ce n’est pas ma tasse de thé ce quartier mais j’ai bien aimé aller flâner à la librairie L’écume des pages à onze heures du soir, me balader place Saint Sulpice et au jardin du Luxembourg.
J’ai quitté ce quartier sans grands regrets. Trop de bitume, trop touristique, trop cher pour boire un verre ou faire les boutiques, bref, je n’avais aucuns atomes crochus avec l’endroit. Surtout, j’ai souffert de la chaleur caniculaire sous les toits et mon sommeil a été longtemps perturbé par le volume sonore de la rue de Rennes la nuit.
Colocation sauvage dans un 80 m², rue d’Alésia, juillet 2013-avril 2014
Je ne m’étendrais pas sur cette sous-location sauvage dans laquelle je suis restée huit mois. J’en garde un seul souvenir cocasse : être réveillée en sursaut par les cris de la locataire principale. Elle avait oublié de bien fermer sa volière et son malotru de chat avait croqué trois ou quatre oiseaux à 80 euros pièce venus tout droit du marché aux oiseaux de l’île de la Cité.
Un conseil : quand on vous menace de retrouver vos affaires dans des sacs poubelles devant la porte d’entrée, prenez les devants, fuyez !
Mon premier appartement avec mon mari, 35 m², rue Ramponeau à Belleville, 860 euros à un particulier
Cet appartement fut un véritable cadeau du Seigneur pour un jeune couple qui a un petit budget : pas de frais d’agence, il était à moitié meublé et très lumineux. Les propriétaires étaient des gens adorables mais le voisinage nous a vite donné du fil à retordre : un restaurant s’est monté juste au dessous de chez nous et malgré toute sa bonne volonté, la propriétaire du lieu nous a bien cassé les pieds.
Les fresques, hommages à Germaines Tillon et Geneviève de Gaulle dans ma rue à Belleville
Il y avait cavalcade la nuit pour cause de prostitution chinoise sous les toits, mais on nous avait annoncé la couleur à la signature du bail. Sans que cela devienne pour autant invivable, nous avons été bien contents de recevoir une proposition de hlm huit mois plus tard (encore un cadeau de Dieu!).
Notre appartement de jeunes parents, juillet 2015-décembre 2020, porte de Bagnolet, 52 m², 750 euros en HLM de la RIVP.
J’ai vraiment aimé vivre dans cet appartement bien agencé et calme malgré la proximité du périphérique jusqu’à l’arrivée de notre petite fille. Le plancher qui craque était une véritable épreuve digne de Fort Boyard et nous n’avions plus de salon dans ce petit deux-pièces.
Mais le quartier était vraiment idéal pour une famille avec ses nombreux parcs et équipements culturels et sportifs : bibliothèques, piscines, stades… De tous les endroits où nous avons vécu, c’est celui dont nous sommes le plus nostalgiques. Car nous avons enfin sociabilisé avec des voisins… grâce à notre petite fille connue comme le loup blanc dans le quartier. Ce quartier, on y est resté cinq ans (notre record à Paris et je lui ai même consacré un article à lire ici !)
J’ai indiqué le nombre de mètres carrés et le loyer des logements dans lesquels j’ai vécu parce que cela me paraissait intéréssant mais je ne pense pas que ça soit très représentatif du marché immobilier actuel. J’ai profité des services bien utiles d’une association chrétienne : le CEP entraide étudiants de l’église de Saint-Germain des près.
Les chambres de bonnes étaient rudimentaires mais je leur suis reconnaissante d’avoir faire le tri dans les propriétaires. Je ne suis jamais tombée sur des marchands de sommeil, dans des conditions de vie bien glauques. Cela mérite d’être signalé car ce genre de mésaventures dangereuses est malheureusement monnaie courante.
Dans un prochain article, je vous vanterai les mérites de notre jolie ville d’adoption : Fontenay sous bois et ses belles maisons en meulière. Je vous en avais déjà donné un petit aperçu ce printemps avec l’une de nos premières promenades dé confinées : ici !
Il ne faut jamais se fier à la longueur d’un livre. J’ai tendance à privilégier les gros pavés qui envoient du lourd pour un mois de lecture au moins…. et ça réduit drastiquement mes chances de lire un bon roman (je deviens ultra sélective).
Avec Millésime 54, je me suis accrochée à ma lecture même si je m’ennuyais au démarrage, ces quatre personnages étaient assez sympas donc j’ai poursuivi et j’ai bien fait. Ma lecture suivante dont je ne me souviens même plus du titre (une histoire de lettres en Espagne pour sauver la postière locale) , je ne lui ai pas laissée sa chance, abandon au bout de trente pages !
Le résumé :
Millésime 1954 raconte la rencontre entre quatre personnes que tout oppose mais qui vont devenir amis le temps d’une soirée à partager un verre d’un très bon vin. Hubert, le président du syndicat de copropriété invite deux propriétaires de son immeuble, Magalie et Julien tous deux célibataires à partager sa soirée. Ils l’ont aidé à se sortir d’un cambriolage rocambolesque de sa cave, soutenus par Bob, un Américain débrouillard mais fraîchement accueilli par Hubert. Il vient prendre possession d’un AirBnb, pratique peu appréciée par les Parisiens du quartier. Cette fameuse bouteille de vin les enverra tous les quatre en 1954, un voyage drôle et léger dans les couloirs du temps…
Mon avis :
C’est une histoire simple mais efficace comme un petit beurre à la sortie de l’école. Le ressort de ce roman, c’est la nostalgie du Paris des années 1950. Les anachronismes fonctionnent aussi bien que la comédie populaire Les Visiteurs (sans la visite au vieux mage dégarni). J’ai beaucoup aimé le chapitre où Hubert se rend au Ritz et trouve que la RATP a vraiment fait les choses en grand pour les journées du patrimoine.
Antoine Laurain est un écrivain brillant qui a su me divertir dans le métro avec des trouvailles géniales et des répliques très tendres : notamment quand Bob propose de partager ses dollars avec ses trois amis qui n’ont que des euros et qui ne pourront rien faire avec, en souvenir de La Fayette.
Avec ces quatre personnages, on rencontre Salvator Dali, Jacques Prévert et Robert Doisneau, Audrey Hepburn et le fondateur du Harry’s bar (adresse totalement inconnue alors que je passe dans ce quartier tous les jours), Edith Piaf et Jean Gabin… Ce n’est pas très plausible parfois mais on s’en fout, la magie de la nostalgie opère. Je me suis trouvée des points communs avec cette Magalie, toute émerveillée de se retrouver dans l’animation disparue des légendaires Halles de Paris. Ce roman est une magnifique déclaration d’amour à Paris, j’y ai appris des choses comme la fameuse langue inventée des métiers de bouche dans les Halles.
Ils vont partir tous les quatre à la campagne pour remonter les couloirs du temps en retrouvant le père la soucoupe, l’aïeul de Julien. C’est une histoire de doux dingue bien agréable à lire.
La force de ce livre repose sur l’amitié entre ces quatre personnages qui se connaissent peu et qui vont devenir de vrais amis en quelques jours. On ne passe pas 300 pages à d’étendre sur leur psychologie (même si on comprend vite certaines failles, joies et désillusions de leurs vies) mais on s’attache très vite à eux. Chacun va s’accommoder rapidement à ce voyage dans le temps complètement déstabilisant car il va les aider à donner un sens à leur vie. J’ai aimé particulièrement le personnage d’Hubert. On sent qu’il s’est enfermé dans une routine un peu ennuyeuse, sa femme semble faire peu de cas de lui.Il va s’attacher à Magalie et Julien ainsi qu’à Bob dans un véritable esprit de camaraderie et d’entraide.Il n’y a aucune réplique vacharde entre eux comme on peut les trouver dans des films : Bourvil et De Funès dans La grande vadrouille par ensemble.
Cette très belle camaraderie est très agréable à lire dans la scène de pêche miraculeuse qu’ils vivent ensemble à la campagne. Hubert comprend alors la beauté du moment et la vanité de sa vie d’administrateur immobilier régie par des avalanches de mails quotidiennes.
Avec mon mari, on s’est amusé à regarder des vidéos de l’ Ina qui interviewait des adolescents dans les années 1960. Force est de constater le fossé culturel et sociétal entre la manière de parler un peu gauche et l’aplomb d’aujourd’hui. Internet et les réseaux sociaux sont passés par là.
Ma note :
3
Ce petit roman a été une agréable surprise même si j’ai peu accroché à quelques moments qui me paraissaient peu plausibles. Je ne suis pas une passionnée des histoires de soucoupes volantes. Mais j’ai beaucoup aimé les anachronismes et la jolie nostalgie de ce roman. Le personnage de Bob l’Américain qui reconnait le Dieu des miracles dans la guérison de sa femme désespérée est un très joli moment du livre…
Cette veine nostalgique m’a convaincue de me lancer dans un projet d’une grande ampleur. Je vous avais parlé de mon carnet de coloriages de Paris, réalisé par Zoé de las Cases. Pour mes quinze années à Paris en septembre prochain, j’ai décidé de transformer ce carnet assez plat en un carnet de souvenirs avec des collages, des coloriages à l’aquarelle, aux feutres… pour compiler tous les coins de Paris que j’aime et ça sera une sacrée entreprise !
Alors, je colle des cartes géographiques de Paris, des cartes de visite, j’enrichie le carnet d’adresses de cette Zoé avec mes propres souvenirs. Voici un petit aperçu du démarrage de ce grand projet !