Ô vous, sœurs humaines. Le récit des féminités

Ô vous, soeurs humaines, Mélanie Chappuis

Editions Slatkine et compagnie, 2017

125 pages, 12 €

O vus soeurs humaines

 

Grâce à mon partenariat avec la Kube, les éditions Slatkine et Cie m’ont adressé un chouette cadeau : le recueil de nouvelles Ô vous, sœurs humaines de Mélanie Chappuis. Son titre fait référence au roman d’Albert Cohen, Ô vous, frères humains paru en 1972.

La couverture est illustrée par un tableau de Paul Gauguin dans sa période tahitienne. Il s’intitule Aha Oe Feii, Eh quoi tu es jalouse?.

Paul Gauguin est à la mode cet automne puisque le Grand Palais lui consacre une exposition et que Vincent Cassel lui donne ses traits dans un biopic consacré à sa période tahitienne.

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Le résumé :

Il s’agit d’un court recueil de nouvelles qui regroupe quarante portraits de femmes : mère, amie, fille, amoureuse, rivale…, des petits textes très brefs, divisés selon six grandes catégories : Rivalités, solidarités, dualités, complicités, fidélités et vanités.

Mon avis :

Autant j’attendais beaucoup du recueil de nouvelles Fendre l’armure d’ Anna Gavalda (je vous ai parlé de ma déception quand je l’ai lu, dans un précédent article) , autant Ô vous, sœurs humaines a été une agréable surprise, une jolie découverte.

J’aime bien le genre de la nouvelle et ce découpage thématique, original m’a bien plu. J’ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre à cause du premier chapitre Rivalités qui m’a dérangée. Mais ensuite, j’ai beaucoup plus apprécié l’écriture fluide et savante de Mélanie Chappuis au fil des chapitres. On se rend rapidement compte que sa plume est aguerrie : elle a déjà écrit huit romans auparavant.

La tendance dans la littérature actuelle est d’envoyer balader les longues descriptions des personnages. Cela me déstabilise pas mal mais cela s’accorde bien au genre de la nouvelle, employée ici. Ces femmes sont des anonymes, leur identité importe peu car elles tendent à l’universalité.

Le texte qui m’a le plus émue est le récit d’une jeune femme qui parvient à sauver sa sœur cadette de la monstruosité de l’excision alors qu’elle en a été elle-même victime.

Un extrait :

« Sa cadette entre dans sa chambre, s’enquiert de ses larmes qui coulent sur son visage. Elle la serre contre elle, la console, la remercie. J’ai bien compris que tu m’avais sauvée, tu es mon héroïne, ma force, mon courage. L’aînée pleure de plus belle mais ses larmes ne sont plus amères. Elle a la reconnaissance de la petite ».

Ma note : 4/5 sardines

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Ô vous, sœurs humaines m’a emmenée en dehors des sentiers battus par rapport à ce que j’ai l’habitude de lire et ce fut une agréable découverte.

C’est d’ailleurs le principe de la Kube, la box littéraire à laquelle je collabore depuis janvier 2017 : faire découvrir la richesse littéraire des maisons d’édition indépendantes.