C’est l’événement BD de ce printemps : la parution du tome 6 du Retour à la terre, la BD champêtre de Manu Larcenet au dessin et Jean-Yves Ferri au scénario après dix ans de silence. Manu Larssinet devait être dans la forêt à méditer avec l’ermite qui l’appelle Coeur-pur.
Je suis vraiment fan de cette couverture très poétique et marrante avec les fleurs de cerisiers et le papa merle qui apporte une boite de nuggets pour nourrir sa nichée !
Comme des milliers de lecteurs, j’éprouve un fort attachement pour cette série. Si vous ne la connaissez pas, aucun problème à prendre le train en marche. D’ailleurs en parlant de train, il n’y en a plus depuis longtemps pour rejoindre le village de Manu, les Ravenelles, en profonde région parisienne. Il faut prendre un car Macron. Vous l’avez compris, c’est un album de BD très contemporain qui croque en dessins la réalité de bon nombre de Franciliens.
C’est le cas d’Emma et Fabien, l’un des couples de la série comique à succès Scènes de ménages sur M6 ou la dessinatrice de BD Mademoiselle Caroline qui a raconté le fossé sociétal entre Paris et sa nouvelle vie en montagne dans le roman graphique Quitter Paris. Je lis d’ailleurs en ce moment un blog très bien fait Paris je te quitte mais de là à sauter le pas…
Le retour à la terre
Tome 6 : Les métamorphoses
Jean-Yves Ferri et Manu Larcenet
Dargaud
Mars 2019
48 pages
12€
Mon avis :
La structure bien rodée de cette BD vous fait rire ou sourire tendrement à chaque double page. Ce sont quatre vignettes qui déroulent le fil conducteur d’une situation grâce à des sous-titres brefs et efficaces.
Cette BD commence par un rébus, c’est Manu Larssinet qui raconte la vie de sa petite famille qui tend à s’agrandir. Mais l’auteur est tellement pris dans sa rêverie personnelle, son introspection, qu’il tarde à s’en rendre compte…
Heureusement, il peut compter sur une amitié improbable : celle de Madame Mortemont, sa voisine atypique qui découvre dans le tome 6 Les métamorphoses les fonctionnalités qu’offre son smartphone. Comme si la technologie pouvait aider les campagnards à faire pousser leurs patates alors qu’ils connaissent la nature depuis la nuit des temps.
Mon avis :
5/5 sardines
C’est cette gentille moquerie réciproque entre les néoruraux et les locaux des Ravenelles qui fait tout le sel de cette gentille comédie dessinée. C’est tendre et drôle mais aussi très révélateur de la fracture sociale et technologique que nous vivons à l’ère des gilets jaunes. A l’heure des zones blanches et des déserts médicaux, sommes-nous toujours compatriotes nous autres citadins et campagnards?