Paris

De Funès, le meilleur remède contre la sinistrose

Cette exposition de la Cinémathèque consacrée à Louis de Funès, je l’attends de longue date. Elle avait fait polémique quand elle avait été annoncée et j’avais vraiment trouvé ça snob !

Déclarer que Louis de Funès était bien trop populaire pour la Cinémathèque française est une ânerie monumentale. Cela me rappelle le dédain de l’Académie des Césars pour les comédies qui, en plus de remplir les caisses, divertissent et réjouissent les spectateurs. On en a marre des propos rabat-joie de l’intelligentsia parisienne ! Place au rire !

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Louis de Funès est le grand gagnant de ce confinement, quarante ans après sa mort. Les chaînes de télévision le programment à fond pour permettre à ceux qui dépriment d’oublier pendant 90 minutes l’épidémie.

Si je ne le connaissais pas par cœur, j’aurais pu me laisser tenter de regarder Les aventures de Rabbi Jacob ce mardi à 14 heures sur France 2.

Dans cet article, je vous explique en quoi cette exposition est une bonne aubaine pour oublier très vite cette crise sanitaire quand sonnera l’heure bénie du déconfinement.

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Pour moi, comme Goscinny et Uderzo qui ont inventé le mythe Astérix, je considère Louis de Funès comme un trésor national de notre patrimoine culturel. J’emprunte d’ailleurs cette analyse très pertinente au rédacteur du dossier de presse de l’exposition qui a réalisé un travail exceptionnel.

Dans cette exposition, vous retrouverez de nombreux objets, des affiches de films à l’étranger, des maquettes de la Folie des grandeurs. Je me tiens encore les côtes d’avoir tellement ri de ce déguisement que porte le méchant Don Salluste en dame espagnole des Temps modernes.

Cette exposition ne met pas seulement de Funès à l’honneur, elle montre avec brio la qualité du travail de réalisation de Gérard Oury, l’un de mes réalisateurs favoris. Vladimir Cosma, Bourvil. Cela me donne bien envie de lire quelques biographies comme  celle du compositeur des musiques des films Vladimir Cosma, celle de Bourvil ou encore le livre Gérard Oury, mon père L’as des as de Danielle Thompson, éditions La Martinière, , 

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Ces deux génies du cinéma français ont connu une popularité transgénérationnelle dingue, même héréditaire puisque la fille de Gérard Oury, Danielle Thompson, scénariste de bon nombre de ses films a continué sur sa lancée : scénariste de La boum et réalisatrice hors-pair.

La rédaction de cette article me rend prolixe, tant mes souvenirs personnels fusent dans tous les sens. Les films de De Funès c’était notre récompense des jours fériés en mai avec mon frère. L’autorisation de se coucher tard pour se bidonner en famille devant une bonne comédie.

Même si on les connaît par cœur, on les reprogramme et on les regarde encore et encore. Les comédies de Gérard Oury et De Funès sont construites sur la force du gag.

Je connais par cœur la scène d’ouverture de La grande vadrouille quand Bourvil, peintre en bâtiment arrose de peinture un général nazi sans le vouloir. J’aime la chorégraphie de Rabbi Jacob, reprise par Valérie Lemercier aux Césars 2007 en hommage à Gérard Oury.

Je me souviens sans problème de la fameuse scène de poursuite dans un usine de plastique vert dans Les aventures de Rabbi Jacob. Le film L’aile ou la cuisse m’a sensibilisée de manière très efficace aux pièges de la malbouffe. Ce film, on l’a vu et revu avec ma maman et la scène d’usine où les poulets sont peints au pistolet m’avait marquée. Décidément, les comédies françaises des années 1960 se passaient souvent dans les usines…

Il faut dire qu’elles plaisent autant aux gens car elles montraient rapidement les évolutions économiques, sociales et culturelles du pays : l’urbanisation et l’industrialisation, l’évolution des mœurs, les conflits générationnels… Par ailleurs, elles ont aussi contribué à réconcilier le peuple français avec son Histoire, en traitant de l’Occupation avec légèreté en 1966.

Notons que les meilleures performances au box office du cinéma français ont été réalisées par des comédies : La grande vadrouille, Bienvenue chez les ch’tis, Intouchables… Je vous invite à assister aux conférences autour de cette exposition à la Cinémathèque, elles sont d’une grande richesse intellectuelle et culturelle.

On se rend  alors compte à quel point la comédie est un genre cinématographique très exigeant. A travers son dossier de presse, j’ai découvert toute une filiation de l’humour français révélée dans cette exposition.

Les héritiers directs de Louis de Funès et Gérard Oury furent bien évidemment la bande du Splendid avec Papy fait de la résistance, Les Bronzés… Mais Louis de Funès a aussi inspiré toute une génération de comiques de tous horizons : Jim Carrey, Alain Chabat, Dany Boon…

Et vous quels sont vos films favoris de Louis de Funès et Gérard Oury?

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